bouger c'est grandir dans sa tĂȘte !

DĂ©veloppement de l’enfant : bouger pour bien grandir !

Votre enfant ne se tient jamais tranquille ? RĂ©jouissez-vous ! Le mouvement est indispensable pour permettre le bon dĂ©veloppement corporel et intellectuel d’un petit, quand l’urbanisation et les Ă©crans transforment notre quotidien ! Explications de trois spĂ©cialistes (kinĂ©sithĂ©rapeute, psychomotricienne, ergothĂ©rapeute) interrogĂ©es par la rĂ©daction du magazine Pomme d’Api, avec des exercices pratiques qui aideront votre diablotin Ă  se sentir bien dans son corps
 de la tĂȘte aux pieds.

Pour grandir, un enfant a besoin de bouger !

“DĂšs la naissance, et jusqu’à l’ñge de 7 ans environ, explique la psychomotricienne Pascale Pavy, le corps est central dans le dĂ©veloppement de l’enfant. Sa pensĂ©e se construit lorsqu’il a des actions corporelles.” Pendant que l’enfant bouge, touche, ressent, expĂ©rimente, son cerveau accomplit son travail de connexion et de mĂ©moire. Et il est soumis Ă  rude Ă©preuve ! Il doit sans cesse réévaluer ses connaissances : Ă  peine a-t-il intĂ©grĂ© qu’il est dotĂ© de deux bras que ceux-ci grandissent : il doit se faire Ă  leur nouvelle taille. D’oĂč la maladresse, si frĂ©quente Ă  cet Ăąge-là !

Construire une tour de cubes, grimper Ă  une structure de jeux extĂ©rieurs, c’est rĂ©soudre un problĂšme : ce cube-ci est-il plus gros que celui-là ? Vaut-il mieux mettre ma jambe lĂ , ou me retourner pour saisir cette corde-ci ? En cherchant ses propres solutions, en procĂ©dant par essais/erreurs, l’enfant construit sa pensĂ©e. Et contrairement Ă  ce que l’on imagine souvent, il est extrĂȘmement concentrĂ© lorsqu’il bouge. Le mouvement lui permet aussi d’acquĂ©rir des repĂšres dans l’espace (dessus, dessous, entre, Ă  cĂŽtĂ©), d’évaluer des distances, de coordonner ses gestes et son regard, autant de compĂ©tences qu’il faudra mobiliser pour apprendre Ă  Ă©crire, par exemple. Cela vaut pour tout type de gestes, mĂȘme ceux qui nous semblent banals.

Des petits gestes essentiels pour développer ses compétences

Marion Ysebaert est ergothĂ©rapeute, et dĂ©crit son mĂ©tier ainsi : “Il s’agit d’aider les enfants Ă  ĂȘtre le plus autonome possible dans leur vie quotidienne et scolaire.” Elle dĂ©plore que l’on valorise davantage les sollicitations cĂ©rĂ©brales que gestuelles, alors que les secondes nourrissent l’intellect : “Boutonner sa chemise, faire ses lacets, dĂ©couper sa viande
 Pour gagner du temps, les parents prĂ©fĂšrent les scratchs et les zips. En oubliant que ces petits gestes sont essentiels, y compris pour dĂ©velopper des compĂ©tences plus scolaires.”

À bien y regarder, on se plaint surtout de “l’agitation” de nos enfants, lorsqu’elle n’est pas appropriĂ©e Ă  la situation. La kinĂ©sithĂ©rapeute Isabelle Gambet-Drago constate que les enfants d’aujourd’hui s’agitent beaucoup Ă  des moments oĂč l’on voudrait qu’ils “se tiennent tranquilles” (Ă  table, en classe
), mais bougent moins, dans l’ensemble, que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes. Les activitĂ©s physiques, autrefois, Ă©taient plus incontournables : on allait Ă  pied Ă  l’école, alors qu’aujourd’hui, on saute d’une voiture Ă  la salle de classe puis l’inverse, sans avoir marchĂ©. On courait, on grimpait aux arbres, on faisait du vĂ©lo, on “se dĂ©foulait” dehors


L’urbanisation des modes de vie, l’apparition des Ă©crans “qui occupent les enfants”, l’accĂ©lĂ©ration de la vie quotidienne
 ont un impact sur le mouvement physique. Par exemple, qui d’entre nous ne s’est pas agacĂ© de l’attrait de son enfant pour le mobilier urbain ? Pas le temps d’attendre qu’il ait escaladĂ© le banc, qu’elle ait marchĂ© tout le long du muret, qu’il ait lancĂ© tous les cailloux
 Pourtant, se hisser en haut du mur reprĂ©sente pour les enfants un apprentissage d’une grande complexitĂ© qui met en jeu la prĂ©cision, l’équilibre, la victoire sur l’apprĂ©hension, la confiance en soi, la concentration
 Des compĂ©tences et qualitĂ©s toutes fondamentales pour “ĂȘtre bien dans ses baskets” Ă  l’ñge oĂč l’enfant grandit un peu tous les jours, dans sa tĂȘte comme dans son corps !
“Bouger, c’est grandir dans sa tĂȘte”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, mars 2017 - Texte : Anne Bideault - Illustrations : Muzo.

Les écrans : une entrave au mouvement

Les trois professionnelles sollicitĂ©es pour ce dossier (kinĂ©sithĂ©rapeute, psychomotricienne et ergothĂ©rapeute) ont chacune spontanĂ©ment parlĂ© de l’usage des Ă©crans (tablettes, jeux vidĂ©o) et de l’inquiĂ©tude que ça leur procure. “L’enfant a besoin d’éprouver son environnement avec son propre corps, rappelle Pascale Pavy. Si on rĂ©duit son environnement aux deux dimensions d’un Ă©cran – et l’appellation “3D” ou “tactile” a quelque chose de mensonger – qui lui procure beaucoup de plaisir, il dĂ©veloppe la rapiditĂ© au dĂ©triment du corps, il est moins actif, il a du mal Ă  se concentrer et Ă  accepter l’attente et l’effort.” Isabelle Gambet-Drago complĂšte : “Aujourd’hui, les adultes portent peut-ĂȘtre moins d’attention au corps de l’enfant. On l’occupe devant un Ă©cran, quand autrefois on lui donnait un morceau de pĂąte Ă  modeler. Les parents d’aujourd’hui ont appris avec le toucher mais ils fabriquent une gĂ©nĂ©ration sans toucher.” Bref, entre Ă©crans et mouvements, il faut trouver un juste Ă©quilibre.

Jeux et massages Ă  faire ensemble pour ĂȘtre bien dans son corps de la tĂȘte aux pieds

Le jeu de la pizza

Pas d’idĂ©es pour masser ? Faites semblant de prĂ©parer une pizza : votre enfant est allongĂ© sur le ventre (ou Ă  genoux) et vous prĂ©sente son dos (la pĂąte Ă  pizza). Vous allez la pĂ©trir, la malaxer
 en commentant tous vos gestes : “J’étale bien la pĂąte (vous appuyez avec vos pouces) et je vais jusqu’aux bords (vous dĂ©bordez sur les flancs), puis j’ajoute la sauce tomate (vous variez les gestes et les ingrĂ©dients), les olives, pic pic pic, etc.” Une fois que la pizza est cuite, il faut la couper (vous tracez des “parts” avec votre index). Puis vous inversez les rĂŽles.

Les cĂąlins enroulants

On prend l’enfant sur les genoux, ses Ă©paules contre notre poitrine, sur un canapĂ©, et on lui enserre les genoux de nos bras, pour qu’il forme comme une boule, que l’on peut balancer d’avant en arriĂšre. Le bassin est bien rĂ©troversĂ©, c’est-Ă -dire en arriĂšre, et le mouvement calme. MĂȘme travail du dos allongĂ© sur un tapis. L’enfant peut alors attraper ses pieds comme un bĂ©bĂ© et rouler d’avant en arriĂšre, ou d’un cĂŽtĂ© et de l’autre, en se massant le bas du dos. Si les parents s’y mettent aussi, c’est le fou rire assuré !
“Bouger, c’est grandir dans sa tĂȘte”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, mars 2017 - Texte : Anne Bideault - Illustrations : Muzo.

Massages et modelages

On peut dĂ©jĂ  apprendre Ă  l’enfant Ă  s’automasser : d’abord les orteils, un par un, puis on monte, etc. jusqu’à la tĂȘte. On peut bien sĂ»r aussi masser l’enfant, mais il peut lui aussi vous masser : “Quand l’enfant masse la main de l’autre, note Isabelle Gambet-Drago, il utilise sa propre main, et ça lui est bĂ©nĂ©fique aussi.” Les massages amĂ©liorent aussi l’habiletĂ© de l’enfant. Ses “maladresses” sont souvent dues au fait qu’il grandit plus vite qu’il n’intĂšgre son schĂ©ma corporel.

Les super pouvoirs de la main

On peut avoir l’impression que le toucher s’en tient Ă  la surface des choses. Est-ce bien vrai ? Pour le vĂ©rifier, faites ce jeu. Choisissez quelques objets divers : un fruit ou un gros lĂ©gume type courge, un objet en bois, un tissu
 Les yeux bandĂ©s, faites toucher l’objet Ă  votre enfant. Rien qu’en un contact, il pourra Ă©valuer sa tempĂ©rature et sa texture. S’il en suit les contours, cela l’informe sur sa forme et sa taille. S’il le soulĂšve, il pourra dire si c’est lourd ou lĂ©ger. Et s’il le presse, il vĂ©rifiera si c’est dur ou mou. AprĂšs ça, il paraĂźt Ă©vident qu’une tablette “tactile” ne sollicite qu’une infime partie du toucher. Sans compter que le mouvement de l’index sur un Ă©cran est trĂšs minime par rapport Ă  l’amplitude des bras humains.
“Bouger, c’est grandir dans sa tĂȘte”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, mars 2017 - Texte : Anne Bideault - Illustrations : Muzo.

Dedans /dehors

On s’assoit ou on s’allonge. On reste silencieux un petit moment. Puis on raconte ce qui s’est passĂ©, ce que l’on ressent. L’enfant va peut-ĂȘtre Ă©voquer ce qui se passe Ă  l’extĂ©rieur de lui (“j’ai entendu un bruit”, “quelque chose me grattait”
), ou Ă  l’intĂ©rieur de lui (“mon ventre grossit puis il diminue”, “j’ai froid”, “j’ai pensĂ© à
”)
 À nous de l’amener, grĂące Ă  nos questions, Ă  prendre conscience d’autres choses. C’est un jeu que l’on peut faire Ă  l’intĂ©rieur, mais aussi Ă  l’extĂ©rieur. En cette saison, on peut en particulier trĂšs facilement sentir que l’air que l’on inspire est froid, mais que lorsqu’on l’expire, il s’est rĂ©chauffĂ©. Et si on s’allonge dans la neige, on sent dans son dos le froid du sol et sur son ventre la chaleur du corps. Il suffit d’y ĂȘtre attentif !
“Bouger, c’est grandir dans sa tĂȘte”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, mars 2017 - Texte : Anne Bideault - Illustrations : Muzo.

Conseil pratique : faites la chasse aux jambes pendantes !

“Bouger, c’est grandir dans sa tĂȘte”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, mars 2017 - Texte : Anne Bideault - Illustrations : Muzo.Avez-vous dĂ©jĂ  essayĂ© de dĂ©jeuner assis sur un haut tabouret sans pouvoir poser vos pieds sur un barreau ? C’est extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able. Et c’est pourtant ce que l’on impose trĂšs souvent Ă  nos enfants, Ă  la maison et Ă  l’école. Jambes pendantes, le bassin bascule vers l’avant, le dos se creuse, mettant le corps et le cerveau sous tension : ils vivent une inconsciente sensation de chute, comme si l’on n’était jamais pleinement en sĂ©curitĂ©. Physiologiquement, le corps produit de l’adrĂ©naline (l’hormone du stress). Alors que lorsque le bassin peut ĂȘtre rĂ©troversĂ©, c’est-Ă -dire en bascule arriĂšre, l’ocytocine (hormone du bien-ĂȘtre) prend le dessus, et le calme vient. En pratique, on peut dĂ©jĂ  s’assurer qu’à la maison, les enfants disposent de siĂšges adaptĂ©s Ă  leur taille, qui leur permettent de poser leurs pieds.

“Bouger, c’est grandir dans sa tĂȘte”,
extrait du supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api, mars 2017 –
Texte : Anne Bideault – Illustrations : Muzo.

Le numĂ©ro de mars du magazine Pomme d’Api pour les 3-7 ans et son supplĂ©ment pour les parents

Pour aller plus loin
 : du yoga pour les petits !

100 % Yoga des petits - Bien dans son corps, bien dans sa tĂȘte d'Élisabeth Jouanne et Ilya Green, Bayard Ă©ditions.
45 enchaĂźnements rassemblĂ©s selon des thĂ©matiques bien adaptĂ©es Ă  chaque moment de la journĂ©e : “Rituels du matin”, “RĂ©veiller ses sens”, “Au moment du coucher”
 Une belle compilation de la rubrique “yoga” de Pomme d’Api dans un livre-chevalet accompagnĂ© d’un CD.

Bayam, la premiÚre expérience numérique pour les enfants

Bayam, la premiÚre expérience numérique pour les enfants

Bayam est bien plus qu’une application ! C’est une expĂ©rience unique de jeux et de dĂ©couvertes, pour apprendre en s’amusant, sans publicitĂ© et en toute sĂ©curitĂ©. Bayam, c’est des dĂ©couvertes interactives, des jeux, des dessins animĂ©s, des histoires Ă  Ă©couter et des activitĂ©s crĂ©atives. Des contenus sĂ©lectionnĂ©s Ăąge par Ăąge pour les enfants de 3 Ă  10 ans.

  • Des activitĂ©s adaptĂ©es Ă  l’ñge de l’enfant. Des dessins animĂ©s, des dĂ©couvertes interactives, des jeux et des activitĂ©s crĂ©atives pour nourrir l’imaginaire et la curiositĂ© des enfants, dĂšs 3 ans. Tous les contenus sont conçus ou sĂ©lectionnĂ©s par les Ă©quipes Bayam et des spĂ©cialistes de l’enfance (auteurs, illustrateurs, orthophonistes…).
  • La dĂ©couverte par le jeu. Selon son Ăąge, votre enfant joue Ă  ĂȘtre pompier, Ă©lĂšve son dinosaure, part explorer le systĂšme solaire, se pose des questions avec Les petits philos, expĂ©rimente ou fait du yoga


  • Les hĂ©ros prĂ©fĂ©rĂ©s des enfants sont dans Bayam : il retrouve ses hĂ©ros avec les comptines et devinettes de Petit Ours Brun, les jeux de logique de SamSam, l’imaginaire et les blagues d’Ariol, les aventures de Polo, les puzzles de Zouk


  • La crĂ©ativitĂ© Ă  l’honneur ! Dans Bayam votre enfant colorie, dessine, bricole, participe Ă  des dĂ©fis et s’amuse avec l’univers d’HervĂ© Tullet.
  • Des histoires Ă  Ă©couter. Votre enfant retrouve ses histoires prĂ©fĂ©rĂ©es et enrichit son vocabulaire avec les podcasts de Pomme d’api, Les Belles histoires, des contes, de la mĂ©ditation… L’écran noir permet une immersion dans l’audio.
  • Dans son espace personnel, il retrouve ses contenus favoris et ses crĂ©ations. Avec la messagerie sĂ©curisĂ©e Bayam, votre enfant partage ses crĂ©ations Bayam avec ses proches et c’est vous qui personnalisez son carnet d’adresses.
  • Des surprises ! Chaque semaine, Bayam propose de nouvelles dĂ©couvertes, sĂ©ries animĂ©es, jeux ou ateliers Ăąge par Ăąge. Vous pouvez vous tenir informĂ© en vous abonnant aux lettres d’information de Bayam.
  • Une expĂ©rience 100 % confiance :

– Aucune publicitĂ© : en abonnant votre enfant Ă  Bayam, vous lui offrez une premiĂšre expĂ©rience numĂ©rique sĂ©curisĂ©e, sans aucune publicitĂ©.
– Une interface sĂ©curisĂ©e : Bayam est une application que l’on tĂ©lĂ©charge sur son smartphone, sa tablette ou son ordinateur. L’enfant n’est jamais directement sur Internet.
– ContrĂŽle parental : les parents configurent le profil de leur enfant avec sa date de naissance, la garantie d’un contenu adaptĂ© Ă  son Ăąge. Ils peuvent paramĂ©trer le chronomĂštre pour gĂ©rer le temps d’écran.

Bayam regroupe les productions numériques de Bayard et Milan Jeunesse, créateur pour enfants et leader en presse, édition et audiovisuel.

Disponible sur Mac, PC, iOS et Android pour 4,99 â‚Ź par mois

DĂ©couvrez Bayam, l’application pour les 3/10 ans

Le monde secret des enfants - Illustration : Pascal LemaĂźtre

Le monde intérieur des enfants

Pour dĂ©marrer l’annĂ©e et s’émerveiller encore et toujours de la richesse de nos enfants, nous avons souhaitĂ© nous laisser guider par la psychologue Sevim Riedinger. Elle a Ă©crit – il y a 3 ans – Le monde secret de l’enfant, un livre qui nous a beaucoup touchĂ©s. L’auteur nous raconte comment nos enfants nous (rĂ©-)ouvrent une porte vers la dimension sacrĂ©e de l’existence.
“Le monde intĂ©rieur des enfants”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, janvier 2017. Texte : Anne Bideault. Illustrations : Pascal LemaĂźtre.

En quoi l’enfant a-t-il Ă©tĂ© votre “maĂźtre”, comme vous l’écrivez ?

Sevim Riedinger : “Les enfants m’ont appris que la vie, c’est surtout ce que l’on en fait. Leur capacitĂ© Ă  s’émerveiller et s’étonner du monde qui les entoure a ravivĂ© en moi, Ă  ma grande surprise, cette part restĂ©e longtemps dans l’ombre, aux confins de ma propre enfance : l’expĂ©rience intime de me sentir reliĂ©e au mystĂšre du monde. Regardez un enfant devant un arbre, un ciel Ă©toilĂ©, un lever du soleil, ou devant un simple escargot
 Il s’émerveille : quelque chose le dĂ©passe et il le sent Ă  l’intĂ©rieur de lui. J’y lis sa capacitĂ© spontanĂ©e Ă  s’ouvrir Ă  la dimension sacrĂ©e de l’existence. J’utilise le terme “sacrĂ©â€ sans y mettre forcĂ©ment une connotation religieuse : pour moi, la spiritualitĂ©, c’est l’étonnement devant ce qui est. Le sacrĂ©, c’est une expĂ©rience Ă©motionnelle, sensitive, qui ne se prouve pas mais s’éprouve dans l’intimitĂ© de chacun. Et l’enfant fait spontanĂ©ment cette expĂ©rience, mais on n’y prĂȘte pas assez attention.”  “Le monde intĂ©rieur des enfants”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, janvier 2017. Texte : Anne Bideault. Illustrations : Pascal LemaĂźtre.

Avons-nous perdu notre capacité à nous émerveiller ?

“Nous avons tous cette capacitĂ©, mais elle est enfouie, recouverte. DĂšs que le dĂ©veloppement de nos facultĂ©s intellectuelles se met en marche, aux alentours de six ans, on commence Ă  perdre cette intuition d’ĂȘtre profondĂ©ment reliĂ©s Ă  quelque chose qui nous dĂ©passe. Un petit me disait d’ailleurs avec une conscience extraordinaire : “J’ai perdu ma poussiĂšre d’or”. Mais l’enfant peut nous servir de guide pour renouer avec ça. Il suffit de l’accompagner, de respecter son regard sur le monde. Combien de fois l’enfant pointe du doigt une fleur, un nuage
 et on passe Ă  cĂŽtĂ©. Faisant cela, on l’habitue Ă  passer Ă  cĂŽtĂ©. Mais si l’on s’arrĂȘte quelques instants Ă  cĂŽtĂ© de l’enfant, il devient notre maĂźtre, il nous ouvre Ă  ce qui est en nous, il rĂ©introduit cette dimension essentielle dans notre vie. Allez dans un parc, tenez-vous au pied d’un arbre avec un enfant. C’est extraordinaire. Il est lĂ , Ă©merveillĂ©. Il s’émerveille devant ce qui le dĂ©passe, devant le mystĂšre de la vie.”

Garder ou retrouver une ñme d’enfant, c’est possible ?

“Oui ! Notre enfant intĂ©rieur, c’est la partie la plus sensible de nous-mĂȘmes, celle qui est justement ouverte au mystĂšre de la vie. Elle est enfouie, mais elle est lĂ . Je pense qu’il y a en chacun de nous un espace intact qui n’a pas Ă©tĂ© contaminĂ© par les douleurs, les chocs de la vie. Et l’enfant peut nous servir de guide, parce qu’il est directement reliĂ© Ă  cette dimension. Et pour l’entretenir chez lui, il faut l’accompagner, sinon cela se ferme en lui. En Ă©tant Ă  ses cĂŽtĂ©s, en suivant son regard sur ce qui l’entoure, on donne Ă  l’enfant la confiance en ce qu’il ressent, on lĂ©gitime son ressenti.”
“Le monde intĂ©rieur des enfants”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, janvier 2017. Texte : Anne Bideault. Illustrations : Pascal LemaĂźtre.

En quoi est-ce important d’accompagner cet Ă©merveillement ?

“C’est vital ! S’émerveiller et toucher au sacrĂ© de l’existence est vital pour la croissance de l’enfant, pour son dĂ©veloppement psychomoteur. Ce lien Ă  l’émerveillement amplifie son Ă©lan de vie. Quand cette part-lĂ  n’est pas assez nourrie ou respectĂ©e, l’enfant court le risque d’ĂȘtre complĂštement Ă  l’extĂ©rieur de lui-mĂȘme, donc d’ĂȘtre plus atteint par les difficultĂ©s de la vie, plus influençable. Il ne sait pas qui il est, il n’est plus ancrĂ© en lui.”

Quelles sont les portes d’entrĂ©e vers la vie intĂ©rieure ?

marguerite “Je pense que la poĂ©sie, le rĂȘve et l’imaginaire sont un contrepoint magistral face au rationalisme qui veut tout maĂźtriser. On comble aujourd’hui beaucoup plus les besoins matĂ©riels de l’enfant que ses besoins de spiritualité : il a besoin de poser des questions essentielles, d’explorer son imaginaire, de rĂȘver, de jouer. Il est primordial de redonner de l’importance Ă  l’imagination, qui est vitale pour la construction de la pensĂ©e. Aujourd’hui, l’enfant reçoit en boucle des images toutes faites. Mais pour nourrir son imaginaire, ce n’est pas de ces images-lĂ  dont il a besoin. Il a besoin de paraboles, de rĂ©cits, de mythes
 Il faut aussi laisser jouer librement les enfants. À la maĂźtresse, au papa et Ă  la maman, aux figurines
 L’enfant a besoin de rejouer sa rĂ©alitĂ© pour pouvoir en devenir acteur : la petite poupĂ©e va elle aussi ĂȘtre gardĂ©e par la baby-sitter, le Playmobil se disputera avec un copain ou sera repris par la maĂźtresse. Mais pour que ces jeux Ă©closent, il faut Ă  l’enfant de l’espace et du temps, ne serait-ce qu’une demi-heure par jour. Il peut alors savourer en toute libertĂ© son espace Ă  lui, hors des contraintes. MĂȘme s’il s’ennuie ! L’ennui Ă  petites doses le pousse Ă  la crĂ©ativitĂ© et l’ouvre Ă  sa vie intĂ©rieure.”

Qu’est-ce qui nous Ă©loigne de notre monde secret ?

“La chose qui nous est le plus difficile aujourd’hui, c’est d’ĂȘtre attentif au moment prĂ©sent, de vivre dans l’ici et le maintenant. En grec ancien, il y a deux mots pour dire le temps : “chronos” et “kairos”. “Chronos”, c’est le temps qui dĂ©file, le temps qui nous dĂ©vore. Et “kairos”, c’est le temps que l’on prend pour devenir soi, pour ĂȘtre vivant, c’est le temps de l’essentiel. Je crois qu’il nous manque cela : on n’a pas le temps et on n’est plus Ă  l’écoute de nous-mĂȘmes. L’enfant, par sa prĂ©sence, ses questions, son regard, est un rappel.

Une maman me confiait : “Je ne suis jamais lĂ  oĂč il faudrait que je sois !” Oui, la tĂȘte pleine de ce qu’il y a Ă  faire, nous sommes projetĂ©s dans ce qui va se passer aprĂšs ou ce qu’il s’est passĂ© avant, mais pas dans l’instant prĂ©sent. Nous entraĂźnons l’enfant dans cette course permanente et dans un tourbillon de sollicitations : les Ă©crans, les informations ultrarapides, l’emploi du temps, les activitĂ©s
 Courir par ci, courir par lĂ , il a la tĂȘte qui tourne ! Il n’y a qu’à voir la recrudescence des troubles de la concentration et de l’attention. Entendons-nous bien : on n’a pas besoin d’ĂȘtre toujours Ă  l’écoute de nos enfants. Quelques minutes par jour de pleine disponibilitĂ©, ça lui suffit. Quelques minutes oĂč on est vraiment lĂ  oĂč la vie nous pose, avec l’enfant, c’est essentiel. S’arrĂȘter sur lui, sans laisser fuir notre regard sur le tĂ©lĂ©phone portable ou dans nos pensĂ©es, car alors, l’enfant ne se sent plus exister. Il faut au contraire essayer, mĂȘme si c’est difficile, d’arrĂȘter l’agitation en nous et de lui donner vraiment de notre temps. Plus rien ne se passe alors que ce lien avec l’enfant et avec le moment prĂ©sent, ce sont des moments d’éternitĂ©.”  “Le monde intĂ©rieur des enfants”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, janvier 2017. Texte : Anne Bideault. Illustrations : Pascal LemaĂźtre.

Comment prendre soin de la vie intĂ©rieure de l’enfant
 et de la nĂŽtre par ricochet ?

Cela nĂ©cessite un peu d’exercice, mais on peut procĂ©der par petites touches, quelques instants par jour.

– Faire silence : je propose souvent aux parents de faire quelques minutes de silence avec leurs enfants. Au dĂ©but, les enfants rient et s’écrient : “Il ne se passe rien dans le silence !” Puis ils se taisent. On peut ensuite leur demander : “Qu’est-ce qui est venu en toi lorsque tu as fait silence ?” Ils aiment ça, et leurs parents aussi !

– Être simplement là : il est bon aussi de prendre le temps de ne rien faire, de rĂȘver, y compris ensemble.

– RĂ©introduire des rituels : les enfants s’assoient en cercle, avec une petite bougie au milieu. Le silence se fait. Puis un petit bĂąton circule et celui qui prend le bĂąton a droit Ă  la parole. Avec des petits, moins de 10 minutes suffisent.

– Lire la mythologie : je conseille beaucoup de lire les grands mythes, qui sont d’une poĂ©sie extraordinaire. La mythologie grecque, les grands rĂ©cits de l’Ancien Testament
 c’est magnifique. Ils introduisent l’enfant Ă  une autre rĂ©alitĂ©, une rĂ©alitĂ© fantasmĂ©e, et cela le place dans l’ordre cosmique universel. Il en existe des versions bien adaptĂ©es aux petits lecteurs


La sĂ©lection de la rĂ©daction“Le monde intĂ©rieur des enfants”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, janvier 2017. Texte : Anne Bideault. Illustrations : Pascal LemaĂźtre.
‱ Raconte-moi la Bible, de Martine Laffon, livre avec 2 CD audio lus par Jacques Gamblin, Ă©ditions Bayard Jeunesse.

‱ Les Belles Histoires de la Bible, de Marie-HĂ©lĂšne Delval et Ulises Wensell, Bayard Jeunesse.

‱ Le feuilleton d’HermĂšs, la mythologie grecque en 100 épisodes, de Murielle Szac, Bayard Jeunesse.

“Le monde intĂ©rieur des enfants”,supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api, janvier 2017.
Texte : Anne Bideault. Illustrations : Pascal LemaĂźtre.
ProblĂšmes de sommeil : comment aider votre enfant Ă  bien dormir ?

ProblĂšmes de sommeil : comment aider votre enfant Ă  bien dormir ?

Pour beaucoup d’enfants, dans beaucoup de familles, le moment du coucher est compliquĂ© et les problĂšmes de sommeil assez frĂ©quents
 comme en tĂ©moigne cet article publiĂ© dans le magazine Pomme d’Api. Que faire pour que cela se passe mieux ? Et quels sont les bons gestes pour faciliter l’endormissement de votre enfant ?

« J’ai tout essayé ! »

Je vais ĂȘtre honnĂȘte avec vous : je me demande bien pourquoi Pomme d’Api m’a demandĂ© d’écrire cet article sur le coucher. Car en matiĂšre d’éducation, s’il y a bien une chose dans laquelle je n’ai pas brillĂ© par mon savoir-faire, c’est le coucher. Je me rassure en faisant le tour de la rĂ©daction du magazine : aucun collĂšgue ne pavoise en s’exclamant : « Jamais le moindre souci chez moi : hop au lit, et c’est fini ! » Je me sens moins seule aussi Ă  la lecture des rĂ©ponses Ă  notre appel Ă  tĂ©moins sur la page Facebook de Pomme d’Api. Bref, comme la plupart des jeunes parents, j’ai tout essayé :

    • m’allonger par terre Ă  cĂŽtĂ© de son lit (trĂšs inconfortable !),
    • mettre le mauvais dormeur avec sa grande sƓur (« Il m’empĂȘche de dormiiiir ! »),
    • passer des heures dans le noir Ă  lui chanter des comptines (et mon dĂźner ?),
    • le prendre dans le lit parental (qu’est-ce qu’il gigote !),
    • ressortir le lit Ă  barreaux (pas si mal, d’ailleurs),
    • faire appel Ă  la baby-sitter (mais pourquoi ça marche avec elle ?
 Et que ça fait du bien d’aller au ciné !)
    • ĂȘtre un modĂšle de patience (« Un verre d’eau ? J’arrive ! Un troisiĂšme pipi ? J’arrive ! Un huitiĂšme cĂąlin ? Je suis là ! »)
    • faire preuve de fermetĂ© (« J’en ai ras-le-bol, t’as qu’à pleurer ! »),
    • baisser les bras (« Il est 23 heures et tu veux lire ? Mais lis donc ! »)

L’avis de spĂ©cialistes du sommeil

Rien que de trĂšs classique, note Marie-JosĂšphe Challamel, pĂ©diatre et spĂ©cialiste du sommeil : « Entre 30 et 50 % des enfants de moins de 5 ans ont, ou ont eu, des difficultĂ©s de sommeil pendant au moins trois mois. » Un mal rĂ©pandu, mais prĂ©occupant, car une “privation chronique de sommeil” retentit sur la capacitĂ© de concentration et donc d’apprentissage, mais aussi sur le comportement (agitation, agressivitĂ©). Le risque de tomber malade s’accroĂźt, tout autant que celui d’ĂȘtre sujet au surpoids. À titre de repĂšre, mĂȘme si des diffĂ©rences entre les individus sont notoires, la spĂ©cialiste estime qu’aux alentours de 5 ans, un enfant a besoin d’au moins onze heures de sommeil par jour (sieste et nuit cumulĂ©es) et devrait ĂȘtre couchĂ© le soir avant 20h30. Des Ă©tudes ont montrĂ© que ces derniĂšres dĂ©cennies, les enfants ont perdu en moyenne deux heures de sommeil par jour, essentiellement Ă  cause d’un retard de l’heure habituelle du coucher.

Allez au lit ! EnquĂȘte au pays du sommeil, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, octobre 2016. Texte : Anne Bideault, illustrations : Muzo.
Que fait-on quand on n’y arrive pas, et qu’on a juste l’impression qu’on est de mauvais parents ? « Les difficultĂ©s de sommeil sont gĂ©nĂ©ralement bĂ©nignes : 60 % d’entre elles ont des causes environnementales », explique Marie-JosĂšphe Challamel. Par cause environnementale, elle entend : l’ambiance gĂ©nĂ©rale, les gestes et les actions qui accompagnent ce moment, et tout particuliĂšrement le fait que l’enfant “soit devenu dĂ©pendant de ses parents pour s’endormir.”

Anna Pinelli est sage-femme et coordinatrice petite enfance d’une commune de l’Ain. Elle fait aussi – depuis plus de 30 ans – de l’accompagnement Ă  la parentalitĂ©. Des parents, souvent Ă  bout de nerfs, l’appellent de toute la France pour la consulter pour des problĂšmes d’endormissement de leurs bĂ©bĂ©s ou leurs jeunes enfants. Son mot d’ordre : « Pas de panique, vous allez y arriver. » Une fois qu’elle s’est fait dĂ©crire le contexte, les habitudes, les façons de faire, elle livre Ă  ces parents certaines connaissances physiologiques et psychologiques sur le sommeil infantile : « En dĂ©dramatisant, avec de la patience et de la prĂ©sence, tout doucement, ces parents peuvent rĂ©ussir Ă  dĂ©conditionner leur enfant de mauvaises habitudes d’endormissement. »

Allez au lit ! EnquĂȘte au pays du sommeil, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, octobre 2016. Texte : Anne Bideault, illustrations : Muzo.
Pour estimer si votre enfant manque de sommeil, observez-le en fin de journĂ©e. Un enfant qui dort suffisamment est d’ordinaire calme, peu colĂ©rique, il n’est ni agitĂ© ni agressif. Sachez repĂ©rer l’entrĂ©e en gare du train du sommeil. Les signes d’endormissement sont la plupart du temps silencieux : on se frotte les yeux, le nez, on s’isole
 Si on loupe ce train, l’enfant pleure, ne sait plus ce qu’il veut. Et on va souvent lire ses pleurs comme le refus d’aller dormir. « Chez les bĂ©bĂ©s et les trĂšs jeunes enfants, la phase d’endormissement est agitĂ©e. Or, note Anna Pinelli, les adultes ont tendance Ă  voir dans cette agitation un refus de dormir. Cela les entraĂźne parfois Ă  ne pas les coucher, ou Ă  les relever pour les prendre dans leur bras. »

Les bons gestes pour un coucher en douceur

      • Veiller Ă  ce que le rythme veille/sommeil soit rĂ©gulier : adopter une heure du coucher fixe, ne pas changer radicalement le rythme entre semaine et week-end, entre chez Papa et chez Maman, dans le cas d’une garde alternĂ©e.
      • Durant l’heure qui prĂ©cĂšde le coucher, l’enfant ne devrait pas ĂȘtre exposĂ© aux Ă©crans. La relation entre le temps d’exposition aux Ă©crans et la diminution du temps de sommeil a Ă©tĂ© prouvĂ©e.
      • La tempĂ©rature corporelle influence aussi l’endormissement : plus elle est Ă©levĂ©e, moins on s’endort. Mieux vaut donc enchaĂźner dĂźner et dodo, sans temps de jeu ou d’activitĂ©s physiques – trop excitants.

Allez au lit ! EnquĂȘte au pays du sommeil, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, octobre 2016. Texte : Anne Bideault, illustrations : Muzo.

      • Les enfants sont aujourd’hui trĂšs stimulĂ©s par la vue – Ă  tel point qu’ils ont parfois du mal Ă  fermer les yeux. Or les ondes alpha, qui contribuent au sommeil, ne se libĂšrent qu’une fois les paupiĂšres fermĂ©es. Poser un doudou lĂ©ger sur les yeux (sans boucher le nez !) peut aider.
      • TrĂšs tĂŽt, il est important que les enfants s’habituent Ă  dormir dans le noir ou dans une chambre trĂšs peu Ă©clairĂ©e. La sĂ©crĂ©tion de mĂ©latonine, qui joue un rĂŽle important dans le dĂ©clenchement du sommeil et son maintien, est bloquĂ©e par la lumiĂšre (en particulier par celle des LED et leur lumiĂšre bleue).
      • CrĂ©er une ambiance calme : dans sa chambre, bien sĂ»r, mais aussi dans le reste de la maison. Normal qu’il ne veuille pas rester au lit si ses parents sont en train de regarder un match de foot, si sa grande sƓur joue Ă  un jeu vidĂ©o ou Ă©coute de la musique fort.

Allez au lit ! EnquĂȘte au pays du sommeil, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, octobre 2016. Texte : Anne Bideault, illustrations : Muzo.

      • Instaurer un rituel : les enfants pour lesquels les parents prennent le temps de rĂ©pĂ©ter tous les soirs un rituel (court) s’endorment mieux. Ça aussi, c’est prouvé !
      • PrĂ©venir de ce qui va se passer et
 ne pas lĂącher : « Je vais te lire deux histoires, et aprĂšs, je sortirai de ta chambre. » Lorsqu’il est prĂ©venu, l’enfant accepte mieux la rĂšgle. Lors de la lecture de l’histoire du soir, autant que l’enfant soit dĂ©jĂ  allongĂ© dans son lit : une fois l’histoire finie, il n’y aura pas de dĂ©placement Ă  faire.

Et les sirops ?
On a parfois la tentation de faire usage de sirops pour aider Ă  l’endormissement. Marie-JosĂšphe Challamel dĂ©conseille « de rĂ©pondre Ă  un problĂšme de sommeil par un mĂ©dicament », fut-il “de plantes”. Dans un pays comme la France, plus gros consommateur de somnifĂšres d’Europe, ce serait induire une habitude peu souhaitable. Et laisser entendre Ă  son enfant qu’à toute difficultĂ© rĂ©pond une potion.

Et la sieste ?
Nombreux sont les enfants de moins de 6 ans pour lesquels une sieste serait bĂ©nĂ©fique. Toutefois, une sieste trop tardive et trop longue (au-delĂ  de 16 heures) retarde l’endormissement du soir. Mieux vaut donc la leur faire faire en tout dĂ©but d’aprĂšs-midi (comme cela se pratique d’ailleurs Ă  l’école maternelle).

“Allez au lit ! EnquĂȘte au pays du sommeil, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, octobre 2016. Texte : Anne Bideault, illustrations : Muzo.
Et les histoires qui font peur ?
Les parents hĂ©sitent souvent Ă  lire le soir des histoires qui font peur, mĂȘme quand leurs enfants les leur rĂ©clament. Or la peur est dĂ©jĂ  lĂ , ce n’est pas l’histoire qui la suscite. Elle ne fait que mettre des mots sur des terreurs* que l’enfant Ă©prouve dĂ©jĂ , et ça l’aide. Quand un enfant choisit de façon systĂ©matique ce type d’histoires, c’est qu’il en est Ă  ce stade (pour aller plus loin, lire l’article « J’ai peur des cauchemars », publiĂ© sur PommedApi.com).

Si de grosses difficultĂ©s d’endormissement perdurent, votre gĂ©nĂ©raliste, ou votre pĂ©diatre, pourra vous orienter vers une consultation dans un Centre du sommeil pour enfant. Il en existe hĂ©las trop peu en France. Les adresses sont disponibles sur le site Sommeilsante.asso.fr

Le sommeil selon l’ñge

Aux alentours de 2 ans
L’enfant, qui traverse la phase dite “d’ƒdipe”, se rend compte que son pĂšre et sa mĂšre dorment dans le mĂȘme lit. Normal qu’il ait envie, lui aussi, de dormir avec quelqu’un, et rĂ©clame donc la prĂ©sence d’un de ses parents. Mais on n’est pas obligĂ© d’accĂ©der Ă  ce dĂ©sir !

À partir de 3-4 ans
“Allez au lit ! EnquĂȘte au pays du sommeil, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api, octobre 2016. Texte : Anne Bideault, illustrations : Muzo.
L’enfant commence Ă  intĂ©grer l’angoisse et la peur. S’il ne comprend pas intellectuellement ce que c’est que la mort, il saisit que c’est quelque chose d’effroyable. Inconsciemment, il se dit : « Je suis seul dans mon lit, c’est la nuit. À mon rĂ©veil, est-ce que mes parents seront toujours là ? » Ces angoisses surgissent de façon d’autant plus nette si la mort s’est invitĂ©e dans son quotidien (que ce soit par la disparition d’un proche, bien sĂ»r, mais aussi la mort d’un animal de compagnie, la vision d’un oiseau mort
). Ces disparitions peuvent avoir un fort impact sur son sommeil.

À partir de 6-7 ans
C’est plus tranquille
 jusqu’à l’adolescence et ses hormones !

Pour aller plus loin

Marie-JosĂšphe Challamel et Anna Pinelli sont engagĂ©es dans un travail d’information du public et de formation des professionnels au sein de Prosom, l’association nationale de promotion des connaissances sur le sommeil.

À lire : Le sommeil, le rĂȘve et l’enfant, de Marie Thirion et Marie-JosĂšphe Challamel, Albin Michel, nouvelle Ă©dition 2011.

Allez au lit ! EnquĂȘte au pays du sommeil, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api, octobre 2016. Texte : Anne Bideault, illustrations : Muzo.
Comment parler de la mort avec les enfants

Comment parler de la mort avec les enfants ?

À l’ñge de l’école maternelle, les enfants posent beaucoup de questions. Celles qui portent sur la mort peuvent parfois nous dĂ©sarmer et nous gĂȘner. Comment rĂ©pondre Ă  leur curiositĂ© naturelle ? Comment leur parler de quelque chose qui nous angoisse, peut-ĂȘtre, nous aussi ? La rĂ©daction du magazine Pomme d’Api a pris conseil auprĂšs de Claire Pinet, psychologue spĂ©cialisĂ©e dans le deuil et les soins palliatifs, pour nous y aider.

« Et toi, Maman, tu vas bientÎt mourir ? »

La voix claire de Lise, 4 ans, a fait taire la discussion animĂ©e des adultes. Sa question a de quoi laisser sans voix, tant nous sommes tentĂ©s de mener notre vie tambour battant, en occultant le fait que cette vie a pour condition la mort. Pourtant, il ne faut pas reculer. Et rĂ©pondre, le plus simplement possible, Ă  la petite fille. Cette obligation de parole vaut pour toutes les questions qui surgissent spontanĂ©ment et – a fortiori – pour celles qui sont suscitĂ©es par une expĂ©rience rĂ©elle de deuil. Éluder cette curiositĂ©, la rabrouer parce qu’elle nous gĂȘne, ou la minimiser parce que nous voulons “protĂ©ger” les enfants, “c’est toxique”, insiste Claire Pinet, pour qui le silence est un traumatisme supplĂ©mentaire : « La seule chose qui peut faire du mal Ă  un enfant, c’est de ne pas lui parler ou de lui parler faux. » Car l’enfant imaginera toujours pire que la rĂ©alitĂ© et pourra par ailleurs dĂ©duire du silence des adultes que c’est lui le responsable de ce qui se passe.

oiseau mouchoirSans pour autant devancer leurs interrogations, il ne faut donc pas laisser Ă©chapper une occasion d’aborder ce sujet. On peut profiter d’une question, d’une observation (un insecte mort, un oisillon
), de l’irruption de l’actualitĂ© dans le quotidien (la radio entendue, le journal tĂ©lĂ©visĂ© entrevu
), de la mort de personnages fictifs dans un jeu ou une BD. « La mort est omniprĂ©sente dans notre sociĂ©tĂ©, constate Claire Pinet, mais on n’en parle jamais. Cette condition humaine n’est pas formulĂ©e alors qu’elle devrait l’ĂȘtre. » Pour les ĂȘtres de parole que nous sommes, parler soulage. C’est le constat qu’a pu faire Myriam, professeure des Ă©coles en CP, dont les Ă©lĂšves ont rĂ©cemment prĂ©fĂ©rĂ© poursuivre leur discussion sur la mort au lieu d’aller en rĂ©crĂ©ation : « Ils n’avaient pas vraiment de questions mais plus le besoin de raconter la mort, les morts
 Un petit a conclu que c’était triste de parler de tout ça mais que ça faisait du bien de le faire parce qu’ils n’osaient pas toujours parler de la mort Ă  leurs parents. » Les questions que posent les enfants Ă©voluent avec l’ñge et leur reprĂ©sentation de la mort s’acquiert au fil du temps. Nous avons choisi de nous arrĂȘter sur cinq questions qui illustrent leurs reprĂ©sentations de la mort, Ă  l’ñge Pomme d’Api.

« Et les racines des arbres, ça gĂȘne Papi, au cimetiĂšre ? »

« Que se passe-t-il entre la mort et le squelette ? », « Est-ce qu’on lui mettra d’autres habits quand ils seront fichus ? »  Les questions des plus jeunes nous troublent, tant elles sont concrĂštes et nous renvoient Ă  une rĂ©alitĂ© qui nous est dĂ©sagrĂ©able : ils s’intĂ©ressent au cycle de la vie, aux petites bĂȘtes, Ă  la putrĂ©faction. « Les petits parlent trĂšs facilement de la mort, c’est comme une Ă©vidence pour eux : on peut ĂȘtre malade, on peut ĂȘtre mort », constate Claire Pinet, qui se souvient avoir observĂ© des enfants jouer sur le lit de mort de leur grand-pĂšre peu aprĂšs que celui-ci a Ă©tĂ© mis en biĂšre. « Il ne faut pas les dĂ©tourner de cette simplicitĂ©. » De cette diffĂ©rence d’apprĂ©hension naissent des malentendus : l’adulte peut y lire une absence d’émotion et de chagrin. Pourtant, cela ne veut pas dire que l’enfant ne vit pas un deuil. Il est primordial de lui permettre de s’exprimer en acceptant sa façon de le faire qui est conditionnĂ©e par la reprĂ©sentation qu’il a, Ă  ce moment-lĂ , de la mort.
oiseau boite

« Quand est-ce qu’elle a fini d’ĂȘtre morte, Mamie ?  »

Pour les plus petits, on meurt, mais on renaĂźt aprĂšs : les expressions “plus jamais” et “pour toujours” n’ont pas encore de sens pour eux, qui voient le temps comme un cycle. « Ils ne sont pas encore gagnĂ©s par la peur, explique Claire Pinet, car ils n’ont pas intĂ©grĂ© le caractĂšre dĂ©finitif de la mort. » Cela ne se fera que bien plus tard, vers 9-10 ans. La comprĂ©hension intime du fait que l’on est soi-mĂȘme mortel survient plus tardivement encore, Ă  l’adolescence. Les expĂ©riences vĂ©cues par la famille comptent beaucoup. S’il y a eu des dĂ©cĂšs dans l’entourage de l’enfant, s’il a Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  la mort d’animaux, si ses parents en parlent sans gĂȘne, il intĂšgrera plus naturellement la finitude comme rĂ©alitĂ© de l’existence.
oiseau fleur

« C’est obligĂ© de mourir ?  »

Selon leur Ăąge et leur vĂ©cu, certains enfants posent cette question sur le mĂȘme ton que « Pourquoi le ciel est bleu ? », quand d’autres la prononcent avec une immense rĂ©volte. Car la rĂ©ponse Ă  cette interrogation existentielle se solde par le deuil de la toute-puissance dans laquelle vivent tous les petits enfants. « À quelle heure je vais mourir ? » s’énerve Julia, comme pour conserver au moins une certitude, mĂȘme minime. Il faut donc expliquer et rĂ©pĂ©ter : « On meurt parce que c’est prĂ©vu comme ça. Tout ce qui est vivant mourra un jour. Contre cela, on ne peut rien. » D’autres attitudes peuvent contribuer Ă  l’acceptation progressive de ce principe de rĂ©alitĂ©. Ainsi lorsque l’enfant fait l’expĂ©rience qu’il ne peut pas ĂȘtre Ă  deux endroits diffĂ©rents au mĂȘme moment, qu’il ne peut pas tout avoir, il intĂšgre la notion de limite.
Cependant, si l’on constate que l’enfant continue de croire que les morts vivront Ă  nouveau, ce n’est pas nĂ©cessaire d’insister : « C’est le signe qu’il n’a pas encore la maturitĂ© pour comprendre, et ce n’est pas grave. » Certains vont beaucoup jouer Ă  la mort avec leurs figurines ou dans leurs jeux de rĂŽles, comme pour renouer avec leur toute-puissance et exorciser celle de la mort : quand je joue, c’est moi qui dĂ©cide !

« Quand je serai grande, tu seras morte ? »

La premiĂšre rĂ©action d’un enfant face Ă  la mort d’un proche, c’est la peur de l’abandon. Avant mĂȘme le chagrin. Il est donc normal qu’il se questionne sur la mort de ses parents, ou fasse le souhait “qu’on meure tous ensemble”. Pour le parent questionnĂ©, quel choc ! Claire Pinet conseille de laisser entendre, dans notre rĂ©ponse, que les gĂ©nĂ©rations cĂšdent la place aux plus jeunes, tout en prenant garde Ă  ne pas gĂącher “l’aujourd’hui de la vie” Ă  la perspective de ce qui arrivera un jour. On peut donc dire, en substance : « Il y a des chances pour que je meure avant toi, et c’est ce que je souhaite. C’est toi alors qui pourra aider le monde et la sociĂ©tĂ©, par ton travail, par ce que tu feras. Mais pour l’instant, je suis bien en vie, et j’ai envie de faire encore beaucoup de choses avec toi. »

Cette question montre aussi que l’enfant a compris l’ordre des choses : normalement, les plus ĂągĂ©s meurent avant les plus jeunes. Lorsque l’inverse se produit, dans le cas du dĂ©cĂšs d’un nourrisson, d’un enfant, d’un jeune, l’enfant s’indigne, comme les adultes : « C’est pas juste ! Il ne devait pas mourir ! » Que dire, sinon avouer son dĂ©sarroi ? « Je n’ai pas de rĂ©ponse. Il est mort trĂšs jeune, et c’est le contraire de ce qui devrait se passer. Les choses ne se passent pas toujours comme on le prĂ©voyait, et tout cela nous dĂ©passe. »
oiseau lune

« On va oĂč, quand on est mort ? »

VoilĂ  bien une question Ă  laquelle personne ne peut rĂ©pondre avec certitude. Autant le dire ! « Ce n’est pas parce qu’on ne sait pas qu’on ne doit pas parler », insiste Claire Pinet. Il faut donc avouer que sur ce qui se passe aprĂšs la mort, personne ne sait exactement. On peut expliquer que les gens ont des croyances et des opinions diffĂ©rentes sur ce point, avant de donner son propre point de vue : « Moi, je pense que
 Toi, petit Ă  petit, tu te feras ta propre idĂ©e. » HĂ©lĂšne, interrogĂ©e par son fils de 4 ans sur “l’aprĂšs”, se souvient lui avoir donnĂ© « une des pires rĂ©ponses pour un enfant : je lui ai dit qu’à mon avis on n’allait nulle part. » Confirmation de Claire Pinet : « Dire qu’aprĂšs la mort, il n’y a rien, c’est trĂšs angoissant. » Elle conseille aux non-croyants d’insister sur le fait que la mort n’est pas la fin de la relation, mais sa transformation, en disant par exemple : « MĂȘme quand on est sĂ©parĂ© par la mort, on peut encore s’aimer trĂšs fort. Ta grand-mĂšre reste ta grand-mĂšre, mĂȘme maintenant, et tout ce que vous avez vĂ©cu de beau et de grand continue d’exister. »

Que faire, que dire
 si un proche meurt ?

Quand ça arrive “en vrai”, il faut en informer l’enfant, sans dĂ©lai, et en utilisant des mots sans ambiguĂŻté : “il est mort”, plutĂŽt que “il est parti” ou “il nous a quittĂ©s”. Il importe aussi de “valider l’émotion de l’enfant”, mĂȘme s’il ne dit rien, mĂȘme s’il ne laisse rien transparaĂźtre, en mettant des mots : « Tu aimes beaucoup ton grand-pĂšre, tu es triste qu’il soit mort. Tu vois que les adultes sont tristes : ça donne du chagrin de se sĂ©parer de quelqu’un qu’on aime. » Les adultes n’ont pas Ă  s’interdire de pleurer devant leurs enfants, mĂȘme si ceux-ci en sont impressionnĂ©s : « ProtĂ©ger l’enfant en retenant ses larmes, insiste Claire Pinet, c’est une aberration : chacun se mure dans un deuil qui ne s’exprime pas, qui ne se partage pas, donc ne se fait pas. »
Nous sommes nombreux Ă  hĂ©siter Ă  laisser un enfant assister Ă  des funĂ©railles. Pourtant, la cĂ©rĂ©monie, qui marque la sĂ©paration effective entre les vivants et les morts, joue un rĂŽle essentiel dans l’entrĂ©e dans le deuil : elle permet de constater que la mort n’est pas abstraite, imaginaire. Y participer, c’est vivre une douleur constructive. Il est important que les enfants aient Ă  agir pour accompagner ce dĂ©part : faire des dessins, choisir un objet
 On peut aussi proposer (mais pas imposer) Ă  l’enfant de voir le corps du dĂ©funt pour lui dire au revoir. Il faut prendre soin de dĂ©crire la scĂšne au prĂ©alable : « Le corps d’un mort ne bouge pas, ne respire pas. Le visage est pĂąle et tranquille, il est froid  » La plupart du temps, les enfants demandent Ă  aller voir le corps. On peut leur faire confiance : en leur parlant, en leur donnant la possibilitĂ© d’exprimer ce qu’ils ressentent (au lieu de croire qu’on le sait Ă  leur place), on dĂ©cĂšlera ce dont ils ont besoin pour traverser cette Ă©preuve, et cela permettra d’adapter notre aide.

Des livres pour parler de la mort avec les enfants

Claire Pinet : « Avec les enfants, je conseille de lire des albums plutĂŽt que des livres explicatifs. Tout ce qui passe par le ressenti, les images, les symboles
 a davantage de portĂ©e. Les acquis que permet la mĂ©taphore sont bien plus subtils. Il y a les grands classiques, comme L’arbre sans fin de Claude Ponti, ou La dĂ©couverte de Petit-Bond de Max Velthuijs (L’École des Loisirs), ou Au revoir Blaireau de Susan Varley (Gallimard).

Voici aussi des albums moins connus, qui peuvent ĂȘtre lus sans commentaires, en laissant les questions venir s’il y en a. Un conseil : parcourez-les seul avant d’en faire la lecture Ă  voix haute. »

  • Marie est partie, d’Isabelle Carrier, Ă©d. Bilboquet.
    Quelques à-plats de couleur, quelques mots, un petit personnage, et la “grosse boule” de chagrin
 Beaucoup de finesse pour aborder ce thùme avec les plus jeunes. Dùs 2 ans.
  • Capitaine Papy, de Benji Davies, Ă©d. Milan.
    C’est une histoire de complicitĂ© et de tendresse, entre un grand-pĂšre et son petit-fils. Cet album qui peut ĂȘtre lu comme un rĂ©cit d’aventures, parle de la mort sans le dire. Il raconte combien ceux que l’on aime restent proches, mĂȘme quand ils partent trĂšs loin. Ce tour de force en fait un vrai coup de cƓur.
  • L’ours et le chat sauvage, de Komako SakaĂŻet Kazumi Yumoto, Ă©d. l’École des Loisirs.
    « Ce matin-lĂ , l’ours pleurait. Son ami le petit oiseau Ă©tait mort. » Et l’ours s’enfonce dans son chagrin. Jusqu’à ce qu’il croise le chat sauvage, qui Ă©coute sa douleur et lui permet de reprendre pied dans la vie. Les illustrations, presque exclusivement en noir et blanc, sont d’une profondeur incroyable.
  • Il faut le dire aux abeilles, de Sylvie Neeman et Nicolette Humbert, Ă©d. La Joie de lire.
    « Quand un apiculteur meurt, il faut le dire à ses abeilles. » Ainsi commence ce magnifique livre sur la mort. Doux et serein, illustré de photos, il met des mots sur les émotions, les sentiments. Un hymne à la vie. DÚs 5 ans.
  • Albertus l’ours du grand large, de Laurence Gillot et Thibaut Rassat, Ă©d. Milan.
    Sur l’Albertus, un bateau de marins au long cours, un doudou rĂąpĂ© et recousu de partout sĂšme le trouble parmi l’équipage. À qui appartient donc cet ours en peluche rapiĂ©cé ? Une histoire qui Ă©voque avec finesse le thĂšme douloureux de la mort d’un enfant.
  • Pour les adultes : Parler de la mort, de Françoise Dolto, Ă©d. Mercure de France.

Couverture du numĂ©ro de novembre 2016 du magazine Pomme d'Api ; couverture du supplĂ©ment pour les parents “Parler de la mort avec les enfants” et du livret dĂ©tachable “Pourquoi on meurt ?” Ă  destination des enfants.
Couverture du numĂ©ro de novembre 2016 du magazine Pomme d’Api ; couverture du supplĂ©ment pour les parents “Parler de la mort avec les enfants” accompagnĂ© d’un livret dĂ©tachable “Pourquoi on meurt ?” Ă  destination des 3-7 ans.

“Parler de la mort avec les enfants”, article paru dans le supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api, novembre 2016. Texte : Anne Bideault. Illustrations : Pascal LemaĂźtre.
Enfants à l'école maternelle

Pomme d’Api Ă  l’Ă©cole

Des rendez-vous originaux, en lien avec la saisonnalité : avec Pomme d’Api, retrouvez une initiation aux premiĂšres dĂ©marches scientifiques, un conte Ă  lire Ă  haute voix et des rubriques faciles Ă  organiser en classe.

Bayard Jeunesse Éducation au service des enseignants

Bayard Jeunesse s’engage depuis plus de 30 ans dans la promotion de la lecture et le dĂ©veloppement de l’enfant. Nos magazines conçus en Ă©troite collaboration avec des professionnels de l’éducation, font rimer “lire” avec “plaisir” et accompagnent les Ă©lĂšves dans leur dĂ©couverte du monde.

Bayard Jeunesse Ă©dite une gamme complĂšte de magazines et des ressources pĂ©dagogiques pour les enfants de 18 mois Ă  18 ans. Auteurs, illustrateurs, Ă©quipes de rĂ©dactions, orthophonistes, enseignants, spĂ©cialistes de la petite enfance, de l’enfance, des adolescents
 mettent chaque mois leur talent et leur crĂ©ativitĂ© au service des lecteurs et de ceux qui les accompagnent.

Bayard Jeunesse Éducation propose Ă©galement des webinaires pour les Ă©lĂšves ou des master class pour leurs enseignants.

Voir le site Bayard Jeunesse Éducation

Abonner votre classe Ă  un magazine Bayard Jeunesse, c’est :

  • Enrichir votre coin lecture chaque mois pour le plus grand plaisir de vos Ă©lĂšves
  • Faciliter l’accĂšs Ă  la lecture pour chaque Ă©lĂšve, grĂące aux diffĂ©rentes formes de lecture : reportage, documentaires, BD, fiction
.
  • Former des lecteurs de presse et les citoyens de demain.

Et dans votre classe, c’est une ressource pĂ©dagogique exploitable, vivante et enrichissante.

Pour vous accompagner, le dĂ©lĂ©guĂ© Bayard Jeunesse est votre interlocuteur privilĂ©giĂ© :

  • Il vous fait bĂ©nĂ©ficier d’un tarif privilĂ©giĂ© pour tous vos abonnements.
  • Il vous conseille sur nos magazines et produits pĂ©dagogiques adaptĂ©s Ă  votre classe.
  • Il assure le suivi de vos abonnements.
  • Vous pouvez retrouver ses coordonnĂ©es, ainsi que l’ensemble de nos ressources pĂ©dagogiques sur bayardeducation.com

Bayard Jeunesse est prĂ©sent dans 30 000 Ă©coles. 8 millions de lecteurs lisent nos magazines.​