Alors que leurs enfants avaient 3 et 6 ans, Bénédicte Moret et son compagnon se sont lancés dans l’aventure du zéro déchet. Elle raconte dans le supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api…
Pomme d’Api : Comment vous êtes-vous lancés dans l’aventure du zéro déchet ?
Bénédicte Moret : Avec Jérémie, mon compagnon, nous travaillions dans l’écologie depuis plus de 18 ans. Au bout d’un certain temps, nous avons eu envie de faire quelque chose pour nous, notre famille, qui allie notre passion et nos convictions. C’est ainsi que nous avons eu l’idée, en 2013, de nous lancer dans le défi “zéro déchet”. Nos enfants avaient alors 6 et 3 ans.
Pomme d’Api : Comment leur avez-vous expliqué ce projet ?
B. M. : C’était vraiment une aventure familiale, alors nous avons fait une petite “réunion” entre nous et nous leur avons tout simplement dit : “On a décidé d’arrêter de produire des déchets.” Ils nous ont répondu : “D’accord… Mais pourquoi ?” Nous leur avons alors montré des photos de nos voyages en Afrique où la question se pose avec acuité. Et puis, nous vivons dans les Landes : quand on se balade sur les plages, on voit les déchets revenir de la mer. C’est donc très concret pour eux. Après, les choses se sont faites au fur et à mesure.
Pomme d’Api : Vous l’avez dit vous-même, vous travailliez déjà dans ce domaine. Quels premiers pas peut-on faire vers la transition écologique quand on n’est pas aussi avancé que vous sur ce sujet ?
B. M. : À la maison, il y a des gestes simples comme installer des réducteurs de débit d’eau ou opter pour des producteurs d’énergie verte. On peut aussi réduire sa consommation de viande et de produits laitiers : c’est un secteur gourmand en termes d’émission carbone [l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, ndlr]. En général, réduire me semble une bonne première étape : faire avec un peu moins, dans tous les domaines. En plus, cela facilite les économies.
Pomme d’Api : Quels bénéfices tirent vos enfants de ce mode de vie, selon vous ?
B. M. : D’abord, cela développe l’imagination. Par exemple, un jour, mes enfants voulaient des Liégeois au chocolat. Puisqu’on ne voulait plus d’emballages, on a réfléchi à comment les fabriquer nous-mêmes. Le premier essai n’était pas génial, mais on a passé un bon moment ! Ils bricolent davantage, inventent des choses. Et, dans une société qui a tendance à devenir “hors-sol”, nous nous reconnectons davantage à la nature. Ils n’ont pas rencontré d’incompréhension chez leurs copains. Au contraire, cela a plutôt suscité des vocations chez d’autres. Les petits sont ouverts et curieux de tout !
Pour aller plus loin
• Bénédicte Moret est graphiste et illustratrice. Avec son compagnon Jérémie Pichon, militant associatif, elle anime le blog famillezerodechet.com
• Famille en transition écologique, de Jérémie Pichon, illustré par Bénédicte Moret, Thierry Souccar éditions, 15 €.
“Le changement, c’est moi”… Bon, une fois qu’on a dit ça, on fait quoi ? La réponse est dans cet ouvrage. Les auteurs présentent une analyse complète de l’impact de nos modes de vie sur l’environnement, avant de proposer une partie plus pratique sur les gestes “écolos”. Un véritable 360° de la vie de famille au prisme de la transition écologique, des transports à la nourriture, en passant par la finance, l’eau ou le logement.
• Lire l’article “10 idées pour un quotidien plus écolo”.
Aujourd’hui, chacun, à son niveau, peut faire évoluer son mode de vie et de consommation. Avec l’aide de convaincus, le supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api vous propose dix idées pour s’y mettre en famille.