Votre enfant entre en maternelle ? Le magazine Pomme d’Api décrypte les moments clés d’une journée d’école et vous aide à comprendre ce que ressent votre “grand”. Pour une rentrée en douceur des parents et des nouveaux écoliers… Extraits.
Rentrée des classes : écouter plutôt que questionner
Lorsqu’il allait à la crèche ou chez la nounou, vous aviez un récit précis avec moult détails de la journée de votre enfant. Le maître ou la maîtresse de maternelle, elle (ou lui), ne fait pas de compte rendu. “Le parent doit faire avec les six ou huit heures qui manquent à son ‘savoir’, avec le vide”, explique Françoise Guérin, psychologue clinicienne, qui trouve cette étape très importante surtout pour… les parents : “La maternelle fait d’abord grandir les parents. Ils deviennent parents de grands et doivent renoncer à leur désir de tout savoir sur leur enfant.”
De fait, si certains enfants racontent spontanément (pas forcément l’essentiel, d’ailleurs), d’autres ne racontent que très peu. Leur façon d’appréhender le monde se passe encore de mots : ils sont dans leurs sensations, dans la construction de leur monde intérieur. “Il se peut que le trop grand désir de savoir de leurs parents les effraie, suppose la psychologue : en restant silencieux ou presque, ils s’en protègent un peu, et ils ont raison.” Car l’école, c’est leur monde à eux, leur intimité, l’endroit où ils peuvent évoluer à l’écart du regard de leurs parents. Il faut respecter cela et ne pas être déçu si l’enfant ne répond pas grand-chose aux questions qui jaillissent spontanément de la bouche des parents : “Alors, c’était comment l’école ?”, “Et la sieste ?”, “Vous avez mangé quoi à la cantine ?”…
Être à l’écoute de son enfant, être attentif à lui, ce n’est pas lui faire subir un interrogatoire mais l’observer : est-il à l’aise ? Lâche-t-il la main en arrivant à l’école ? Et son sommeil ? Son appétit ? Chante-t-il de nouvelles comptines ? Sa façon de jouer a-t-elle changé ? Si des choses vous surprennent, n’hésitez pas à en parler à l’enseignant ou l’Atsem. Et avant tout, faites-lui confiance et faites confiance à la maternelle !
L’abécédaire de la rentrée en classe de maternelle
De A comme “Accueil”, à V comme “Vêtements”, en passant par D comme “Doudou”, voici un petit décodage des moments et objets importants d’une journée d’école. Pour une rentrée en douceur des enfants et des parents…
A comme Accueil
Il y a bien un moment où il va vous falloir partir. Surtout, ne le faites pas en catimini, votre enfant se sentirait trahi ! Si vous redoutez ce moment, il ne faut pas hésiter à passer la main : si ça se passe mieux avec l’autre parent, avec la nounou, avec un grand-parent ou une voisine, n’hésitons pas à modifier un peu l’organisation ! Il est important d’être à l’écoute de nos propres émotions d’adulte : retrouver l’univers scolaire, qu’est-ce que cela éveille en nous : de bons ou de mauvais souvenirs ? Si ce sont de mauvais souvenirs, nous en laissons peut-être transparaître quelque chose dans nos attitudes, bien malgré nous. Se l’avouer peut déjà l’atténuer.
Pour la maîtresse et l’Atsem, le passage de relais est important : suite aux nouveaux rythmes scolaires qui ont réaménagé la fin de journée, c’est parfois le seul moment où l’on peut échanger des informations sur l’organisation (“Il n’ira pas à la cantine, aujourd’hui, c’est sa mamie qui vient le chercher…”), sur l’état de la santé, du moral, sur les choses inhabituelles qui ont pu se passer à la maison.
C comme Classe
C’est souvent sur le temps de classe que l’on a le moins de détails… Si votre enfant vous dit qu’“il joue”, ne soyez pas déçu ! Les jeux proposés par les enseignants de maternelle sont du travail. Il y a des travaux dont on n’a pas de traces : une construction, un puzzle, une observation, une comptine mimée… tout cela ne se retrouve pas forcément dans un cahier !
Rappelons aussi que les âges d’apprentissage ne sont pas normés : il ne connaît pas tous les jours de la semaine ? Il ne distingue pas le rouge de l’orange ? Et alors ! “Je n’ai jamais rencontré un adulte qui ne savait pas ces choses-là, note Françoise Guérin. En revanche, j’ai pu constater qu’un enfant stressé se bloque et n’apprend plus rien.”
R comme récré
Dans de nombreuses écoles, “petits”, “moyens” et “grands” sont ensemble durant la récré. Tout ce mouvement, cette agitation, ce bruit, en angoissent certains, d’autant plus que ce n’est pas toujours leur maîtresse qui surveille la récré ! Il faut leur conseiller de se tourner vers les adultes, voire de rester à leur proximité.
Rapidement, chacun trouve ses marques et s’habitue. S’il vous semble toutefois que votre enfant rencontre une difficulté, et qu’au bout de plusieurs semaines il a encore du mal à trouver sa place au milieu des autres, n’hésitez pas à vous tourner vers un psychologue. “À cet âge-là, ça va très vite. Dès la première séance, parfois, les choses se débloquent. Pour une carie, on va bien voir le dentiste sans attendre, non ?”, remarque Françoise Guérin.
S comme sieste
Le début d’après-midi est à voir comme un temps de repos et de sieste pour les plus petits. Les conditions ne sont pas les mêmes qu’à la maison, chez la nounou ou même à la crèche, et les enfants n’ont pas toujours leur attitude habituelle : de gros dormeurs ne vont pas réussir à dormir en collectivité, de petits dormeurs, au contraire, vont bénéficier d’un effet d’entraînement. Tous, en tout cas, se reposent.
Certains enfants dorment (une heure et demie environ), d’autres ne s’endorment quasiment jamais, mais restent au calme au minimum trente minutes. Quoi qu’il en soit, le passage à une vie collective, en bien plus grands groupes qu’à la crèche, est très fatigant. La journée d’école est longue à l’échelle d’un enfant !
Découvrez les mots : “Cantine”, “Doudou”, “Ensemble”, “Heure des parents”, “Motricité”, “Toilettes”, “Vêtement” dans le magazine Pomme d’Api du mois de septembre 2015.