Aujourd’hui, chacun, à son niveau, peut faire évoluer son mode de vie et de consommation. Avec l’aide de convaincus, le supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api vous propose dix idées pour s’y mettre en famille.
1• Renouer avec le marché
“L’alimentaire représente 30 % de nos déchets”, rappelle Bénédicte Moret (lire interview). Raison de plus pour délaisser les grandes surfaces et renouer avec le marché, [patience, ils seront de nouveau bientôt accessibles] moins gourmand en emballages de toutes sortes. Et c’est encore mieux si on abandonne les sachets en papier et qu’on investit dans des petits pochons en coton réutilisables pour y ranger fruits et légumes. Bien sûr, au marché, on opte pour les produits de saison. On trouve d’ailleurs sur Internet des calendriers qui récapitulent ce qu’on peut consommer et surtout quand… Pourquoi ne pas en faire une version dessinée avec les enfants, pour qu’ils s’y retrouvent ?
2• L’occasion fait le larron
Coautrice de J’arrête de surconsommer ! (Eyrolles), Herveline Verbeken est formelle : “Achetons d’occasion. Les enfants se moquent qu’un jouet soit neuf ou pas. Ce sont nous, les adultes, qui donnons un sens au prix que nous mettons dans un cadeau.” Vide-greniers, gratuiteries, boutiques Emmaüs… La quête peut prendre des allures de chasse au trésor, parfois plus amusante que la simple virée en magasin. L’occasion aussi, estime Herveline Verbeken, “d’expliquer à l’enfant d’où viennent les objets et l’importance de respecter ceux qui les ont fabriqués”.
3• Furoshiki, nous voici !
Connaissez-vous le furoshiki ? C’est une technique japonaise de pliage de tissu. “Il existe plein de tutos sur Internet”, souligne Bénédicte Moret, qui l’utilise avec ses enfants aussi bien pour les sandwichs des pique-niques que pour emballer un cadeau d’anniversaire. Esthétique et durable, le furoshiki met le papier cadeau ou le papier d’alu au tapis !
4• Faire plaisir et réfléchir
Changer son mode de consommation, ce n’est pas la punition. Pour Herveline Verbeken, quand l’enfant demande quelque chose, “il ne s’agit pas de dire “non” à tout, mais “oui” à une seule chose”. Elle propose d’élaborer avec les petits une liste de ce qui leur ferait le plus plaisir. «On hiérarchise et on attend un peu. Cela ouvre la discussion : “Cet objet dont tu avais si envie il y a une semaine, tu n’y penses même plus aujourd’hui. Était-il, finalement, si important pour toi ? ”» L’occasion de réfléchir à des questions plus profondes, façon “Les P’tits Philosophes” : “A-t-on besoin de tout avoir pour être heureux ?” Ou de se demander, lors d’une sortie au supermarché, par exemple : “Comment font les grands magasins pour nous donner envie de tout acheter ?”
5• Prendre en main son jardin
“On peut jardiner partout, même en intérieur”, insiste Herveline Verbeken. En faisant pousser des petites graines germées en appartement ou en commençant son potager dans la cour de sa maison. Dans les deux cas, “cela permet de créer un lien entre l’enfant et la nature, de lui faire prendre conscience de ce qu’elle est. Et donc de la respecter davantage”.
6• Cuisiner le goûter
On le sait, cuisiner maison, c’est mieux. Et pourquoi ne pas commencer, en famille, par le goûter ? Un rendez-vous quotidien qui, en version industrielle, est loin d’être formidable sur le plan des ingrédients et de la qualité nutritionnelle. “Avec les 3-6 ans, on peut très bien, au cours du week-end, préparer une fournée de cookies pour la semaine, estime Herveline Verbeken. Cela prend une quinzaine de minutes et les enfants sont fiers de manger ce qu’ils ont préparé.”
7• Bye bye les pailles !
C’est le déchet le plus fréquemment trouvé sur les plages. Il est donc plus que temps de dire adieu aux pailles en plastique, dont la durée d’utilisation ne dépasse pas le sirotage d’une grenadine. D’autant que des alternatives existent : les pailles en inox, par exemple. On les conserve dans un petit étui et on les emporte avec soi. Mais quand les enfants sont petits, pourquoi ne pas tout simplement les habituer à boire au verre ? Mieux vaut prendre le pli : au 1er janvier 2021, les pailles en plastique devraient être interdites en France.
8• Réparer en priorité
Bénédicte Moret a mis en place la règle des 4R : réduire, réutiliser, réparer et recycler. Avant de jeter un objet, on essaie d’apprendre en famille à le restaurer. Si on n’est pas bricoleur, de plus en plus d’associations proposent des ateliers de réparation pour accompagner les particuliers dans la remise en marche de leurs objets. C’est le cas notamment pour les vélos ou les appareils électroménagers. N’oublions pas les ateliers de “Do It Yourself”, pour apprendre à faire soi-même plutôt que d’acheter.
9• Bouquiner futé
La maison d’édition “Plume de Carotte” propose une collection intitulée “Les aventuriers au jardin bio” qui encourage le lien entre les enfants et la nature. Mention spéciale à “Les aventuriers au jardin bio fabriquent leurs jouets” : du bateau en gousse de haricot au chapeau en feuille de chou, en passant par la marelle végétale, la nature se dévoile comme un formidable terrain de jeu.
10• On opte pour le “clean challenge”
Partis de la région parisienne, les “clean challenges” – qui consistent à nettoyer ensemble les espaces publics de son quartier – ont essaimé dans toute la France, et même dans le monde entier. Munis de gants (pour se protéger les mains) et de sacs, pourquoi ne pas s’y mettre aussi ? Ou bien profiter d’une balade en bord de mer, en montagne ou en forêt, pour nettoyer sur place et sensibiliser ainsi les enfants à la question des déchets. Pour le nettoyage des plages, un réseau national existe.
L’écologie, c’est aussi à l’école
Une maternelle E3D, qu’est-ce que c’est ? E3D : derrière ce sigle se cache un label, “École et établissement en Démarche de Développement Durable”. C’est le cas de la maternelle Bayard, située à Noisy-le-Sec (93), labellisée dès 2012. Si certaines écoles travaillent autour de l’eau ou de l’énergie, la maternelle a décidé d’œuvrer sur la valorisation des déchets et le tri. Parmi les actions mises en œuvre, un tri des déchets alimentaires à la cantine : sur chaque table, les enfants disposent de deux corbeilles pour y dissocier les emballages de l’alimentaire. Gérés par une société, les déchets sont ensuite transformés en biogaz ou en compost. L’école a d’ailleurs son propre composteur, utilisé par le jardin potager.
Formés par un maître composteur, les parents d’élèves du quartier peuvent même l’utiliser. Lors des samedis coopératifs, on se retrouve pour réparer les vélos ou les livres de l’école. Une gratuiterie a même été mise en place. Autant d’initiatives qui sensibilisent les enfants dès le plus jeune âge, et se répercutent au sein des familles.
“10 idées pour un quotidien plus écolo”, supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api n°651, mai 2020. Texte : Joséphine Lebard. Illustrations : Pascal Lemaître.
Pour aller plus loin
- Lire l’interview de Bénédicte Moret, graphiste et illustratrice, qui avec son compagnon Jérémie Pichon, militant associatif, anime le blog famillezerodechet.com