Le gĂąteau d’anniversaire du chef Mounir. Photo : HĂ©lĂšne David

Le gĂąteau d’anniversaire du chef Mounir en exclusivitĂ© pour Pomme d’Api !

Voici une recette de gĂąteau d’anniversaire qui va laisser de trĂšs bons souvenirs ! Mounir, vainqueur de la saison 2 du Meilleur pĂątissier sur M6, l’a rĂ©alisĂ©e pas Ă  pas pour Pomme d’Api
 sous les yeux gourmands de son fils et de notre journaliste. Laissez-vous guider, tout est expliqué !

La recette du gĂąteau d’anniversaire du chef Mounir en exclusivitĂ© pour Pomme d’Api ! © HĂ©lĂšne DavidUn gĂąteau de chef créé pour Pomme d’Api

Une rĂ©sidence tranquille de la banlieue d’Avignon et, au bout d’une longue coursive, c’est Mounir, 31 ans, qui nous ouvre la porte. Le vainqueur de la derniĂšre saison du Meilleur pĂątissier est suivi de prĂšs par Adam, bouille malicieuse au mĂȘme sourire que son pĂšre. Ce petit bonhomme de 4 ans est d’ailleurs le dĂ©clencheur de l’aventure culinaire de Mounir.

Anne, la journaliste de “Pomme d’Api”, en pleine dĂ©gustation, avec Mounir et son fils Adam.Au cours de l’émission qui a battu des records d’audience – plus de 3,3 millions de tĂ©lĂ©spectateurs lors de la finale – Mounir avait en effet racontĂ© s’ĂȘtre mis Ă  la pĂątisserie Ă  la naissance de son fils. “Mon premier flan pour Adam fut une vraie catastrophe. J’avais manquĂ© de patience et oubliĂ© de le laisser reposer. VexĂ©, je me suis levĂ© tĂŽt le lendemain pour recommencer.” Et ainsi de suite


Volontaire, tĂȘtu et perfectionniste, Mounir a continuĂ© sur sa lancĂ©e : “Je me suis mis Ă  cuisiner de la pĂątisserie pour ceux que j’aime.” Chez lui, Mounir n’a pas un seul livre de recettes. “J’ai tout appris sur Internet, explique-t-il (voir ci-dessous). Et tout ce qui me plaĂźt, j’aime le faire goĂ»ter.” Alors Pomme d’Api a goĂ»tĂ© pour vous son gĂąteau d’anniversaire. Et se souvient encore
 du moelleux du financier et de la douceur de la double couche de crĂšme !

Cette recette de chef pùtissier demande deux heures de préparation. Pour une version plus simple : optez pour une seule crÚme, sans le chocolat !

1. La pĂąte Ă  financier

‱ IngrĂ©dients  : 5 blancs d’Ɠufs, 95 g de poudre d’amande, 155 g de sucre glace, 60 g de farine, 150 g de beurre, 125 g de myrtilles.

1. Commencez par rĂ©aliser un beurre noisette, en faisant cuire le beurre. © HĂ©lĂšne DavidCommencez par rĂ©aliser un beurre noisette, en faisant cuire le beurre (1). À feu moyen puis Ă  pleine puissance, le beurre fondu crĂ©pite et va prendre une couleur et odeur noisette. La fin de la cuisson se repĂšre aussi Ă  l’oreille : le beurre chante dans la casserole, puis c’est le calme plat. Des rĂ©sidus de beurre se forment et tombent au fond de la casserole. La cuisson est alors terminĂ©e.

PrĂ©chauffez le four à 170 °C (thermostat 5-6). Dans un saladier, mĂ©langez les blancs d’Ɠufs avec les poudres (amande, sucre, farine), puis ajoutez le beurre noisette en plusieurs fois. Quand le mĂ©lange est homogĂšne, versez-le dans un moule puis parsemez la pĂąte de myrtilles (2-3-4). Enfournez pour environ 20 minutes.2-3-4. MĂ©langez les blancs d’oeufs avec les poudres, puis ajoutez le beurre noisette en plusieurs fois. Quand le mĂ©lange est homogĂšne, versez-le dans un moule puis parsemez la pĂąte de myrtilles. © HĂ©lĂšne David

2. La crĂšme vanille

‱ IngrĂ©dients  : 15 cl de crĂšme liquide entiĂšre, 2 jaunes d’Ɠufs, 40 g de sucre, 1 gousse de vanille, 2 feuilles de gĂ©latine, 125 g de mascarpone.
5. Réalisation de la crÚme anglaise. © HélÚne David
6. RĂ©alisation de la crĂšme anglaise. © HĂ©lĂšne DavidRĂ©alisez une crĂšme anglaise (5-6)  : chauffez la crĂšme fraĂźche avec la gousse de vanille et ses grains. Dans un saladier, mĂ©langez au fouet le sucre avec les jaunes sans attendre car le sucre fait cuire les Ɠufs. Lorsque la crĂšme arrive Ă  Ă©bullition, la verser sur le mĂ©lange et battre au fouet Ă  nouveau. Puis faire cuire doucement l’ensemble “à la nappe” (voir explications ci-dessous). Hors du feu, ajoutez et mĂ©langez Ă  la crĂšme anglaise la gĂ©latine prĂ©alablement trempĂ©e dans de l’eau froide (7). Mettez un film alimentaire pour Ă©viter la formation d’une croĂ»te (8). Puis rĂ©servez au frais jusqu’à complet refroidissement (au moins 1 heure). Au moment du montage, mettez la crĂšme anglaise et le mascarpone bien froids dans un bol et faites mousser au batteur (9). Remplissez une poche munie d’une douille.7. MĂ©langez Ă  la crĂšme anglaise la gĂ©latine. 8. Mettez un film alimentaire pour Ă©viter la formation d’une croĂ»te. RĂ©servez au frais. 9. Mettez la crĂšme anglaise et le mascarpone bien froids dans un bol. © HĂ©lĂšne David

La cuisson Ă  la nappe
La cuisson “à la nappe” est importante pour la crĂšme anglaise. Elle cuit sur un feu trĂšs doux et on doit la remuer sans arrĂȘt avec une spatule en bois. La crĂšme s’épaissit. Quand elle est prĂȘte, elle doit napper parfaitement la spatule en bois. Pour vĂ©rifier, on peut aussi tracer un trait avec le doigt sur la spatule, s’il reste net et visible, la cuisson est bonne !

3. La crÚme légÚre au mascarpone

‱ IngrĂ©dients  : 20 cl de crĂšme liquide entiĂšre, 180 g de mascarpone, 35 g de sucre glace, 1 gousse de vanille.

Montez au batteur, la crùme liquide, le mascarpone, la vanille et le sucre glace en Chantilly et remplissez une poche munie d’une douille.

4. Le disque au chocolat rouge (facultatif)

‱ IngrĂ©dients  :  200 g de chocolat blanc, du colorant alimentaire liquide rouge.

Faites fondre le chocolat et ajoutez du colorant rouge. Puis Ă©talez-le finement sur une feuille de cuisson. Placez au frigo pendant 30 minutes et dĂ©coupez dĂ©licatement un disque du mĂȘme diamĂštre que le financier. Gardez les restes pour la dĂ©co.

5. Le montage

10. DĂ©posez la crĂšme vanille en petites boules sur le financier. © HĂ©lĂšne DavidDĂ©posez la crĂšme vanille en petites boules sur le financier(10), puis posez le disque de chocolat (11). Dressez ensuite la crĂšme lĂ©gĂšre avec la douille (sur le disque ou directement sur l’autre crĂšme) en donnant des mouvements de zigzag(12). Parsemez enfin de fruits rouges et d’éclats de chocolat (13).11. Posez le disque de chocolat. 12. Dressez la crĂšme lĂ©gĂšre avec la douille. 13. Parsemez de fruits rouges et d’éclats de chocolat. © HĂ©lĂšne David

Les sites sur lesquels Mounir a tout appris
 La sĂ©lection du chef !

Des dĂ©finitions simples des termes techniques, des leçons d’experts, des recettes de chefs en vidĂ©o et un forum plein de conseils Ă  partager entre gourmands


Le + : des cours de cuisine en ligne et des recettes pour enfants.

Le + : de nombreuses vidéos et des diaporamas de recettes pas à pas.

Albarock, le chef du restaurant du mĂȘme nom est un passionnĂ© de desserts. Il propose des recettes en vidĂ©o.

Autre astuce de Mounir : associer le nom d’une pĂątisserie Ă  celui d’un grand chef sur un moteur de recherche. Ex. : mi-cuit au chocolat/Michalak, cake aux fruits/Pierre HermĂ©, Paris- Brest/Lignac, etc.
Le Meilleur Pâtissier, Mounir, Les secrets de ses recettes, 128 pages, M6 Éditions, 15 â‚Ź
Le livre de l’Ă©mission “Le meilleur pĂątissier”
Le Meilleur Pñtissier, Mounir, Les secrets de ses recettes, 128 pages, M6 Éditions, 15 €.

PrÚs de 50 recettes : des desserts orientaux, des classiques revisités, des desserts festifs et 4 plats salés.

Texte d’Anne Ricou – Photos HĂ©lĂšne David – SupplĂ©ment Parents Pomme d’Api – Mai 2014

DĂ©couvrir d’autres recettes de Pomme d’Api

Disputes entre frùres et sƓurs - Illustration Peter Elliot

Disputes entre frĂšre et sƓur : comment rĂ©agir ?

Vos enfants n’arrĂȘtent pas de se disputer
 Que faire face Ă  ces conflits qui pĂšsent sur l’ambiance familiale ? Les conseils de Pomme d’Api.

Quand intervenir dans les disputes entre frĂšre et sƓur ?

J’avoue, j’ai du mal avec les disputes. Quand le volume sonore augmente, quand la tension monte, que les dents et les poings se serrent, j’ai du mal Ă  ne pas intervenir. Avant mĂȘme que les gestes ne se fassent brutaux, je m’entends dire : “Tsss tsss, si vous n’arrivez pas Ă  vous entendre, changez d’occupation !” ou “Eh ! Oh ! SĂ©parez-vous : toi, sur le canapĂ©, et toi, au bureau !”

Ma petite voix intĂ©rieure (celle, bien connue, du parent qui culpabilise) me sermonne alors : “Attends de voir, si ça se trouve, ils vont trouver une solution tout seuls
 Ne serais-tu pas en train de brider leur expression ? Il ne faudrait pas qu’ils cessent de s’autoriser Ă  exprimer leurs rancƓurs juste pour te faire plaisir
”

Les psychologues vont d’ailleurs dans ce sens. Une dispute, c’est sain ! DĂ©jĂ , parce que s’il y a dispute, il n’y a pas indiffĂ©rence : cela prouve l’existence d’un lien, d’un attachement, d’une relation. Et deuxiĂšmement, ces accrochages sont “une initiation Ă  toutes les relations sociales pour toute la vie”, comme le rĂ©sume le psychologue Daniel Coum, dans son livre Du bon usage des conflits (Milan, 2009).

Bon, donc je ne coupe pas court Ă  la dispute avant mĂȘme qu’elle ait vraiment commencé  En revanche, si la situation se bloque sans qu’aucune Ă©chappatoire ne se dessine, je m’invite dans la conversation. A fortiori quand elle dĂ©gĂ©nĂšre vers la violence !

Comment ne pas attiser les rivalitĂ©s entre frĂšres et sƓurs ?

Disputes entre frĂšre et sƓur : comment rĂ©agir ? - Illustration : Peter Elliott
Parfois, je le confesse, je hurle : “C’est pas bientĂŽt fini !” L’effet de sidĂ©ration est immĂ©diat et le silence se fait. Ça soulage, mais
 le conflit n’est pas rĂ©glĂ©. Chaque belligĂ©rant en ressort insatisfait (il n’a pas Ă©tĂ© Ă©coutĂ©, il a Ă©tĂ© obligĂ© de cĂ©der).

Il m’arrive aussi de demander bĂȘtement : “Qui a commencé ?”, ouvrant les vannes d’un long Ă©change de “C’est pas moi, c’est elle, c’est lui !” AcculĂ©e Ă  prendre parti pour l’un contre l’autre, je sens bien que je ne fais qu’attiser la rivalitĂ© initiale.

Ce piĂšge-lĂ , les enfants savent d’ailleurs trĂšs bien s’y prendre pour nous y faire tomber : “Maman
, AmĂ©lie m’a pris le livre que j’avais choisiiiiii”, ou : “Papa, Hector m’a poussĂ© du canapéééé !” Quel regard victorieux est alors lancĂ© Ă  l’adversaire quand l’adulte intervient dans le sens attendu : “Hector, tu t’excuses” ; “AmĂ©lie, tu lui rends son livre.” Le perdant Ă©prouve alors un fort sentiment d’injustice et de jalousie.

Oui, nos façons de rĂ©agir peuvent aussi nourrir les querelles. Pourtant, il est parfois urgent d’intervenir. Comment s’y prendre ?

Rester neutre


“DĂ©jĂ , explique Nathalie, qui a trois enfants ĂągĂ©s de 5 Ă  9 ans, les rĂšgles de la maison ont Ă©tĂ© discutĂ©es et sont connues de tous. Cela dĂ©samorce les conflits de territoire. Ainsi, chaque enfant est le chef dans sa propre chambre. Autre exemple : si on veut utiliser un jouet, il faut obtenir l’accord du propriĂ©taire, le lui rendre en bon Ă©tat et dans un dĂ©lai raisonnable.”

Mais quand les chamailleries Ă©clatent malgrĂ© tout, et “qu’ils se tirent les cheveux, se castagnent, je suis bien obligĂ©e d’intervenir”, sourit Pascaline en parlant de ses deux derniers, de 5 et 6 ans, “de vrais petits chiens”. Rompue aux disputes, avec quatre enfants en moins de six ans, elle se fixe pour ligne de conduite de rester neutre : “Je les sĂ©pare quand ils deviennent violents, mais je refuse de prendre parti. C’est Ă  eux de trouver une solution.”


 et prendre les disputes des enfants au sérieux

Une attitude prĂŽnĂ©e par Adele Faber et Elaine Mazlish, deux mamans amĂ©ricaines dont l’ouvrage sur les conflits entre enfants est une rĂ©fĂ©rence (voir en fin d’article). Elles recommandent aux parents de prendre les disputes de leurs enfants au sĂ©rieux, sans les minimiser par des termes comme “enfantillages”, “gamineries”, “broutilles”
 Ainsi, il peut parfois suffire d’écouter attentivement le point de vue de chaque adversaire, sans porter de jugement ni interrompre, pour que la situation s’apaise. Cela leur montre dĂ©jĂ  que l’on peut dire les choses avec des mots, sans injures ni recours Ă  la violence physique.

Mais quand les Ă©motions dĂ©bordent tellement que la parole est difficile, on peut user de moyens d’expression dĂ©tournĂ©s. Il m’est arrivĂ© de dire : “Je ne peux pas te laisser frapper ta sƓur. Si tu as besoin de taper, tape sur les coussins du canapĂ©.” Les plumes ont volĂ© pendant un bon quart d’heure, mais l’exutoire Ă©tait salutaire et a ouvert la discussion.
Disputes entre frĂšre et sƓur : comment rĂ©agir ? - Illustration : Peter Elliott
Autre technique, faire dessiner : “Ton petit frĂšre a dĂ©coupĂ© ta poupĂ©e. Dessine-moi ta colĂšre.” Quel qu’en soit le mode, prendre acte des sentiments Ă©prouvĂ©s par chacun est bĂ©nĂ©fique : “Ah, je vois que tu es en colĂšre, tu es triste, tu ne te sens pas respectĂ© parce que
” Par exemple, un enfant irritĂ© par la prĂ©sence du nouveau-nĂ© de la famille qui accapare inĂ©vitablement ses parents, sera soulagĂ© d’entendre : “Tu as le droit d’ĂȘtre Ă©nervĂ© par lui et d’avoir envie qu’il ne soit pas lĂ , je comprends.” Cela le dĂ©culpabilise.

Enfin, une fois que chacun a exprimĂ© son point de vue, comment conclure ? Alors que je travaillais Ă  cet article, j’ai testĂ© Ă  la lettre la mĂ©thode Faber et Mazlish. En prĂ©sence des deux adversaires, j’ai donc dit : “Ah oui, je vois, c’est un problĂšme. Vous voulez jouer ensemble mais pas Ă  la mĂȘme chose. Comment faire ? J’ai confiance, je suis sĂ»re que vous ĂȘtes capables de trouver une solution qui vous convienne Ă  toutes les deux.” Et j’ai quittĂ© la piĂšce, comme c’est conseillĂ© dans le livre. Moins d’une minute aprĂšs, une solution avait Ă©tĂ© trouvĂ©e : on joue d’abord Ă  un jeu, puis on change. Évident ? Pour nous, oui. Pour mes filles, le fruit d’une concertation.

Les disputes : un chemin rocailleux vers la fraternitĂ©

La dispute passĂ©e, il n’en reste pas moins qu’un climat de tension n’est pas agrĂ©able et met les nerfs Ă  vif. “Quand ils se disputent, avoue Sylvie, je ne peux pas m’empĂȘcher d’y voir un prĂ©sage de leur relation Ă  l’ñge adulte et ça m’angoisse !”

Cette mĂšre de quatre enfants se rassurera en entendant Daniel Coum conclure : “La fraternitĂ© ne peut naĂźtre que si les conflits ont pu suffisamment s’exprimer pour que s’apprenne peu Ă  peu l’art d’ĂȘtre ensemble.”

Les disputes ont cela de positif qu’elles initient Ă  l’acceptation des diffĂ©rences, au partage, Ă  la nĂ©gociation, Ă  l’échange, surtout si les parents y incitent leurs enfants. Autant de compĂ©tences sociales utiles Ă  l’ñge adulte, non ?

À lire


Jalousies et rivalitĂ©s entre frĂšres et sƓurs – Comment venir Ă  bout des conflits entre vos enfants, d’Adele Faber et Elaine Mazlish, Stock.

Avec un pragmatisme trĂšs amĂ©ricain, les deux auteurs dĂ©cryptent les attitudes parentales face aux disputes de leurs enfants et donnent de multiples pistes pour ne pas les attiser, pour aider les enfants Ă  rĂ©soudre leurs diffĂ©rends. TrĂšs efficace pour amĂ©liorer l’ambiance familiale.

Anne Bideault – Illustrations Peter Elliot – SupplĂ©ment Parents Pomme d’Api – Juin 2014
Et si on se mettait ensemble au yoga ? Illustrations : Ilya Green

Et si on se mettait ensemble au yoga ?

« Le petit Yoga Â» est une rubrique phare de Pomme d’Api. Imiter les animaux en s’accroupissant comme une grenouille ou en faisant le dos rond comme un petit chat constitue une premiĂšre initiation au yoga. 5 exercices ludiques Ă  faire en famille !

(suite
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Comment bien choisir les jeux pour enfants ? Illustration : Pierre Fouillet

Comment bien choisir les jeux pour enfants ?

Le jeu, pour un enfant, est un besoin aussi vital que le soleil ou la nourriture ! Mais dans l’immense coffre Ă  jouets dont s’est dotĂ©e notre sociĂ©tĂ© de consommation, comment se repĂ©rer ? Les conseils de la rĂ©daction de Pomme d’Api et une sĂ©lection de jeux qui plairont Ă  coup sĂ»r aux 3-7 ans.

Quels critĂšres pour bien choisir un jeu pour son enfant ?

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.“Ce n’est pas du jouet dont un enfant a besoin pour grandir, mais du jeu”, prĂ©vient d’emblĂ©e Sophie Marinopoulos, psychologue, qui a consacrĂ© des recherches au jeu chez l’enfant (Dites-moi Ă  quoi il joue, je vous dirai comment il va, Ă©d. Marabout). Entendez lĂ , le fait de jouer. Pas faux !

Quel Ă©merveillement de voir ce que devient un simple carton d’emballage Ă  leurs yeux : maison, voiture, avion, chapeau ! Quelle concentration chez ces enfants qui, Ă  peine rentrĂ©s de l’école, prĂ©parent minutieusement tout un matĂ©riel pour jouer Ă  leur tour Ă  la maĂźtresse !

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.Mais quand les parents franchissent les portes d’une enseigne de jeux, ils sont souvent perplexes et dĂ©routĂ©s devant les rayons remplis de jouets. En effet, quels critĂšres de choix adopter pour acheter un jeu Ă  son enfant ?

CritÚre n° 1 : méfions-nous des offensives marketing

Souvent, les indications d’ñge imprimĂ©es par les fabricants sur les boĂźtes sont abaissĂ©es pour des raisons commerciales : on Ă©largit ainsi le panel de clients potentiels ! Pour Anne-Sophie Casal, psychologue et formatrice au Centre National de Formation aux MĂ©tiers du Jeu et du Jouet, Ă  Lyon, il y a bien un “à partir de”, mais dans l’autre sens, c’est sans limite : si un enfant retrouve de l’intĂ©rĂȘt pour un de ses jouets “de bĂ©bĂ©â€, pourquoi pas ?

Critùre n° 2 : observons les aspirations de nos enfants


Votre enfant n’a jamais accrochĂ© avec les Lego, alors que ces briques danoises ont fait la joie de votre propre enfance ? Tant pis ! Aucun enfant ne s’empare d’un jeu de la mĂȘme façon, et il n’y a pas d’inquiĂ©tude Ă  avoir s’il en laisse de cĂŽtĂ©.

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.Certains vont se lancer dans l’action, bĂątissant avec minutie tours et maisons, engins et vĂ©hicules. D’autres vont prĂ©fĂ©rer raconter des histoires, projetant dans le jeu ce qui les prĂ©occupe : “On dirait que toi, tu serais l’élĂšve, et moi, je serais la maĂźtresse.” Et rien n’est fixĂ© dans le marbre. Les dinosaures qui ont peuplĂ© le premier trimestre de grande section de votre aĂźnĂ© vont peut-ĂȘtre devenir poussiĂ©reux au printemps !

Critùre n° 3 : limitons nos achats (et ceux de l’entourage !)

Il faut du temps pour s’approprier un jouet. Quand il y en a trop Ă  la fois, les enfants n’arrivent plus Ă  y jouer, ils les dĂ©laissent sans entrer dans une construction avec eux. Anne-Sophie Casal conseille de ne sortir que quelques jouets, et de garder les autres bien rangĂ©s. Tous les trois ou quatre mois, on peut rouvrir la “rĂ©serve”, y ranger un jouet devenu trĂšs familier et choisir un “nouveau” jouet.

Critùre n° 4 : et si on n’aime pas jouer ?

“Surtout, ne vous forcez pas ! rassure Sophie Marinopoulos. En revanche, il est primordial d’accorder du temps au jeu.” Aujourd’hui, nos enfants ont de moins en moins de temps pour cela, leur emploi du temps fourmille d’activitĂ©s. Mais ces activitĂ©s, mĂȘme ludiques, sont encadrĂ©es.

Or il est essentiel qu’ils fassent l’expĂ©rience, seuls, de leurs propres ressources. Et ça, le jeu le permet. “Construction de la vie intĂ©rieure, manipulation d’objets, amorce de rĂ©flexion, de logique, de stratĂ©gie, estime de soi
, le jeu offre une somme d’expĂ©riences extrĂȘmement riches, dont l’enfant a besoin pour grandir” insiste notre experte.

La sĂ©lection de jeux de Pomme d’Api

Pour chaque grande famille de jeux adaptĂ©e Ă  l’ñge de nos lecteurs, Pomme d’Api vous propose son “coup de cƓur” (ou plutĂŽt, celui des enfants de la rĂ©dac’, qui ont testĂ© pour vous). Ensuite
 À vous de jouer !

Les jeux de construction

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.C’est la famille des Lego, des Kapla et autre Meccano. Choisissez une technique d’assemblage maĂźtrisable par votre enfant.

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : la gamme Kubix, de Janod (Ă  partir de 30,99 € les 100 cubes).

Les jeux de “faire semblant”

À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.L’enfant endosse un rĂŽle. Et s’il n’a pas de matĂ©riel spĂ©cifique, il se le crĂ©e ou l’imagine. Un bout de carton devient Ă©pĂ©e, une serviette de toilette, cape invisible. Pour les commerçants, le monde est divisĂ© en deux : il y a des univers “fille” et des univers “garçon”. À Pomme d’Api, comme dans de nombreuses familles, on connaĂźt une multitude de petites filles qui dĂ©laissent les mini-poussettes pour rĂ©clamer une panoplie de chef indien. Et une foule de petits garçons ravis de prĂ©parer de bons petits plats pour les poupĂ©es !

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : l’univers de l’épicerie (Haba). Un peu cher, mais les accessoires peuvent s’acheter Ă  la piĂšce et venir garnir une Ă©picerie bricolĂ©e maison.

Les jeux Ă  thĂšmes

À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.C’est la famille des figurines. LĂ  aussi, l’enfant fait semblant, mais il est metteur en scĂšne : il fait jouer aux personnages, animaux ou crĂ©atures, des saynĂštes de son invention. Cela sera l’occasion de raconter et d’exprimer beaucoup de choses.

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : la gamme 1.2.3., de Playmobil, trĂšs arrondie, trĂšs stylisĂ©e. Il existe, dans cette gamme, un parc d’animaux (env. 25 €), qui change des habituels zoos, fermes et gares.

Les jeux de société

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.‱ Les jeux de mĂ©moire : face aux adultes, les enfants remportent gĂ©nĂ©ralement la partie sans difficulté !

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : le classique Pique Plume, un memory amĂ©liorĂ© (Gigamic, environ 30 €). Il existe maintenant en version “duel” (env. 25 €), plus adaptĂ© aux petites familles.

vaches‱ Les jeux de hasard : utiles pour faire l’expĂ©rience de la dĂ©faite ! L’enfant perd, sans ĂȘtre lui-mĂȘme en cause, c’est seulement “la faute Ă  pas d’chance”. Plus facile Ă  avaler (sauf quand cela tombe toujours sur le mĂȘme enfant !)

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : la grande loterie des vaches (Vilac, environ 20 €), une variation sur “Le Cochon qui rit”, oĂč le dĂ© est remplacĂ© par une roulette.

‱ Les jeux collaboratifs : tous les joueurs perdent ou gagnent ensemble. Avantage : on garde donc la tĂȘte haute. À noter, dans les grands classiques comme “Le jeu À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.du Loup” (Nathan) ou “Le Verger” (Haba), les petits sont tout excitĂ©s si le loup ou le corbeau l’emporte sur les joueurs !

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : Hop ! Hop ! Hop ! (Djeco, 28 € environ). Ça sent l’orage : vite, vite, tous les joueurs doivent aider la bergĂšre Ă  rentrer ses moutons avant que la passerelle de bois ne s’écroule. TrĂšs beau matĂ©riel.

Et que penser des “jeux Ă©ducatifs” ?

La mĂȘme grimace se lit sur le visage de nos deux expertes. “Tous les jeux sont Ă©ducatifs, rĂ©sume Anne-Sophie Casal. Mais tous les jeux Ă©ducatifs ne sont pas ludiques.” De fait, “J’apprends Ă  lire l’heure” et “Les 7 familles des rĂ©gions de France” ont de grandes chances de finir au fond du placard (c’est du vĂ©cu !) Le jeu, c’est pour se faire plaisir, sans but prĂ©cis, “pas pour coller aux prĂ©occupations parentales”, insiste Sophie Marinopoulos.

Pour vous repérer dans la jungles des jeux et jouets

‱ Un blog :  kidissimo.blogspot.fr  – Jeux, jouets, et mĂȘme livres et DVD, ici, tout est testĂ© par dix enfants, au moins. De quoi faire le tri entre vraies et fausses promesses des catalogues !

‱ Un livre : “Dites-moi Ă  quoi il joue, je vous dirai comment il va”, de Sophie Marinopoulos, Ă©d. Marabout.

‱ Des lieux : de plus en plus de communes sont maintenant dotĂ©es d’une ludothĂšque, le lieu idĂ©al pour jouer et tester des jeux. À Lyon, le Centre du Jeu et du Jouet, oĂč travaille Anne-Sophie Casal, comporte un “Ludopole”, immense espace de jeu ouvert au public (payant). Des endroits trĂšs prĂ©cieux pour se faire conseiller et tester des jeux originaux.

Anne Bideault – Illustrations Pierre Fouillet – SupplĂ©ment Parents Pomme d’Api – Octobre 2014
Recette pour enfant : les goûters qui roulent ! Photo : Isabelle Franciosa

Recette pour enfant : les goĂ»ters qui roulent !

Chaque mois, dans la rubrique “L’atelier de Pomme d’Api”, votre enfant dĂ©couvre des idĂ©es de bricolages, de jeux ou de recettes Ă  faire en famille. En novembre, la rĂ©daction vous donne toutes les explications pour rĂ©aliser ensemble des petites voitures-gĂąteaux Ă  croquer


En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.Recette de goĂ»ter : les petits roulĂ©s

  • PrĂ©paration : 15 minutes
  • Cuisson : 10 minutes
  • Installation : 15 minutes

IngrĂ©dients pour 6 petits roulĂ©s :

  • 2 Ɠufs
  • 75 g de sucre en poudre
  • 75 g de farine
  • 2 cuillĂšres Ă  soupe de lait
  • de la confiture de framboise ou de la pĂąte Ă  tartiner au chocolat
  • bonbons, rouleaux de rĂ©glisse, fraises Tagada


Réalisation des 6 petites voitures

1. Préchauffer le four à 180 °C (th. 6). Séparer les blancs des jaunes.

2. Dans un saladier : fouetter les jaunes avec le sucre, ajouter la farine puis le lait. Mélanger pour obtenir une pùte bien lisse. Monter les blancs en neige. Les ajouter à la pùte et mélanger trÚs délicatement.

3. Tapisser le fond d’une plaque allant au four, avec du papier sulfurisĂ©, en dĂ©bordant sur les cĂŽtĂ©s. Huiler le papier, verser la pĂąte dessus en l’étalant uniformĂ©ment et faire cuire 10 minutes au four.

4. DĂšs la sortie du four, dĂ©coller la pĂąte du papier, ĂŽter les bords un peu durs, Ă©taler la confiture (ou de la pĂąte Ă  tartiner au chocolat), dĂ©couper 6 rectangles et rouler chaque rectangle.En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.

Décoration

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.Pour dĂ©corer vos 6 petites voitures, inspirez-vous de la photo ci-dessus.

Vous trouverez dans le numĂ©ro du mois de novembre de Pomme d’Api des Ă©lĂ©ments Ă  dĂ©tacher pour dĂ©corer les voitures-gĂąteaux (petits ours, panneaux de signalisation
)

Pour une voiture : faire une petite fente sur le dessus pour y glisser un petit ours.

Scotchez les panneaux de signalisation sur des pailles plantées dans des bonbons.

Astuce : pour coller les roues et les phares (bonbons ou mini-gĂąteaux), il suffit de mĂ©langer 2 cuillĂšres Ă  soupe de sucre glace Ă  quelques gouttes d’eau.

Créez vos petites voitures avec des gùteaux tout faits

Voici quelques idĂ©es d’autres belles voitures trĂšs faciles Ă  rĂ©aliser, sans cuisson, avec des gĂąteaux achetĂ©s tout faits.

Mais n’hĂ©sitez pas Ă  inventer et crĂ©er d’autres modĂšles. Avant de vous rĂ©galer, n’oubliez pas de photographier vos crĂ©ations, et de nous les envoyer par mail à : pommedapi@bayard-presse.com ou sur la page Facebook de Pomme d’Api. En voiture !

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.← La voiture
‱ mini cake
← Les roues
‱ bonbons au chocolat

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.La voiture →
‱ baguette viennoise
Les roues →
‱ bonbons à la réglisse

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.← La voiture
‱ tranche épaisse de quatre-quarts
← Les roues
‱ mini gĂąteaux fourrés

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.La voiture →
‱ tranche de pain brioché saupoudrée de cacao (ou autre) et roulée
Les roues →
‱ biscuits au chocolat

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.← La voiture
‱ demi-pain au lait
← Les roues
‱ bonbons soucoupes

Conception et rĂ©alisation, Marie-Pascale Nicolas-Cocagne. Photos, Isabelle Franciosa. Illustrations, DaniĂšle Bour pour “L’atelier de Pomme d’Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d’Api, novembre 2014

DĂ©couvrir d’autres recettes de Pomme d’Api

Cauchemars et terreurs nocturnes. Illustration : Robin

Cauchemars et terreurs nocturnes

“J’ai fait un cauchemar
” Cet appel au secours vient souvent interrompre votre précieux sommeil ? Normal, répondent les psys : l’ñge “Pomme d’Api”, c’est l’ñge des cauchemars ! Courageusement, notre journaliste est partie à la rencontre des monstres et des méchants qui peuplent les nuits des enfants.

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinUne annĂ©e, ma fille faisait des cauchemars Ă  rĂ©pĂ©tition. Tant et si bien qu’elle redoutait d’aller se coucher, apprĂ©hendant ces mauvais rĂȘves qui viendraient la sortir de son sommeil dans la terreur. Elle parlait beaucoup des mĂ©chants, qui, Ă  n’y pas manquer, escaladeraient le portail et atteindraient la fenĂȘtre de sa chambre Ă  l’aide d’un escabeau.

Pour la rassurer, nous avons alignĂ© des arguments cartĂ©siens : la porte est fermĂ©e Ă  clĂ©, les volets sont solides, la gendarmerie est Ă  deux pas
 Sans penser que, parlant ainsi, nous accrĂ©ditions l’existence des fameux mĂ©chants ! Sans penser que  les fameux mĂ©chants prenaient naissance en elle, et pas Ă  l’extĂ©rieur ! “J’ai raison d’avoir peur”, devait se dire notre petite fille


Des mĂ©chants ? Quels mĂ©chants ?

Mais alors, comment apporter son soutien à son enfant qui fait des cauchemars ? “Les parents sont mal placĂ©s, reconnaĂźt Françoise GuĂ©rin, psychologue et auteur
 de polars, car ce sont souvent eux les “mĂ©chants” des rĂȘves de leurs enfants, cachĂ©s sous les traits de dinosaures, de monstres ou de sorciĂšres.”

Quoi ? Nous, des mĂ©chants ? Quelle injustice, quelle ingratitude ! Rien que de trĂšs naturel et sain, pourtant, Ă  l’ñge oĂč l’enfant commence Ă  s’affirmer comme individu. Il cherche alors Ă  s’opposer Ă  ceux qui lui sont le plus chers, ses parents. Il Ă©prouve pour eux des sentiments extrĂȘmement forts, d’amour et de haine.

De notre cĂŽtĂ©, les parents se montrent de plus en plus exigeants à son Ă©gard, s’attendant Ă  ce que leur enfant soit propre, qu’il patiente, qu’il range, qu’il dise bonjour
 Cela produit des conflits internes et de l’inquiĂ©tude qui se manifestent sous la forme de cauchemars ou de terreurs nocturnes.

On comprend dĂšs lors qu’interprĂ©ter à voix haute le rĂ©cit que notre enfant vient de nous faire, ou insister pour qu’il raconte son cauchemar est maladroit : il sent confusĂ©ment que son dĂ©sir inconscient, qui se manifeste dans ce mauvais rĂȘve, est inavouable !

De l’influence des images

On a parfois l’impression que le cauchemar est causĂ© par un dessin animĂ©, une histoire terrifiante, un film : ce qui a Ă©tĂ© lu, entendu ou vu, les jours prĂ©cĂ©dents, vient peupler les nuits des enfants – comme celles des adultes, d’ailleurs. Mais ce n’est pas ce qui provoque le cauchemar : la peur est dĂ©jĂ  lĂ , Ă  l’intĂ©rieur de l’enfant, et va se glisser dans le “matĂ©riel” mis Ă  disposition par les histoires lues ou vues, voire dans le chien fĂ©roce du voisin qui aboie si fort.

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinS’il est prĂ©judiciable de laisser un petit devant le journal tĂ©lĂ©visĂ© ou des films inadaptĂ©s Ă  son Ăąge, il est inutile de supprimer ou d’édulcorer les histoires qui font peur. Laissez votre enfant choisir l’histoire du coucher, et tant pis s’il s’agit du Grand MĂ©chant Loup ! Il est donc vain de croire que l’on peut repousser les mauvais rĂȘves, qui sont des phĂ©nomĂšnes psychiques sains.

Reste que l’on peut essayer d’aider l’enfant à mieux les vivre. Pour cela, il peut ĂȘtre salutaire de dire qu’on en fait parfois aussi et de parler de ses propres souvenirs d’enfance : “Moi aussi, je faisais des cauchemars qui m’ont fait trĂšs peur. Et puis je me suis rendu compte que ces peurs Ă©taient dans ma tĂȘte.”

On peut aussi Ă©couter avec attention le rĂ©cit que l’enfant fait, lui proposer de le dessiner, ou de dessiner nous-mĂȘmes le cauchemar sous sa dictĂ©e : “Elle Ă©tait comment sa queue ? Comme ça ?” Et comme dire ses peurs n’est jamais facile, on peut les faire dire Ă  des figurines : “Il a peur de quoi, ton doudou ?”

Et les “talismans” ?

“Au centre de loisirs, mes enfants ont confectionnĂ© un ‘piĂšge Ă  cauchemars’, relate Emmanuelle. Ils y croient beaucoup. Moi, je trouve qu’on leur fait une fausse promesse !” Pas faux. Que les enfants y croient, c’est une chose. Que l’adulte les incite Ă  y croire en est une autre.

Pour contourner cet Ă©cueil, Françoise GuĂ©rin suggĂšre plutĂŽt de soutenir les propositions de l’enfant, en lui demandant : “À ton avis, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour faire reculer les cauchemars ?” Avantage : le parent prouve qu’il se prĂ©occupe du problĂšme de son enfant. Ensemble, ils y consacrent du temps, en parlent, et l’enfant est actif. À nous de prendre ses solutions au sĂ©rieux, sans s’en moquer.

Antoine, 5 ans, pose tous les soirs son arc et ses flĂšches sur sa table de chevet. Jeanne, 6 ans, dispose un rempart de Playmobil sur la rambarde de son lit. Une petite patiente de Françoise GuĂ©rin a tracĂ© Ă  la craie une ligne “anti-cauchemars” tout autour de son lit. Chez d’autres, le spray anti-moustiques fonctionne en toutes saisons pour chasser les monstres de la nuit. Pschitt, pschitt, disparaissez, vilains fantĂŽmes !Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : Robin

À quel moment faut-il s’inquiĂ©ter des cauchemars d’un enfant ?

Difficile de distinguer les cauchemars ordinaires, qui font partie du dĂ©veloppement de tout enfant, de ceux qui trahissent un vrai problĂšme. La psychologue Françoise GuĂ©rin conseille de s’adresser Ă  un tiers, quand la frĂ©quence et l’intensitĂ© des cauchemars sont importantes, quand l’enfant s’en plaint et en parle beaucoup, quand les cauchemars commencent Ă  prĂ©occuper toute la famille, occasionnant des discussions entre les parents. Se souvenant d’un ado venu la voir au bout d’une dĂ©cennie de mauvaises nuits, elle ajoute : “Mieux vaut consulter pour pas grand-chose que laisser s’enkyster un problĂšme.”Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : Robin

Terreurs nocturnes, cauchemars, quelle différence ?

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinLa terreur nocturne se manifeste dans la premiĂšre phase de sommeil (que ce soit la nuit ou durant la sieste). L’enfant semble Ă©veillĂ©, s’agite, s’assoit, peut avoir les yeux ouverts, crier ou prononcer des mots. Il repousse les bras qui veulent le prendre pour le rassurer. Il finit par s’apaiser seul et poursuit son sommeil. En fait, il ne s’est pas rĂ©veillĂ©.

Face à ce type de manifestations, il n’y a pas grand-chose à faire, sauf à veiller à ce qu’il ne se fasse pas mal en bougeant dans son sommeil. Le lendemain, il n’en aura pas de souvenir.

Le cauchemar, lui, apparaĂźt plus longtemps aprĂšs l’endormissement et l’émotion qu’il provoque rĂ©veille l’enfant, qui aura la mĂ©moire de ce qu’il a rĂȘvĂ©. Une fois rassurĂ©, apaisĂ©, il se rendort.

Pomme d’Api pour les parents – “J’ai peur des cauchemars” – SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 – Texte : Anne Bideault – Illustrations : Robin.