Éducation bienveillante : petit guide à l’usage des parents

Éducation bienveillante : petit guide Ă  l’usage des parents

ParentalitĂ© positive, communication bienveillante
 En ce moment, sur Internet et dans les rayons des librairies, ces termes ont la cote. MĂ©thode efficace pour les uns, laxisme pour les autres
 : la rĂ©daction de Pomme d’Api fait le point sur “l’éducation bienveillante” dans le supplĂ©ment pour les parents du magazine de fĂ©vrier. Nous vous proposons de lire l’intĂ©gralitĂ© de l’article.

Parents bienveillants, oui, mais
 maladroits aussi !

Lors d’un dĂźner, un des invitĂ©s renverse son verre. Qui d’entre nous oserait s’emporter contre lui en disant : “T’es vraiment maladroit ! C’est pas croyable !” De la mĂȘme façon, Ă  un collĂšgue qui vient de prendre un nouveau poste, personne ne songerait Ă  dire : “Attends, t’as fait la mĂȘme erreur qu’hier, tu n’y arriveras jamais !” Or c’est souvent sur ce mode que nous nous adressons Ă  nos enfants, alors que chez eux, tout n’est qu’apprentissage, tout n’est que premiĂšres fois.

Education bienveillante - illustration cadeauBienveillants vis-Ă -vis de nos enfants, pourtant, nous le sommes tous. Bienveillants, oui, mais
 maladroits aussi ! Maladroits, lorsque nous disons par exemple : “Allez, allez, arrĂȘte de pleurer, c’est fini, t’as pas mal !” Ou lorsque nous parlons de notre petit de 3 ans en disant : “Il est terrible !” ou encore lorsque nous le secouons par le bras en criant : “Dis donc, qui c’est qui commande ici ?”

6 rĂšgles d’or et 6 formulations Ă  bannir de notre vocabulaire pour une Ă©ducation bienveillante

Les recherches les plus rĂ©centes sur le cerveau humain ont prouvĂ© qu’une Ă©ducation empathique et respectueuse permet au cerveau de se dĂ©velopper de façon optimale. À l’opposĂ©, le stress, les humiliations, les violences verbales ou physiques peuvent modifier en profondeur un cerveau en construction et entraĂźner des troubles cognitifs (voir en fin d’article “Pour aller plus loin”).

Heureusement, nos maladresses quotidiennes peuvent se corriger, par petites touches et avec un peu d’entraĂźnement. Car l’éducation bienveillante est avant tout une histoire d’attitude. Et s’il y a parfois des rechutes, ce n’est pas grave ! Avec NadĂšge Larcher, psychologue et formatrice Ă  “L’Atelier des parents”, Pomme d’Api a retenu 6 rĂšgles d’or
 et 6 formulations Ă  bannir de notre vocabulaire, pour s’entraĂźner Ă  ĂȘtre des parents encore plus bienveillants.

1 – Distinguer l’enfant de ses actes. Pour ne plus dire : “Tu es infernal !”

Jean a 4 ans. Lors d’un repas de famille, il verse le contenu de la saliĂšre dans son verre. Son grand-pĂšre rĂ©agit : “Tu ne fais vraiment que des bĂȘtises ! Quel idiot !” Jean se fait tout petit sur sa chaise. Ce qu’il entend, c’est “Je suis nul.” Or, ce qui est incriminĂ©, ce n’est pas lui, mais ce qu’il a fait. Il faut avoir la vigilance de distinguer les deux : “Ah, tu observes le sel se dissoudre dans l’eau ? C’est intĂ©ressant, hein ! Par contre, manger trop de sel n’est pas bon pour la santĂ©, et je t’ai expliquĂ© qu’il faut attendre la fin du repas pour jouer. Va jeter ton eau dans l’évier.”

DĂ©tail de langage ? Les consĂ©quences sur l’estime de soi sont cruciales. Jean se sent respectĂ©, car l’adulte considĂšre sa curiositĂ© naturelle et son aptitude Ă  rĂ©parer ce qu’il a fait. À l’inverse, en utilisant sans nuances le verbe ĂȘtre (“Ma fille est capricieuse, mon fils est Ă©goĂŻste
”), on enferme les enfants dans une fausse vision d’eux-mĂȘmes, qu’ils vont ensuite s’ingĂ©nier Ă  confirmer. Pour faire court, un enfant “terrible” fera tout pour le rester.

2 – Fixer les rĂšgles Ă  l’avance. Pour ne plus dire : “Combien de fois faut-il le rĂ©pĂ©ter ?”

Education bienveillante - illustration rĂ©pĂ©terAlice et Marina ont 3 ans. Leurs parents sont invitĂ©s avec elles Ă  un apĂ©ritif. ArrivĂ©es chez leurs hĂŽtes, les deux sƓurs entament une course-poursuite autour de la table basse et escaladent les fauteuils. Leur papa se fĂąche trĂšs fort. Mais Ă  bien y rĂ©flĂ©chir, avait-il pris le temps, Ă  l’avance, d’exprimer ce qu’il attendait de ses filles dans ce type de situation ? Elles ne pouvaient pas forcĂ©ment le deviner.

Ce qui paraĂźt Ă©vident aux adultes ne l’est pas toujours pour les petits. Et plutĂŽt que de rĂ©agir alors que la “bĂȘtise” a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© faite, il faut essayer de l’anticiper, en fixant les rĂšgles Ă  l’avance : “Nous allons au supermarchĂ©. À l’intĂ©rieur, on marche tranquillement Ă  cĂŽtĂ© du Caddie. Et quand vous insistez pour acheter des choses, cela me gĂȘne.” Ou encore : “Pour te servir des jouets de ton frĂšre, tu dois d’abord le lui demander.”

Education bienveillante - illustration on ne crie pasVous avez l’impression de rĂ©pĂ©ter toujours les mĂȘmes consignes ? Normal ! Avant 6-7 ans, les enfants ne sont pas capables d’intĂ©grer les rĂšgles dĂ©finitivement.

3 – Exprimer les interdits de façon positive. Pour ne plus dire : “Ne crie pas !”

Faites le test. Au lieu de crier : “Ne cours pas !”, dites plutĂŽt : “Marche !” Vous verrez, ça
 marche ! Car dans l’injonction “Ne cours pas !”, un cerveau tout jeune entend avant tout le verbe courir : “cours !” Mieux vaut s’entraĂźner Ă  dire ce que l’on a le droit de faire, plutĂŽt que souligner ce que l’on n’a pas le droit de faire.

4 – ReconnaĂźtre les Ă©motions de l’enfant. Pour ne pas dire : “Ce n’est rien !”

Education bienveillante - illustration larmesElena a 3 ans. Depuis le retour de la garderie, elle est irritable. Et quand elle tombe dans le couloir, c’est la crise. Elle tempĂȘte, elle hurle, et tend les bras vers sa maman.

En quoi le classique : “Ce n’est pas grave, t’as pas mal !” serait-il consolateur ? Bien sĂ»r que c’est grave, bien sĂ»r qu’elle se sent mal ! Pourquoi nier son ressenti ? La prendre dans ses bras en constatant simplement : “Tu es tombĂ©e. Tu as mal. Tu pleures. Tu es en colĂšre” lui prouve qu’elle est Ă©coutĂ©e, comprise, respectĂ©e. Et
 ses larmes sĂšchent beaucoup plus vite.

Cela vaut aussi pour nous : plutĂŽt que d’exploser et jeter sa colĂšre Ă  la tĂȘte de l’enfant en hurlant : “Tu es impossible !”, parlons Ă  la premiĂšre personne, en nous contentant de constats et en rappelant les rĂšgles : “Je suis Ă©nervĂ© de voir que tu continues de sauter sur le canapĂ©. Le canapĂ© est fait pour s’asseoir.”

5 – Ne pas voir d’intention lĂ  oĂč il n’y en a pas. Pour ne plus dire : “Il me fait un caprice !”

Quand un de ses enfants se roule par terre, GaĂ«lle ne se demande plus s’il “fait un caprice” mais se pose d’autres questions : “Lequel de ses besoins n’est pas rempli ? Son besoin d’affection ? De repos ? Les rĂšgles n’étaient pas claires
 ?”

Peu Ă  peu, l’enfant apprendra Ă  reconnaĂźtre et exprimer ses Ă©motions et ses besoins. Pour les y aider, Lucie invite ses garçons Ă  utiliser un code couleur, en choisissant des crayons : rouge, pour la mauvaise humeur, orange, pour la contrariĂ©tĂ©, vert, tout va bien. Au retour de l’école, cela lui permet de prendre la tempĂ©rature sans grands discours.

6 – Être souple en maintenant le cadre. Pour ne plus dire : “C’est comme ça et pas autrement !”

«Quand un de mes fils ne voulait pas aller au bain, relate Lucie, avant, je disais : “Tu y vas tout de suite ou tu files dans ta chambre.” Maintenant, je dis : “Tu peux encore jouer, mais quand la grande aiguille sera sur le 3, tu vas dans le bain.» Cette alternative est acceptable pour tout le monde et elle a l’avantage de mettre l’enfant dans une position active.

Un point de vue que partage GaĂ«lle, mĂšre de trois enfants. “Avant, quand j’avais dit non, je ne revenais pas dessus, pour ne pas perdre la face. Mais en fait, on ne perd rien Ă  revenir sur quelque chose. Mes enfants savent trĂšs bien distinguer les choses sur lesquelles je ne transige pas : on donne la main pour traverser la rue, etc.” Cela vaut parfois la peine de se demander pourquoi on impose notre volontĂ© Ă  nos enfants. Pull orange ou pull rouge, quelle importance, finalement ?

Pour aller plus loin

  • Remerciements Ă  NadĂšge Larcher, psychologue et formatrice Ă  L’atelier des parents
  • Catherine Gueguen, Pour une enfance heureuse. Repenser l’éducation Ă  la lumiĂšre des derniĂšres dĂ©couvertes sur le cerveau, Ă©d. Robert Laffont, 2014.
  • Nathalie de Boisgrollier, Élever ses enfants sans Ă©lever la voix, Ă©d. Albin Michel, 2014.
SupplĂ©ment au n°588 de Pomme d’Api, fĂ©vrier 2015.
“L’Ă©ducation bienveillante – Petit guide Ă  l’usage de tous les parents”.
Texte : Anne Bideault. Illustrations : Robin.
“Un spectacle pour de vrai”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2017. Illustration : Pascal LemaĂźtre - Texte : Anne Bideault.

Le spectacle vivant, c’est bon pour les enfants !

GrĂące aux livres, CD, DVD et Ă©crans de toutes sortes, la culture entre facilement dans la maison. Pourquoi alors emmener les petits au spectacle ? Cet article du magazine Pomme d’Api vous convaincra de tenter l’expĂ©rience avec votre enfant ! Théùtre, spectacle de rue, concert, danse, cirque
 : quel que soit votre choix, un “spectacle vivant” a toutes les chances d’apporter autant aux petits qu’aux grands !

Un univers magique


“C’est un souvenir que je garde prĂ©cieusement en mĂ©moire. Nous Ă©tions allĂ©s en famille voir le Cirque RomanĂšs. Pour ma petite de 4 ans, c’était une premiĂšre : elle n’était jamais allĂ©e au spectacle. Sur mes genoux, son corps Ă©tait tendu vers la piste, elle Ă©tait rouge d’excitation, les mains jointes et crispĂ©es, les jambes tremblantes. Sa concentration avait quelque chose de fascinant : le chapiteau, la musique, les lumiĂšres, l’ambiance
 elle absorbait tout. Cinq ans aprĂšs, elle parle encore de cette reprĂ©sentation.

À la question “Pourquoi est-ce important d’emmener les enfants au spectacle vivant ?”, nos interlocuteurs – comĂ©diens, conteurs, directeurs de théùtre – ont eu du mal Ă  rĂ©pondre. Comme si, des rĂ©ponses, il y en avait trop, ou comme si les mots ne suffisaient pas Ă  tout dire. “C’est tellement diffĂ©rent et tellement autre chose, rĂ©sume Alain Benzoni. Au spectacle vivant, l’enfant entre dans un univers forcĂ©ment magique.” Fondateur du festival  Au bonheur des mĂŽmes, cela fait maintenant quarante ans que ce metteur en scĂšne de Haute-Savoie Ɠuvre pour le jeune public. Quarante ans qu’il “se fait plaisir”.

De “vraies” gens, des Ă©motions

“Un spectacle pour de vrai”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2017. Illustration : Pascal LemaĂźtre - Texte : Anne Bideault.Le mot-clĂ©, c’est le mot “vivant”. “Au contraire d’un Ă©cran, lĂ , on est dans la relation humaine, souligne Alain Chambost, directeur artistique et metteur en scĂšne de la Compagnie du Théùtre des Mots, installĂ©e dans le Beaujolais. Les gens sur scĂšne sont vivants, ils rĂ©agissent avec leurs tripes, il y a vraiment une interaction entre les comĂ©diens et le public. On est dans l’instant prĂ©sent : on ne peut pas appuyer sur “pause ” ou refaire la prise.” Cette proximitĂ© physique, Ă  portĂ©e de sens, fait entrer les uns et les autres dans “la plĂ©nitude sensorielle”.

Pour Jean-Philippe Amy, fondateur du Pata’DĂŽme, théùtre en pĂ©riphĂ©rie de Lyon, dont la charpente arrondie et chaleureuse en fait une salle idĂ©ale pour accueillir les enfants, le spectacle vivant est “une expĂ©rience Ă  fleur de peau”. Plus les enfants sont jeunes, plus les artistes vont d’ailleurs dĂ©laisser la narration pour travailler essentiellement sur les sens : images, sons, rythme, mise en lumiĂšre, mise en espace, imaginaire. Seul le spectacle vivant peut ainsi donner Ă  voir et Ă  ressentir une forme de “poĂ©sie sans mots”.

La psychologue CĂ©cile El Mehdi s’est penchĂ©e sur l’apport de l’art Ă  la construction subjective des enfants. Pour elle, “la langue des artistes porte quelque chose de l’amour de la langue, y compris quand le spectacle n’a pas de vĂ©ritable texte, mais joue avec les sons. Faire goĂ»ter ce plaisir vocal aux enfants, c’est merveilleux, et important pour leur entrĂ©e dans le champ du langage”.

Une expérience qui se partage

Autre chose essentielle : l’enfant vit ce moment qui sort de l’ordinaire avec ses parents, Ă  l’inverse d’autres expĂ©riences culturelles, comme le DVD, qui sont souvent solitaires. Jean-Philippe Amy prend plaisir Ă  observer son public dans la salle : ”Je suis frappĂ© par le lien Ă©motionnel extrĂȘmement fort qui unit parents et enfants. Les premiers ont souvent les yeux rivĂ©s sur les seconds et sur leurs rĂ©actions. Ils partagent une expĂ©rience forte qui les emmĂšne ailleurs, lĂ , collĂ©s les uns contre les autres, au milieu d’autres spectateurs.” Les Ă©motions ricochent de la scĂšne Ă  l’enfant et Ă  son parent. Le personnage du spectacle va par exemple Ă©prouver de la peur, et l’enfant avec lui. Mais “dans un cadre sĂ©curisant et accompagnĂ©â€, souligne la conteuse Nathalie Bondoux, qui parle alors de l’effet bĂ©nĂ©fique de cette “catharsis”.

De retour Ă  la vie normale, le spectacle a des Ă©chos, suscite imprĂ©gnations, imitations, questions, discussions. Les enfants sont marquĂ©s par ce qu’ils ont vu. Les plus grands vont questionner, discuter. Les plus jeunes vont l’intĂ©grer Ă  leurs jeux quotidiens, vont mimer, et emmener les personnages dans leur univers imaginaire. Pour Nathalie Bondoux, “un bon spectacle vivant stimule la curiositĂ©. L’enfant n’a pas tout compris ? Ce n’est pas grave. Le spectacle suscite des questions ? C’est trĂšs bien. Le spectacle vivant n’est pas lĂ  pour donner des rĂ©ponses, mais pour faire vivre quelque chose et attiser la curiositĂ© et l’envie”.“Un spectacle pour de vrai”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2017. Illustration : Pascal LemaĂźtre - Texte : Anne Bideault.

Plus encore, met en garde Alain Benzoni, “il ne faut jamais prendre les enfants pour des imbĂ©ciles”. Cet homme, qui assiste chaque annĂ©e Ă  une centaine de spectacles pour programmer le festival du Grand-Bornand, repĂšre, dĂšs les premiĂšres minutes, un spectacle qui bĂȘtifie : “Les enfants sont des personnes Ă  part entiĂšre. Pas la peine de faire des nia-nia-nia, de planter des dĂ©cors miĂšvres, ou de raconter des histoires cucul la praline. Au contraire ! Les enfants sont des Ă©ponges, et il ne faut pas prendre Ă  la lĂ©gĂšre les messages que l’on veut faire passer quand on s’adresse Ă  eux. Faire rĂȘver les gamins, c’est une responsabilitĂ©.”

Un public exigeant

Qu’ils soient comĂ©diens, metteurs en scĂšne, conteurs, ou tout cela Ă  la fois, tous disent l’extrĂȘme dĂ©licatesse de travailler pour ce public-lĂ . “Les enfants, c’est cash, si ça ne leur plaĂźt pas, on le sait tout de suite. Et si ça leur plaĂźt aussi : le retour est immĂ©diat.” Alain Chambost est encore tout Ă©mu du geste d’une petite fille, venue spontanĂ©ment lui faire un cĂąlin Ă  la fin d’une reprĂ©sentation : “Qu’est-ce qui l’a touchĂ©e dans mon histoire ? Je ne sais pas, mais je suppose qu’elle y a saisi des rĂ©ponses Ă  ses questionnements.”

Nathalie Bondoux parle avec humour de sa myopie, qui l’empĂȘche de distinguer les visages des enfants lorsqu’elle conte sans ses lunettes. TrĂšs corporelle dans sa façon de faire, elle grimpe sur les chaises, s’assoit, se met debout
 “Aux yeux d’un enfant, je fais des choses hors normes. Un jour, en petite section de maternelle, je remarque tout au fond de la classe un visage cramoisi. Mais flou, pour moi, puisque je n’ai pas mes lunettes ! Ses camarades riaient du plaisir de me voir faire des choses pas autorisĂ©es. À la fin de mon conte, l’instit’ m’a dit que c’était la premiĂšre fois qu’elle voyait rire, et mĂȘme sourire, cet enfant. C’est un beau cadeau pour une conteuse, et cela montre bien que le spectacle vivant reste une expĂ©rience qui Ă©veille et rĂ©veille les sens.” Beau cadeau pour la conteuse, le comĂ©dien, l’artiste. Beau cadeau, surtout, pour l’enfant. D’ailleurs, n’a-t-on pas presque tous en mĂ©moire un spectacle qui nous a marquĂ©s ? “J’entends ça tous les jours, sourit Alain Benzoni : “Je me souviens, quand j’étais petit, j’ai vu
” Offrir des souvenirs impĂ©rissables
 voilĂ  une belle raison d’emmener les enfants au théùtre !

Petits conseils avant d’aller au spectacle


‱Se fier aux tranches d’ñge indiquĂ©es sans surĂ©valuer l’ñge des enfants. Car oui, il y a des spectacles proposĂ©s aux bĂ©bĂ©s ! Pour les plus petits, “on Ă©vite le noir complet, les trop grands silences, explique Jean-Philippe Amy ; il peut y avoir du verbal, mais Ă  petites doses.”

‱PrĂ©ciser : “Des artistes vont jouer”, car il n’est pas si rare que les plus jeunes ne sachent pas distinguer ce qui est “pour de vrai” de ce qui est “pour de faux”, et cela peut les angoisser.

‱PrĂ©venir qu’il peut y avoir des costumes, des maquillages, des masques
 Ces derniers, en particulier, peuvent ĂȘtre trĂšs impressionnants pour les plus jeunes.

‱Annoncer qu’il va faire noir, et que la lumiùre se rallumera aprùs le spectacle.

‱Expliquer qu’à la fin, on applaudit pour dire merci.

‱S’autoriser Ă  sortir de la salle si l’enfant ne vit pas bien la reprĂ©sentation.“Un spectacle pour de vrai”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2017. Illustration : Pascal LemaĂźtre - Texte : Anne Bideault.

Témoignages de parents

«“Et cric et crac, mon conte est terminé !”
 Depuis que ma petite Sidonie de 3 ans a Ă©coutĂ© une conteuse, elle termine souvent ses propres rĂ©cits par cette ritournelle. Nous avons vu ce spectacle pendant les derniĂšres vacances, et ça l’a marquĂ©e, c’est la premiĂšre chose qu’elle a racontĂ©e Ă  sa maĂźtresse ! » (Sandra, maman de deux enfants de 3 ans et 6 ans.)

“Un spectacle pour de vrai”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2017. Illustration : Pascal LemaĂźtre - Texte : Anne Bideault.«Pour moi, le spectacle vivant, c’est l’image de mon enfant, le bout des fesses Ă  peine posĂ© sur le fauteuil, le visage tendu vers la scĂšne, les yeux Ă©carquillĂ©s et la bouche entrouverte. Je lui chuchote : “EnlĂšve ton manteau, tu vas avoir trop chaud !”, mais il ne m’entend plus, il n’est dĂ©jĂ  plus lĂ , il est dans le spectacle. » (StĂ©phanie, maman de trois enfants de 2 à 9 ans.)

« J’ai toujours aimĂ© emmener mes enfants au spectacle. Je garde en mĂ©moire les rires aux Ă©clats de notre fils, qu’on reconnaissait entre tous, dans l’obscuritĂ© de la salle. Aujourd’hui, il est collĂ©gien, mais il ne rechigne pas Ă  accompagner ses petits frĂšres et sƓurs quand il y a des reprĂ©sentations !» (FanĂ©lie, maman de quatre enfants de 6 à 13 ans.)

« Je suis fascinĂ© d’observer comment les artistes peuvent faire entrer les enfants dans l’illusion théùtrale. Je me souviens de mes filles, Ă©mues par la destinĂ©e d’un simple caillou, auquel un artiste espagnol donnait vie. » (Ludovic, papa de trois enfants de 4 à 11 ans.)

Des festivals, des compagnies
 pour les tout-petits : demandez le programme !

‱La Compagnie du Théùtre des Mots, d’Alain Chambost, organise la cinquiĂšme Ă©dition de sa Nuit du conte, Ă  Saint-Germain-Nuelles (RhĂŽne), dĂšs la nuit tombĂ©e, le samedi 24 juin 2017. Pour marquer le dĂ©but de l’étĂ© avec petits et grands. Contact : 04 74 01 48 87.

‱Depuis 1990 est organisĂ© Ă  Moirans-en-Montagne (Jura), le festival IdĂ©klic, qui propose des spectacles pour les enfants ĂągĂ©s de “3 mois Ă  13 ans”. Des ateliers, encadrĂ©s par des artistes, sont organisĂ©s. Moirans-en-Montagne, du 11 au 14 juillet 2017.

‱Chalon dans la rue, festival de théùtre de rue, propose une programmation jeune public en marge de sa programmation gĂ©nĂ©rale. Chalon-sur-SaĂŽne, du 19 au 23 juillet 2017.

‱Alain Benzoni a fondĂ© et coordonne depuis vingt-six ans le festival Au bonheur des mĂŽmes, au Grand-Bornand (Haute-Savoie). Il est dĂ©diĂ© aux spectacles jeune public. Le Grand-Bornand, du 20 au 25 aoĂ»t 2017.

‱La programmation du Pata’DĂŽme, le théùtre de Jean-Philippe Amy, Ă  Irigny (RhĂŽne).

‱Les reprĂ©sentations de la conteuse Nathalie Bondoux. 

‱Le Off du festival d’Avignon propose une programmation jeune public.

Voir le sommaire du magazine Pomme d’Api de juin 2017

“Un spectacle pour de vrai”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2017. Illustration : Pascal LemaĂźtre – Texte : Anne Bideault.
Éducation : comment affirmer son autoritĂ© avec bienveillance ? - Illustration : Marie De Monti, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de mai 2017

Éducation : comment affirmer son autoritĂ© avec bienveillance ?

Des limites trop strictes, ou trop lĂąches, des rĂšgles inadaptĂ©es, fluctuantes
 sont souvent Ă  l’origine de conflits Ă©prouvants pour les petits comme pour les grands ! Comment les Ă©viter en  exerçant une autoritĂ© bienveillante qui respecte les enfants et leur donne un cadre pour bien grandir ? La rĂ©daction du magazine Pomme d’Api a menĂ© l’enquĂȘte auprĂšs de deux spĂ©cialistes de la parentalitĂ© et de la petite enfance.

Conflits, rapports de force


Éducation : comment affirmer son autoritĂ© avec bienveillance ? - Illustration : Marie De Monti, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de mai 2017Entre nous, il y a des jours oĂč je n’en peux plus. Mes nerfs sont mis Ă  rude Ă©preuve par un enfant de 4 ans : “Je veux pas mettre mes chaussons !”, “Je veux pas me laver les mains”, “Je veux jouer Ă  la tableeeeette !”
 J’ai parfois l’impression que mon vocabulaire s’est rĂ©duit Ă  un seul mot : “Non”. À ma grande honte, je glisse vers le chantage (“Tu joueras Ă  la tablette si tu ranges tes chaussures”), limite si je ne rĂ©habilite pas le coin : “Puisque c’est comme ça, va rĂ©flĂ©chir dans ta chambre !” Conflits, rapports de force
 ce n’est pas tout Ă  fait le type de relation que je rĂȘvais de nouer avec mes enfants ! J’ai donc ouvert le dossier de l’autoritĂ© avec deux professionnelles de la petite enfance et de la parentalitĂ©.

Cadre trop strict ou trop lñche


“Mon fils est insupportable”, “Elle me cherche”, “Je suis Ă  bout”
 C’est en gĂ©nĂ©ral avec des phrases de ce genre que des parents, seuls ou en couple, prennent contact avec Lydia Louette, consultante en parentalitĂ©. “Ils ne se sentent ni Ă©coutĂ©s, ni entendus, ni compris, ni respectĂ©s”, dĂ©plore la consultante. Elle voit dans ces problĂšmes le signe d’une autoritĂ© mal placĂ©e : un cadre trop strict ou trop lĂąche, des rĂšgles fluctuantes ou inadaptĂ©es au dĂ©veloppement de l’enfant.
Si les rĂšgles sont trop nombreuses et enfermantes, l’enfant risque de s’inhiber et de perdre toute confiance en ses propres capacitĂ©s. Pour autant, n’établir aucune limite fait peser sur l’enfant toute la responsabilitĂ© de ses actes et de ses choix : quelle angoisse ! Il a besoin de sentir qu’il peut s’appuyer sur ses parents : ce qui vaut aujourd’hui sera encore valable dans une semaine.

Rùgles claires pour les parents
 et les enfants

Éducation : comment affirmer son autoritĂ© avec bienveillance ? - Illustration : Marie De Monti, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de mai 2017Anne Spatazza est Ă©ducatrice de jeunes enfants et formatrice en communication bienveillante. Au dĂ©but de ses stages, elle propose gĂ©nĂ©ralement aux participants (parents comme professionnels de la petite enfance) de prendre quelques minutes pour lister les rĂšgles essentielles qui ont cours chez eux. “Certains font un vĂ©ritable catalogue, alors que leur enfant n’est qu’en Petite Section. Mais la plupart se rendent compte que les rĂšgles ne sont claires ni pour eux, ni pour leurs enfants.”

Elle conseille ensuite de questionner les enfants, mĂȘme Ă  l’ñge “Pomme d’Api” : “Pour vous, qu’est-ce qu’on a le droit de faire chez nous ?” On a parfois des surprises
 Lydia Louette renchĂ©rit : “Il est essentiel que les adultes prennent le temps de rĂ©flĂ©chir à ce qu’ils veulent pour leurs enfants, Ă  leur rĂŽle vis-Ă -vis d’eux, pour arriver Ă  quelque chose de clairement Ă©tabli et de partagĂ©.” Pas Ă©vident quand les parents sont sĂ©parĂ©s
 Dans ce cas, l’idĂ©al serait que l’effort de communication et de consensus soit possible. Mais lorsque des divergences Ă©ducatives amĂšnent l’enfant Ă  dire : “Oui, mais chez Maman, j’ai le droit  !”, Lydia Louette conseille de rĂ©pondre : “Je sais que c’est diffĂ©rent chez Maman, mais moi, j’ai rĂ©flĂ©chi Ă  mon travail de Papa et pour moi, au fond de moi, c’est important que ce soit ainsi.”

Ambitions Ă  la baisse et adaptĂ©es Ă  l’ñge de l’enfant

Autre point sur lequel s’accordent les deux professionnelles :  on ne peut pas se battre sur tous les fronts, sinon, c’est insupportable et cela met tout le monde en Ă©chec. Reprenez votre liste et revoyez vos ambitions Ă  la baisse, en gardant en tĂȘte l’ñge de votre enfant. Anne Spatazza va jusqu’à suggĂ©rer un autre critĂšre de sĂ©lection : cette rĂšgle sera-t-elle encore importante pour moi lorsqu’il aura 18 ans ? Un exemple : est-ce que je continuerai de m’énerver si, une fois devenu adulte, il ne met pas ses chaussons ? Et s’il ne remercie pas une personne qui lui rend service ? Faites votre choix !
Mais en cas de fortes tempĂȘtes ? Quand le fameux “terrible two” (la “crise des deux ans”) s’éternise jusqu’à la Grande Section, ou quand il y a des rechutes ? Aucune recette, bien sĂ»r, mais peut-ĂȘtre l’occasion de se questionner : depuis quand est-ce difficile ? S’est-il passĂ© quelque chose ? Dans quelle(s) situation(s) se prend-on le bec ensemble ? Il arrive alors qu’on se rende compte qu’on n’a pas vu les besoins de l’enfant Ă©voluer : on ne peut pas dire ou imposer les choses Ă  un enfant de 5 ans comme on le faisait quand il en avait 2. Si le parent lui parle comme Ă  un bĂ©bĂ©, il est normal qu’il se braque.

Cadre et liberté 

Responsabiliser son enfant en disant : “Tiens, il pleut ce matin. Qu’est-ce que tu choisis comme chaussures ?” fonctionnera mieux que le soumettre par un : “Mets tes bottes !” Parfois aussi, il faut bien l’avouer, on refuse ou on exige des choses simplement parce qu’on est Ă©nervĂ© et qu’on a envie d’avoir le dernier mot : “Tu mets le pull rouge, un point c’est tout !”

Éducation : comment affirmer son autoritĂ© avec bienveillance ? - Illustration : Marie De Monti, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de mai 2017

Gardons enfin en tĂȘte que si l’enfant s’oppose beaucoup Ă  la maison, c’est aussi parce que la journĂ©e exige de lui une grande concentration : il a besoin de “se dĂ©charger” dans un univers familier et avec quelqu’un en qui il a confiance, c’est-Ă -dire vous ! Respirons donc un grand coup et regardons tous ces petits refus avec du recul. Car le cadre ne peut ĂȘtre tenu que s’il mĂ©nage une large marge de libertĂ©. Cadre et liberté : la clĂ© d’une autoritĂ© qui respecte et fait grandir l’enfant.

Le respect des rùgles
 en 9 rùgles d’or

Éducation : comment affirmer son autoritĂ© avec bienveillance ? - Illustration : Marie De Monti, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de mai 2017

  1. PrĂ©venir plutĂŽt que rĂ©agir : “Nous allons entrer dans cette boutique, j’aimerais que tu regardes les objets sans les toucher.”
  2. Rappeler ce qui a Ă©tĂ© convenu Ă  l’avance avant de l’appliquer : “Tu peux encore regarder la tĂ©lĂ© pendant 5 minutes, mais ensuite, je te montrerai sur quel bouton appuyer pour Ă©teindre.”
  3.  Dire “oui” plutĂŽt que “non” : “Oui, tu pourras avoir ce bonbon Ă  la fin du repas. Je le mets lĂ , pense Ă  me le rĂ©clamer.” PlutĂŽt que : “Non, on ne mange pas de bonbon avant le repas !”
  4.  Expliquer ses dĂ©cisions, sans noyer l’enfant sous un flot de paroles. Lorsque la rĂšgle est connue, pas besoin de revenir sur sa justification : “On se lave les mains avant de passer Ă  table.” Voire : “Les mains !”
  5.  Refuser en prenant acte que notre refus n’est pas facile Ă  accepter et dĂ©clenche une Ă©motion : “Ces chips te faisaient trĂšs envie, n’est-ce pas ? Tu es triste que je t’aie dit non, car je sais que tu aimes beaucoup ça !Ӄducation : comment affirmer son autoritĂ© avec bienveillance ? - Illustration : Marie De Monti, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de mai 2017
  6.  Se focaliser sur ce qui est permis plutĂŽt que sur ce qui est interdit : “Tu peux Ă©crire sur la feuille !” PlutĂŽt que : “N’écris pas sur la table !”
  7.  Faire attention Ă  notre utilisation de l’impĂ©ratif et miser sur l’intelligence de l’enfant : “Quand on arrive au grand carrefour, on fait quoi ?” “On donne la main !”
  8.  Souligner le fait que tout le monde a des rùgles à respecter, y compris les grandes personnes : “Pourquoi tu ne doubles pas ce tracteur ?” “Parce qu’il y a une ligne blanche, ce qui signifie que c’est interdit, car trop dangereux.”
  9.  Et se prĂ©parer Ă  rĂ©pĂ©ter, rĂ©pĂ©ter
 Le cerveau d’un enfant ne peut pas intĂ©grer une consigne le premiĂšre fois. Il l’assimile grĂące Ă  la rĂ©pĂ©tition.

C’est quoi dĂ©jĂ , la rĂšgle ?

À l’ñge des premiers jeux de sociĂ©tĂ©, votre enfant contourne la rĂšgle du jeu et l’adapte pour qu’elle lui soit favorable ? C’est bon signe : cela signifie qu’il a dĂ©jĂ  intĂ©grĂ© ce que c’est qu’une rĂšgle. Au cours du jeu, questionnez-le : “Quelle est la rĂšgle, dĂ©jà ?”, “Qu’a-t-on le droit de faire et de ne pas faire ?”, “Si je fais ça, que se passe-t-il ?”
 Ainsi, vous le ferez aussi avancer sur cette notion. Peu importe qui perd ou qui gagne !

Chantage : utile, mais à quel prix ?

“Tu auras un bonbon si tu te mets en pyjama !” Ah oui, c’est sĂ»r, ça fonctionne et ça permet d’éviter les conflits
 Mais Ă  quel prix ? Que souhaite-t-on dĂ©velopper chez son enfant ? L’obĂ©issance aveugle et la docilité ? Ou l’esprit critique ? Les tournures de phrases en “Si
, alors
” sont donc Ă  Ă©viter. Cela ne signifie pas que l’on ne peut pas poser de conditions ! Tout est une question de formulation. Imaginons que la rĂšgle Ă©tablie soit la suivante : le soir, quand les enfants sont en pyjama et ont les mains propres, avant 19 heures, ils peuvent regarder un Ă©pisode de Petit Ours Brun (au hasard !). Dans ce cas, on peut bien dire : “Tu veux regarder la tĂ©lé ? Il me semble que tu sais ce qu’il te reste Ă  faire, alors !”

Punitions, quelle efficacité ?

“La punition condamne la personne et pas l’acte”, explique Anne Spatazza. “Elle humilie et instaure une crainte du parent”, renchĂ©rit Lydia Louette. Toutes deux optent plutĂŽt pour les notions de consĂ©quences et de rĂ©parations. DĂšs l’ñge “Pomme d’Api”, “si l’enfant connaĂźt la rĂšgle, a Ă©tĂ© prĂ©venu et averti, c’est important qu’il y ait des consĂ©quences. C’est une rĂ©alitĂ© de la vie : un adulte qui arrive tous les jours en retard au travail finira par avoir des ennuis lui aussi !” Une rĂ©paration, Ă  cet Ăąge-lĂ , ce peut ĂȘtre aller chercher une Ă©ponge quand on a renversĂ© un verre, s’excuser ou faire un cĂąlin quand on a fait mal Ă  quelqu’un, aider Ă  ranger l’endroit qu’on a mis en bazar, etc. Et mĂȘme quand c’était “pas fait exprĂšs” !

“Fais pas ci, fais pas ça
 Comment affirmer son autorité  (sans  crier !)”, supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api, mai 2017. Texte : Anne Bideault. Illustrations : Marie De Monti.
Yoga Pomme d'Api avril 2017

La pause yoga de Pomme d’Api, ça fait du bien !

Chaque mois, le magazine Pomme d’Api vous propose une “pause yoga” Ă  faire avec votre enfant dĂšs 4 ans. TĂ©lĂ©chargez la posture du numĂ©ro d’avril et proposez-lui de s’étirer pour faire le plein d’énergie. Laissez-vous guider, tout est expliqué !

Une posture de yoga pour les enfants à partir de 4 ans

Comme le bourgeon au printemps, Ă©tire ton corps et deviens une feuille pleine d’énergie !

1. Tu es tout recroquevillĂ©, enroulĂ© sur toi-mĂȘme, le dos rond, les bras le long de ton corps. Tu es un joli petit bourgeon !

2. Tu es prĂȘt Ă  grandir et Ă  te dĂ©velopper. Tu places tes mains bien Ă  plat devant toi. Tu appuies sur tes mains et sur tes orteils, pour te dĂ©plier. Tout ton corps commence Ă  se dĂ©rouler.

3. Tu ramĂšnes tes mains vers tes pieds et tu reposes tes pieds bien Ă  plat. Tes mains quittent le sol, tes bras sont arrondis. Tu respires profondĂ©ment. Tu te redresses tout doucement


4. Maintenant, tu es une petite feuille toute douce, toute neuve ! Les bras tendus vers le ciel, tu t’élĂšves encore !

“Ta pause yoga, le bourgeon”, conception et textes : Élisabeth Jouanne. Illustrations : Ilya Green. Pomme d’Api, avril 2017
Qui est Petit Ours Brun ? Illustration DaniĂšle Bour

Qui est Petit Ours Brun ?

“Je suis un petit ours de 3 ans, mais j’ai 3 ans depuis plus de 40 ans
 Je suis arrivĂ© dans les pages de Pomme d’Api en mars 1975, dans un mini-livre Ă  dĂ©couper. Dans cette histoire, je m’habille tout seul, je mets la table, je fais pipi dans mon pot
 Tout seul, comme un grand ! C’est une professeure, Claude Lebrun, qui a un jour envoyĂ© Ă  la rĂ©daction une histoire : celle d’un petit ours qui devient si grand qu’il finit par fĂȘter ses 3 ans ! L’illustratrice DaniĂšle Bour a Ă©tĂ© choisie pour me donner vie sous la forme d’un ourson, et pour crĂ©er mon univers, fort en couleurs


SuccÚs immédiat

À la parution du premier Ă©pisode, la rĂ©daction reçoit une quantitĂ© phĂ©nomĂ©nale de courrier et dĂ©cide de continuer l’aventure avec moi. Aujourd’hui, c’est toujours DaniĂšle Bour qui me dessine chaque mois dans Pomme d’Api ! Et c’est Marie Aubinais, auteure, qui Ă©crit une nouvelle histoire de ma vie de petit ours
 ”

Petit Ours Brun créé par DaniÚle Bour, extrait du supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api du mois de mars 2016

Secrets de fabrication

Chaque mois, dans Pomme d’Api, l’épisode de Petit Ours Brun est une crĂ©ation nouvelle et inĂ©dite de DaniĂšle Bour et Marie Aubinais. Elles racontent


DaniÚle Bour, illustratrice de Petit Ours Brun depuis 40 ans :
“Lorsque Pomme d’Api me demanda de dessiner Petit Ours Brun, le personnage existait dĂ©jĂ  dans ma famille : c’était mon petit garçon qui, en plus, s’appelait Martin, comme la plupart des ours ! Pour rĂ©aliser un Ă©pisode, je prends d’abord connaissance du scĂ©nario, je prĂ©pare un crayonnĂ© sur papier-calque puis je l’envoie Ă  la rĂ©daction. J’effectue quelques retouches, au besoin, puis je passe Ă  la couleur avec gouaches et pinceaux. Je commence par le fond, sur lequel je dĂ©calque mon dessin, puis je peins le reste. Il n’y a pas de perspective : une ligne et des points suffisent Ă  structurer le dĂ©cor.”
DaniÚle Bour, créatrice de Petit Ours Brun. Supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2016
Marie Aubinais, scénariste de Petit Ours Brun depuis 1984 :
“Ce petit hĂ©ros vit intensĂ©ment les Ă©vĂ©nements Ă©motionnels et affectifs d’un enfant de 3 ans, ses dĂ©couvertes, ses apprentissages, ses petits conflits, ses peurs, ses chagrins
 Les petits lecteurs de toutes les cultures et au fil du temps de toutes les gĂ©nĂ©rations se reconnaissent dans cet ourson de leur Ăąge. Nous nous efforçons de reprĂ©senter les Ă©motions d’un petit enfant, des Ă©motions qui parlent Ă  tous, plutĂŽt que la rĂ©alitĂ© d’un quotidien qui ne reflĂ©terait pas le quotidien de tous
 On prend ainsi un peu de distance par rapport Ă  la rĂ©alitĂ© et on met des mots sur les Ă©motions des jours ordinaires. Avec Petit Ours Brun, c’est avant tout une enfance douce et joyeuse vĂ©cue sous le regard ferme et bienveillant des parents. Et c’est la clĂ© de son succĂšs. Pour chaque Ă©pisode, je m’efforce d’ĂȘtre au plus prĂšs du ressenti des enfants de 3 ans, en les observant et en interrogeant leurs parents pour trouver le ton juste.”

Couverture du numĂ©ro 601 de Pomme d'Api, mars 2016Les hĂ©ros de Pomme d’Api

Pour fĂȘter ses 50 ans, Pomme d’Api vous a proposĂ©, pendant quatre numĂ©ros, de dĂ©couvrir ses hĂ©ros dans le supplĂ©ment pour les parents, prĂ©sent chaque mois dans le magazine de votre enfant. Le cĂ©lĂšbre Petit Ours Brun – il est connu par 97 % des mamans d’enfants de moins de 7 ans ! – Ă©tait Ă  l’honneur dans le numĂ©ro d’anniversaire de mars 2016, avec une interview de ses crĂ©atrices, des secrets de fabrication, une “biographie” et un poster Ă  dĂ©tacher. En avril ce fut le tour des P’tits philosophes, en mai celui de SamSam et en juin celui d’AdĂ©lidĂ©lo


Le gĂąteau de Petit Ours Brun

Le gĂąteau de Petit Ours Brun

Le manÚge à croquer de Petit Ours Brun est une recette facile à réaliser pour tous les fans de Petit Ours Brun. Téléchargez les oursons pour décorer votre gùteau.

Le gĂąteau de Petit Ours BrunAnniversaires, goĂ»ters, aprĂšs-midis “cuisine”
 les occasions sont nombreuses pour prĂ©parer ce gĂąteau ! Vous trouverez ci-dessous les Ă©lĂ©ments Ă  imprimer puis Ă  coller sur du papier rigide :

Le gĂąteau de Petit Ours Brun