Comment parler de son travail avec son enfant ?

Comment parler de son travail avec son enfant ?

Nos occupations d’adultes tiennent une bonne place dans nos paroles et dans notre vie familiale. Pourtant, nous ne prenons pas toujours le temps d’en discuter avec nos enfants. Au risque qu’ils s’en fassent une reprĂ©sentation
 bien Ă  eux ! Comment mettre des mots sur une rĂ©alitĂ© qui leur Ă©chappe
 Les conseils du magazine Pomme d’Api.

Le travail a parfois bon dos

“Il faut que j’aille travailler !” C’est souvent par ces mots que nous justifions nos choix d’emploi du temps pour nos enfants : la cantine, le centre de loisirs, la nounou
 Avouons-le, nous dĂ©gainons cet argument assez vite : il est pratique ! “Tu n’as pas envie d’aller Ă  la maternelle aujourd’hui ? Ben oui, mais moi, je dois travailler.” Au risque de laisser entendre que “c’est pas moi, c’est mon travail !” Car il a parfois bon dos, le travail, surtout pour ceux qui culpabilisent à l’idĂ©e de se sĂ©parer de leurs enfants. “Heureusement que l’emploi du temps des parents Ă©chappe aux enfants ! s’exclame pourtant la psychologue Émilie Moreau-Cervera. Le parent doit avoir ses propres espaces d’épanouissement (amical, amoureux, professionnel
) en dehors de son enfant. Il est nĂ©cessaire que l’enfant l’intĂšgre pour qu’il puisse, en s’identifiant Ă  cet adulte, construire sa propre vie.”

À nous donc d’ĂȘtre vigilants et de ne pas prĂ©senter le “travail” comme une sorte d’instance toute-puissante qui happerait les parents. Pour la construction psychologique d’un enfant et pour sa vision de l’avenir et de la sociĂ©tĂ©, il vaut mieux lui expliquer que le travail que l’on exerce, on l’a souvent choisi, et qu’il est important pour nous. Mais choisir quelque chose ne signifie pas faire “tout ce que l’on veut”. Les enfants de l’ñge Pomme d’Api imaginent pourtant que c’est ce qui les attend “quand ils seront grands”. Il est donc important d’expliquer que mĂȘme les adultes composent avec la rĂ©alitĂ© et sont soumis Ă  des rĂšgles, Ă  des contraintes, des horaires.

“Tu fais quoi Ă  ton travail ? - Vie professionnelle, mĂ©tier
 Comment en parler Ă  son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - SupplĂ©ment pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015Un besoin d’images concrĂštes sur le travail

L’enfant a besoin de se faire une reprĂ©sentation – mĂȘme parcellaire et simplifiĂ©e – du travail de ses parents, pour que ce terme ne recouvre pas un mystĂšre Ă©pais et angoissant. Heureux ceux qui ont un travail trĂšs concret : enseignant, mĂ©decin, artisan, journaliste mĂȘme ! Heureux ceux qui fabriquent des choses qu’ils peuvent montrer Ă  leurs enfants ! Tous les autres (la majoritĂ©) se heurtent Ă  la difficultĂ© d’expliquer des fonctions trĂšs abstraites, “je travaille dans un service d’administration, je gĂšre le back-office de
”

Pour que nos rĂ©cits soient parlants, surtout avec de jeunes enfants, autant faire des parallĂšles avec leurs propres vies. Ainsi les mĂ©rites respectifs des cantines des uns et des autres sont une bonne entrĂ©e en matiĂšre, tout autant que la description des collĂšgues : “Pascal, il arrive toujours Ă  moto, il a deux enfants
” DĂ©crivez la piĂšce dans laquelle vous travaillez, et essayez de trouver quelques mots pour expliquer ce que vous faites : “Je suis devant un ordinateur, je passe du temps au tĂ©lĂ©phone, je circule en voiture pour rendre visite aux clients, j’ai des rĂ©unions
” On peut expliquer qu’on a un chef : “Toi, tu as un maĂźtre ou une maĂźtresse qui te dit ce que tu dois faire, moi, ma chef s’appelle CĂ©cile”, ou qu’on n’en a pas : “Le directeur de l’école, il dirige ton Ă©cole. À mon travail, c’est moi qui dĂ©cide.” Si on en a la possibilitĂ©, organiser une visite familiale aura son petit succĂšs.

“Tu fais quoi Ă  ton travail ? - Vie professionnelle, mĂ©tier
 Comment en parler Ă  son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - SupplĂ©ment pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015Leur donner envie de grandir

Prenons aussi conscience que ce que nous disons de notre travail n’est pas toujours positif : “Pffff ! J’en ai ras le bol !”, “Aucune envie d’y retourner demain !”, “Mon patron, quel emmerdeur !” Qu’on le veuille ou non, l’image que se font les enfants de la vie d’adulte repose beaucoup sur ce que nous en laissons entrevoir. Et leur donne – ou non – envie de grandir. Insistons plutĂŽt sur le fou rire partagĂ© avec une collĂšgue, sur tel projet rĂ©ussi, sur ce qui nous plaĂźt. Il ne s’agit pas lĂ  de taire les difficultĂ©s que l’on peut rencontrer dans notre vie professionnelle. De toute façon, un enfant dĂ©tectera que son pĂšre ou sa mĂšre a des soucis. Autant s’en ouvrir, sans s’appesantir : “Il y a parfois des tensions, au travail, comme toi, Ă  la rĂ©crĂ©, quand tu te disputes avec d’autres. Mais on va discuter et je pense que ça s’arrangera.”

Que l’on traverse une pĂ©riode d’intense investissement professionnel qui nous accapare plus que d’habitude, ou – a fortiori – que l’on perde son emploi, il ne faut pas laisser l’enfant dans le silence. Comme le souligne Émilie Moreau-Cervera, “Ça fait partie de la vie d’un enfant qu’un parent traverse des phases difficiles.” Et un parent qui s’effondre ou qui passe soudain ses journĂ©es Ă  la maison, est source d’une immense angoisse, car l’enfant ne lui trouve pas de sens. Il est donc important d’aborder la question avec lui : “Oui, je m’énerve beaucoup en ce moment parce que je suis inquiet : je n’ai plus de travail. Cela arrive, ce n’est pas de ma faute. Je vais rencontrer des gens pour m’aider Ă  trouver un autre travail.” On lui permet ainsi, par la pensĂ©e, d’ĂȘtre un peu rassurĂ©. InĂ©vitablement, les discussions sur notre travail vont aussi nous amener au thĂšme de l’argent. Si l’intĂ©rĂȘt financier est rĂ©ducteur et peu constructif pour un enfant, il n’en demeure pas moins central.

“Tu fais quoi Ă  ton travail ? - Vie professionnelle, mĂ©tier
 Comment en parler Ă  son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - SupplĂ©ment pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015La question de l’argent

Émilie Moreau-Cervera conseille d’aborder la question par les choix que permet l’argent. Si on a trop peu, on peut avoir du mal Ă  acheter ce dont on a besoin (un logement, la nourriture, l’électricité ). Si on en a un peu plus, on peut choisir l’endroit oĂč l’on va vivre, acheter les choses dont on a besoin, et mĂȘme parfois celles que l’on dĂ©sire, sans en avoir vraiment besoin.

Pourquoi ne pas prĂ©senter les choses dans l’autre sens : parce qu’on a besoin de travailler pour gagner de l’argent, il est important de choisir un travail qui nous plaise. Et ça commence dĂ©jĂ  Ă  l’école : on y apprend des choses pour grandir, faire des choix, et pouvoir un jour s’occuper de soi tout seul. Certains parents font collection des dĂ©sirs de mĂ©tiers de leurs enfants au fil de l’ñge. Ainsi, Solange a commencĂ© par “ pompiĂšre ”, puis “ chevaliĂšre ”, ensuite elle a optĂ© pour “ maman ”, “ chirurgien ” et enfin “ vĂ©tĂ©rinaire pour animaux en voie de disparition le matin ” et “ maĂźtresse l’aprĂšs-midi ” ! Et si, devenus grands, ils ne font rien de tout cela, leurs rĂȘves d’enfants et l’image du monde du travail qu’ils se seront forgĂ©e auront sans doute affĂ»tĂ© leur volontĂ© et consolidĂ© leurs choix d’adultes.

“Tu fais quoi Ă  ton travail ? - Vie professionnelle, mĂ©tier
 Comment en parler Ă  son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - SupplĂ©ment pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015

“Tu fais quoi Ă  ton travail ? – Vie professionnelle, mĂ©tier
 Comment en parler Ă  son enfant ?”
Texte : Anne Bideault – Illustrations : Peter Elliott
SupplĂ©ment pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015

Rentrée en maternelle, les conseils de Pomme d'Api

RentrĂ©e en maternelle : les conseils du magazine Pomme d’Api

Votre enfant entre en maternelle ? Le magazine Pomme d’Api dĂ©crypte les moments clĂ©s d’une journĂ©e d’école et vous aide Ă  comprendre ce que ressent votre “grand”. Pour une rentrĂ©e en douceur des parents et des nouveaux Ă©coliers
 Extraits.

RentrĂ©e des classes : Ă©couter plutĂŽt que questionner

Lorsqu’il allait Ă  la crĂšche ou chez la nounou, vous aviez un rĂ©cit prĂ©cis avec moult dĂ©tails de la journĂ©e de votre enfant. Le maĂźtre ou la maĂźtresse de maternelle, elle (ou lui), ne fait pas de compte rendu. “Le parent doit faire avec les six ou huit heures qui manquent Ă  son ‘savoir’, avec le vide”, explique Françoise GuĂ©rin, psychologue clinicienne, qui trouve cette Ă©tape trĂšs importante surtout pour
 les parents : “La maternelle fait d’abord grandir les parents. Ils deviennent parents de grands et doivent renoncer Ă  leur dĂ©sir de tout savoir sur leur enfant.”

“Alors, c'Ă©tait bien l'Ă©cole ?” et “L'abĂ©cĂ©daire de la rentrĂ©e en maternelle” - Dossier rĂ©alisĂ© par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.De fait, si certains enfants racontent spontanĂ©ment (pas forcĂ©ment l’essentiel, d’ailleurs), d’autres ne racontent que trĂšs peu. Leur façon d’apprĂ©hender le monde se passe encore de mots : ils sont dans leurs sensations, dans la construction de leur monde intĂ©rieur. “Il se peut que le trop grand dĂ©sir de savoir de leurs parents les effraie, suppose la psychologue : en restant silencieux ou presque, ils s’en protĂšgent un peu, et ils ont raison.” Car l’école, c’est leur monde Ă  eux, leur intimitĂ©, l’endroit oĂč ils peuvent Ă©voluer Ă  l’écart du regard de leurs parents. Il faut respecter cela et ne pas ĂȘtre déçu si l’enfant ne rĂ©pond pas grand-chose aux questions qui jaillissent spontanĂ©ment de la bouche des parents : “Alors, c’était comment l’école ?”, “Et la sieste ?”, “Vous avez mangĂ© quoi Ă  la cantine ?”


Être Ă  l’écoute de son enfant, ĂȘtre attentif Ă  lui, ce n’est pas lui faire subir un interrogatoire mais l’observer : est-il Ă  l’aise ? LĂąche-t-il la main en arrivant Ă  l’école ? Et son sommeil ? Son appĂ©tit ? Chante-t-il de nouvelles comptines ? Sa façon de jouer a-t-elle changé ? Si des choses vous surprennent, n’hĂ©sitez pas Ă  en parler Ă  l’enseignant ou l’Atsem. Et avant tout, faites-lui confiance et faites confiance Ă  la maternelle !

L’abĂ©cĂ©daire de la rentrĂ©e en classe de maternelle

De A comme “Accueil”, Ă  V comme “VĂȘtements”, en passant par D comme “Doudou”, voici un petit dĂ©codage des moments et objets importants d’une journĂ©e d’école. Pour une rentrĂ©e en douceur des enfants et des parents


A comme Accueil

Il y a bien un moment oĂč il va vous falloir partir. Surtout, ne le faites pas en catimini, votre enfant se sentirait trahi ! Si vous redoutez ce moment, il ne faut pas hĂ©siter Ă  passer la main : si ça se passe mieux avec l’autre parent, avec la nounou, avec un grand-parent ou une voisine, n’hĂ©sitons pas Ă  modifier un peu l’organisation ! Il est important d’ĂȘtre Ă  l’écoute de nos propres Ă©motions d’adulte : retrouver l’univers scolaire, qu’est-ce que cela Ă©veille en nous : de bons ou de mauvais souvenirs ? Si ce sont de mauvais souvenirs, nous en laissons peut-ĂȘtre transparaĂźtre quelque chose dans nos attitudes, bien malgrĂ© nous. Se l’avouer peut dĂ©jĂ  l’attĂ©nuer.

“Alors, c'Ă©tait bien l'Ă©cole ?” et “L'abĂ©cĂ©daire de la rentrĂ©e en maternelle” - Dossier rĂ©alisĂ© par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.Pour la maĂźtresse et l’Atsem, le passage de relais est important : suite aux nouveaux rythmes scolaires qui ont rĂ©amĂ©nagĂ© la fin de journĂ©e, c’est parfois le seul moment oĂč l’on peut Ă©changer des informations sur l’organisation (“Il n’ira pas Ă  la cantine, aujourd’hui, c’est sa mamie qui vient le chercher
”), sur l’état de la santĂ©, du moral, sur les choses inhabituelles qui ont pu se passer Ă  la maison.

C comme Classe

C’est souvent sur le temps de classe que l’on a le moins de dĂ©tails
 Si votre enfant vous dit qu’“il joue”, ne soyez pas déçu ! Les jeux proposĂ©s par les enseignants de maternelle sont du travail. Il y a des travaux dont on n’a pas de traces : une construction, un puzzle, une observation, une comptine mimĂ©e
 tout cela ne se retrouve pas forcĂ©ment dans un cahier !

Rappelons aussi que les Ăąges d’apprentissage ne sont pas normĂ©s : il ne connaĂźt pas tous les jours de la semaine ? Il ne distingue pas le rouge de l’orange ? Et alors ! “Je n’ai jamais rencontrĂ© un adulte qui ne savait pas ces choses-lĂ , note Françoise GuĂ©rin. En revanche, j’ai pu constater qu’un enfant stressĂ© se bloque et n’apprend plus rien.”

R comme récré

“Alors, c'Ă©tait bien l'Ă©cole ?” et “L'abĂ©cĂ©daire de la rentrĂ©e en maternelle” - Dossier rĂ©alisĂ© par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.Dans de nombreuses Ă©coles, “petits”, “moyens” et “grands” sont ensemble durant la rĂ©crĂ©. Tout ce mouvement, cette agitation, ce bruit, en angoissent certains, d’autant plus que ce n’est pas toujours leur maĂźtresse qui surveille la rĂ©cré ! Il faut leur conseiller de se tourner vers les adultes, voire de rester Ă  leur proximitĂ©.

Rapidement, chacun trouve ses marques et s’habitue. S’il vous semble toutefois que votre enfant rencontre une difficultĂ©, et qu’au bout de plusieurs semaines il a encore du mal Ă  trouver sa place au milieu des autres, n’hĂ©sitez pas Ă  vous tourner vers un psychologue. “À cet Ăąge-lĂ , ça va trĂšs vite. DĂšs la premiĂšre sĂ©ance, parfois, les choses se dĂ©bloquent. Pour une carie, on va bien voir le dentiste sans attendre, non ?”, remarque Françoise GuĂ©rin.

S comme sieste

“Alors, c'Ă©tait bien l'Ă©cole ?” et “L'abĂ©cĂ©daire de la rentrĂ©e en maternelle” - Dossier rĂ©alisĂ© par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.Le dĂ©but d’aprĂšs-midi est Ă  voir comme un temps de repos et de sieste pour les plus petits. Les conditions ne sont pas les mĂȘmes qu’à la maison, chez la nounou ou mĂȘme Ă  la crĂšche, et les enfants n’ont pas toujours leur attitude habituelle : de gros dormeurs ne vont pas rĂ©ussir Ă  dormir en collectivitĂ©, de petits dormeurs, au contraire, vont bĂ©nĂ©ficier d’un effet d’entraĂźnement. Tous, en tout cas, se reposent.

Certains enfants dorment (une heure et demie environ), d’autres ne s’endorment quasiment jamais, mais restent au calme au minimum trente minutes. Quoi qu’il en soit, le passage Ă  une vie collective, en bien plus grands groupes qu’à la crĂšche, est trĂšs fatigant. La journĂ©e d’école est longue Ă  l’échelle d’un enfant !
“Alors, c'Ă©tait bien l'Ă©cole ?” et “L'abĂ©cĂ©daire de la rentrĂ©e en maternelle” - Dossier rĂ©alisĂ© par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.DĂ©couvrez les mots : “Cantine”, “Doudou”, “Ensemble”, “Heure des parents”, “MotricitĂ©â€, “Toilettes”, “VĂȘtement” dans le  magazine Pomme d’Api du mois de septembre 2015.

“Alors, c’Ă©tait bien l’Ă©cole ?” et “L’abĂ©cĂ©daire de la rentrĂ©e en maternelle” – Dossier rĂ©alisĂ© par Anne Bideault –
Illustrations : Pierre Caillou –
SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de septembre 2015.
merci maitresse !

Bricolage enfant : 5 idĂ©es de cadeaux pour la maĂźtresse avec Pomme d’Api

La fin de l’annĂ©e scolaire approche. Pour votre enfant, c’est bientĂŽt le moment de dire au revoir Ă  quelqu’un qui a beaucoup comptĂ© durant dix mois : sa maĂźtresse ou son maĂźtre. Pomme d’Api vous propose dans son supplĂ©ment pour les parents du numĂ©ro de juin cinq cadeaux Ă  fabriquer ensemble. Extraits


“C’est trop bon de sentir qu’ils ont mis tout leur cƓur pour nous faire un cadeau !”

“Ce qui me fait le plus plaisir, raconte Muriel, maĂźtresse Ă  Gennevilliers (92), c’est qu’ils y aient pensĂ©. Peu importe le cadeau.” Les maĂźtresses et les ATSEM que la rĂ©daction de Pomme d’Api a questionnĂ©es ont toutes racontĂ© leur Ă©motion de recevoir un petit cadeau le dernier jour de l’annĂ©e.

“C’est trop bon de sentir qu’ils ont mis tout leur cƓur pour nous faire un cadeau ! s’exclame Myriam, qui enseigne en CP. Je suis fan des messages qu’ils Ă©crivent spontanĂ©ment !” Les prĂ©sents qui les touchent le plus sont ceux que l’enfant a fabriquĂ©s lui-mĂȘme : “[
] le petit bracelet, le collier coloré  Je les porte toute la journĂ©e dans la classe, ils sont tellement fiers !” se souvient Laurence, qui s’occupe d’une petite section.

Nathalie, maĂźtresse en grande section, a les larmes aux yeux en pensant Ă  ce dernier jour de classe : “En plus, mes Ă©lĂšves changent d’établissement. Ce n’est pas comme si je pouvais les revoir dans la cour l’annĂ©e suivante !” DĂšs le dĂ©but du mois de juin, elle s’avoue partagĂ©e entre le soulagement de voir les vacances approcher et l’apprĂ©hension de se sĂ©parer des enfants. Alors mĂȘme si, presque chaque matin, une petite main lui tend un dessin, un bouquet, un caillou
, pour le dernier jour, on peut marquer le coup, ça l’aidera Ă  passer le cap !

Cinq cadeaux (presque) entiÚrement réalisés par les enfants

Tous les bricolages que nous vous proposons ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par des enfants. Un conseil : prĂ©voyez plusieurs mercredis ou samedis, et attendez-vous Ă  mettre vous aussi la main Ă  la pĂąte

La fin de l’annĂ©e scolaire approche. Pour votre enfant, c’est bientĂŽt le moment de dire au revoir Ă  quelqu’un qui a beaucoup comptĂ© durant dix mois : sa maĂźtresse ou son maĂźtre. Pomme d’Api vous propose dans son supplĂ©ment pour les parents du numĂ©ro de juin cinq cadeaux Ă  fabriquer ensemble. Extraits


  • IdĂ©e n° 1 : Un bol Ă©phĂ©mĂšre Ă  friandises (pour les parents qui aiment mettre la main Ă  la pĂąte)
    Ce qui plaĂźt aux enfants dans ce bricolage : la fabrication de la “colle”, (ah ! la patouille !), l’application des bandes, (prĂ©voir de finir soi-mĂȘme !), la peinture.
  • IdĂ©e n° 2 : Des petits fours super chics (pour les parents qui n’ont pas le temps)
    Ce qui plaĂźt aux enfants dans ce bricolage : manger les marshmallows, les tremper dans le chocolat, les dĂ©corer !
  • IdĂ©e n° 3 : Un cadre-souvenir en carton (pour les parents bricoleurs du dimanche)
    Ce qui plaĂźt aux enfants dans ce bricolage : choisir les papiers, dĂ©couper ou dĂ©chirer les bandes, manipuler la colle au pinceau (mais
 ils se lassent vite !).

→ TĂ©lĂ©chargez ces trois idĂ©es de cadeaux extraites du supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin

  • La fin de l’annĂ©e scolaire approche. Pour votre enfant, c’est bientĂŽt le moment de dire au revoir Ă  quelqu’un qui a beaucoup comptĂ© durant dix mois : sa maĂźtresse ou son maĂźtre. Pomme d’Api vous propose dans son supplĂ©ment pour les parents du numĂ©ro de juin cinq cadeaux Ă  fabriquer ensemble. Extraits
IdĂ©e n° 4 : Un goĂ»ter en kit (pour les parents qui aiment faire les courses)
    Ce qui plaĂźt aux enfants dans ce bricolage : verser couche par couche les ingrĂ©dients (prĂ©voir de les mesurer tous dans des bols diffĂ©rents pour que l’enfant soit ensuite autonome), dĂ©corer l’étiquette, rĂ©aliser aussi la recette pour leur goĂ»ter Ă  eux !
  • IdĂ©e n° 5 : Une boĂźte Ă  trĂ©sors de rĂ©cup’ (pour les parents trĂšs trĂšs trĂšs minutieux)
    Ce qui plaĂźt aux enfants dans ce bricolage : jouer avec les bouchons, choisir et enfiler les perles pour la maĂźtresse, imaginer ce que l’on pourrait mettre dans la petite boĂźte


Cahier parents Merci maĂźtresse !DĂ©couvrez comment rĂ©aliser ces idĂ©es de cadeaux dans le supplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2015.

“Merci maĂźtresse, 5 cadeaux Ă  fabriquer ensemble” –
Dossier et photos réalisés par Anne Bideault
Illustrations Robin – SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d’Api de juin 2015

 

Pourquoi y'a-t-il du yoga dans Pomme d'Api ?

Pourquoi y a-t-il du yoga dans Pomme d’Api ?

Et si vous faisiez une pause avec la petite sĂ©ance de yoga proposĂ©e par Pomme d’Api dans son supplĂ©ment pour les parents ? Laissez-vous guider, tout est expliquĂ© pour dĂ©couvrir avec les enfants les bienfaits de postures trĂšs faciles. Extraits et prĂ©sentation de cette rubrique, Ă  retrouver chaque mois dans Pomme d’Api.

La premiĂšre rubrique de yoga de la presse pour la jeunesse

“Maman, je suis allĂ©e faire ma respiration du ventre dans ma chambre au lieu de me disputer avec ma sƓur”. Oui, oui
 nous sommes bien dans la vraie vie avec ce tĂ©moignage d’une maman citant sa fille de 4 ans lectrice de Pomme d’Api
 et de la rubrique “Petit Yoga”.

Depuis sa crĂ©ation, Pomme d’Api  a toujours eu le souci de s’adresser Ă  tous les sens en Ă©veil de l’enfant, car rien de plus naturel pour lui que bouger, jouer, respirer ! DĂ©jĂ  dans les annĂ©es 1980, les comptines Ă  mimer de Pomme d’Api intĂ©graient le corps comme un moyen d’ouverture et d’invitation Ă  la maĂźtrise de soi. Et mieux connaĂźtre son corps et ses ressources mĂ©connues peut aider un enfant Ă  ne pas se laisser submerger par le tumulte intĂ©rieur de ses Ă©motions.

“Le Petit Yoga” d’aujourd’hui, magnifiquement illustrĂ© par Ilya Green, s’inscrit dans cette tradition au cƓur du projet de Pomme d’Api pour ses petits lecteurs : s’adresser Ă  leur ĂȘtre tout entier, cƓur, tĂȘte et corps !

Une pause pour toute la famille chaque mois

C’est avec Élisabeth Jouanne, professeure de yoga et institutrice en maternelle, que Pomme d’Api  a imaginĂ© la premiĂšre rubrique de yoga de la presse pour la jeunesse ! Et depuis 2008, elle en conçoit chaque mois les pages. Pratiquant le yoga en classe depuis prĂšs de 20 ans, Élisabeth Jouanne a vite mesurĂ© les ressources insoupçonnĂ©es de ces “exercices du corps” – c’est ainsi qu’elle le prĂ©sente dans sa classe. “S’occuper du corps aide le cerveau Ă  mieux fonctionner. Dans ma classe, je sens que les enfants sont plus concentrĂ©s, ils Ă©coutent mieux”.

À la maison, les postures de la rubrique du “Petit Yoga” permettent aux enfants de se calmer et de se dĂ©tendre, mais aussi de prendre conscience de leur corps et de se construire une image positive d’eux-mĂȘmes.

Avec le supplĂ©ment pour les parents “spĂ©cial yoga” de Pomme d’Api du mois de mai 2015, l’enfant devient tortue, bouge comme un papillon, s’enroule comme un hĂ©risson ou s’ouvre comme un cadeau
 Et s’il le fait avec Papa ou Maman, imitant les mouvements de son parent, c’est encore mieux ! Simple et ludique, chaque posture se raconte comme une histoire et se pratique comme un jeu, car un enfant ne “fait” pas du yoga, il “joue” au yoga ! Une invitation Ă  faire une pause en famille sans perdant, ni gagnant
 et dont tout le monde bĂ©nĂ©ficie !

Les petits conseils d’Élisabeth Jouanne pour la sĂ©ance de yoga

PrĂ©alable indispensable à cette petite sĂ©ance de yoga : que l’enfant soit partant et que le parent soit pleinement prĂ©sent !

  • Le lieu : un endroit calme et tranquille.
  • Le moment : Ă  distance du coucher ou d’un repas.
  • La durĂ©e : de 3 Ă  20 minutes. Quand l’enfant en a assez, on arrĂȘte. L’important est d’essayer de ritualiser ce moment, comme un rendez-vous rĂ©gulier. Une fois par semaine, par exemple, le week-end.
  • État d’esprit : pas d’obligation de rĂ©sultat ! La posture n’est pas parfaitement “comme sur le dessin” ? Si l’enfant ne se fait pas mal, laissez faire
 Il faut juste veiller Ă  ce que l’enfant adopte ou quitte sa posture en douceur. “C’est bien de laisser l’enfant libre d’inventer, d’ĂȘtre crĂ©atif avec son corps”, souligne Élisabeth Jouanne.

Le toboggan

Le toboggan est une posture trĂšs tonifiante, Ă  Ă©viter avant le coucher !Yoga : cinq postures faciles pour un atelier yoga en famille - SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api de mai 2015 - Illustrations Ilya Green

Le papillon

Cette posture amusante donne la bonne habitude de se tenir droit, sans pour autant “raidir” l’enfant. Elle peut ĂȘtre proposĂ©e le matin ou en journĂ©e. Elle aide l’enfant Ă  se concentrer.Yoga : cinq postures faciles pour un atelier yoga en famille - SupplĂ©ment pour les parents du magazine Pomme d'Api de mai 2015 - Illustrations Ilya Green

Pratiquer le yoga avec ses élÚves

Pour les enseignants qui souhaitent pratiquer le yoga avec leurs Ă©lĂšves, Bayard Ă©ducation a Ă©laborĂ© la mallette pĂ©dagogique “Le yoga des petits” qui contient :

  • 16 posters avec 16 postures simples ;
  • 1 poster du corps humain ;
  • 16 fiches pĂ©dagogiques cartonnĂ©es ;
  • 1 guide pĂ©dagogique ;
  • 1 DVD de vidĂ©os tournĂ©es en classe.
Anne Ricou, rĂ©dactrice en chef du magazine Pomme d’Api et Élisabeth Jouanne – “Yoga : cinq postures faciles pour un atelier yoga en famille”, supplĂ©ment pour les parents, Pomme d’Api, mai 2015 – Illustrations Ilya Green
Permis de dormir. Illustration : Pascal LemaĂźtre

TĂ©lĂ©chargez un nouveau “Permis de dormir”

Dans son numĂ©ro de fĂ©vrier de Pomme d’Api, votre enfant a dĂ©couvert un petit “permis de dormir” Ă  dĂ©couper. Vous pouvez en imprimer d’autres exemplaires en tĂ©lĂ©chargeant ce fichier


Illustrations : Pascal LemaĂźtre
Les 3-7 ans face aux écrans. Illustration : Pierre Fouillet

Les 3-7 ans face aux écrans

TĂ©lĂ©viseurs, ordinateurs, consoles de jeux, smartphones, tablettes
 au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, les Ă©crans se sont multipliĂ©s dans notre vie. Pomme d’Api fait le point sur le rapport qu’entretiennent avec eux les enfants. Face Ă  l’image, que se passe-t-il dans leurs petites tĂȘtes ? Et comment accompagner les 3-7 ans dans leur dĂ©couverte du monde des Ă©crans ?
Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet

Aujourd’hui, la question n’est plus de se prononcer pour ou contre les Ă©crans

Les Ă©crans sont lĂ , partout. Rares, trĂšs rares, sont les familles qui rĂ©sistent encore Ă  l’envahisseur. Si les ados et les adultes sont les plus gros utilisateurs, nos petits lecteurs rĂ©clament souvent leur tour et se dĂ©brouillent trĂšs bien avec ces objets high-tech. D’autant que certains contenus proposĂ©s sur ces nouveaux outils sont imaginatifs, crĂ©atifs, ludiques, interactifs, poĂ©tiques parfois !

“Il est normal que notre cerveau soit sĂ©duit par ces contenus ludiques, explique Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et sciences cognitives. Les ingrĂ©dients qui les composent sont comme des bonbons pour lui : ils le sĂ©duisent et le mobilisent Ă©normĂ©ment.”

Elena Pasquinelli a participĂ© Ă  la conception d’un projet Ă©ducatif intitulĂ© “Les Ă©, le cerveau et l’enfant” pour la fondation La Main Ă  la pĂąte* et elle confirme : “Les jeux vidĂ©o, par exemple, en jouant Ă  la fois sur les stimuli visuels, sonores, sur notre appĂ©tit pour la rĂ©solution de problĂšmes et pour l’action, mais aussi sur notre intĂ©rĂȘt pour les relations sociales, sont les meilleurs capteurs d’attention du monde audiovisuel.” Console en main, le temps passe donc sans que l’on s’en rende compte
 simplifiant parfois grandement la vie des parents !

Rien ne remplace le monde réel

Elena Pasquinelli
Yann Leroux* est psychologue et travaille dans un CMPP (Centre mĂ©dicopsycho-pĂ©dagogique) Ă  Poitiers. Il anime aussi un blog intitulĂ© “Psy et Geek”. C’est dire s’il n’appartient pas au clan des “anti” ! Mais tout geek qu’il est, il n’en reste pas moins psy : “Le travail psychique qui s’élabore au travers des “vrais” objets est fondamental.”

À la naissance, seuls 10 % des neurones du cerveau humain sont connectĂ©s. Son dĂ©veloppement, commencĂ© in utero, va se poursuivre pendant au moins vingt ans. Plus les explorations vont ĂȘtre variĂ©es, plus le cerveau va se dĂ©velopper. Certes, les outils interactifs rendent les petits utilisateurs moins passifs, et les enfants dĂ©veloppent avec les Ă©crans tactiles une aisance qui nous fascine. Mais Ă  y regarder de prĂšs, bouger un doigt sur une surface lisse n’est pas comparable avec la richesse d’informations que donne le toucher.

Durant ses premiĂšres annĂ©es, un enfant doit dĂ©couvrir le monde qui l’entoure avec tout son corps. Bouger, goĂ»ter, tripoter, sentir le froid, le chaud, l’air, la fatigue physique, mesurer sa force physique, une expĂ©rience du rĂ©el que le monde virtuel ne permet pas. Mais quand mĂȘme, et les applis “ludo-Ă©ducatives” ? Cri du cƓur de Yann Leroux : “Mieux vaut se rouler dans la boue que d’utiliser une appli ludo-Ă©ducative ! Mieux vaut acheter un vrai puzzle que faire un puzzle sur un tĂ©lĂ©phone !”

Comprendre ce qui se passe Ă  l’écran : pas simple !

Tous les parents en font l’expĂ©rience : le rĂ©sumĂ© d’un dessin animĂ© par un enfant de maternelle rĂ©vĂšle bien des surprises. Normal, comprendre un scĂ©nario, c’est complexe. “Car pour suivre une narration, souligne Elena Pasquinelli, il ne s’agit pas uniquement de comprendre ce qu’il se passe Ă  l’écran Ă  l’instant, mais de le relier Ă  ce qu’il s’est passĂ© avant.” Or, la mĂ©moire Ă  court terme n’est pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e chez les petits enfants. On s’en rend compte en CP, lors de l’apprentissage de la lecture : le plus dur n’est pas forcĂ©ment de dĂ©chiffrer les lettres mais de se souvenir de ce que l’on vient de lire !

Ainsi, face Ă  un film ou un dessin animĂ©, pour vraiment comprendre l’histoire, l’enfant a besoin d’un adulte assis Ă  ses cĂŽtĂ©s pour l’aider Ă  faire des liens entre les images. Ce n’est pas pour rien qu’applis, DVD et petits jeux doivent ĂȘtre adaptĂ©s Ă  l’ñge des enfants !

Avant 6 ans : Ă  doses “homĂ©opathiques” et sous surveillance

Elena Pasquinelli
Pour le psychologue comme pour la scientifique, l’entrĂ©e au CP constitue un bon repĂšre, pour faire, si on le souhaite, davantage de place aux Ă©crans. La capacitĂ© Ă  suivre des scĂ©narios imaginaires, Ă  lire et comprendre les consignes, Ă  manipuler les commandes des consoles
 tout est plus maĂźtrisĂ©.

Avant six ans, les expĂ©riences que fait un jeune enfant avec un Ă©cran peuvent ĂȘtre source d’un grand amusement, Ă  condition que l’enfant ne soit pas laissĂ© seul devant l’écran. Cela tombe bien : nombreux sont les adultes qui prĂ©fĂšrent jouer avec leur enfant autour d’un Ă©cran qu’autour de la caisse de Playmobil.

“Les enfants ont conscience que la tablette, le smartphone, sont des objets pour les grands, ajoute aussi Yann Leroux. Les manipuler, c’est promotionnant.” Ce partage est, pour ce psychologue, un des gros atouts de ces Ă©crans : l’occasion de vivre une expĂ©rience et des Ă©motions ensemble et donc, pour l’enfant, de dĂ©couvrir son parent autrement. Observer que son papa, pourtant si prompt Ă  parler de fair-play, s’énerve trĂšs fort quand il perd, c’est dĂ©couvrir son humanitĂ© !

Enfin, pour donner des repĂšres de durĂ©e, le pĂ©dopsychiatre StĂ©phane Clerget, qui a consacrĂ© il y a dix ans un livre sur les enfants face Ă  la tĂ©lĂ©, propose une gradation pratique Ă  mĂ©moriser : pas plus d’une heure par semaine et par annĂ©e d’ñge, en additionnant tous les Ă©crans ! Ce qui donne quand mĂȘme : 3 heures Ă  3 ans, 5 heures Ă  5 ans, 8 heures Ă  8 ans
 À rĂ©partir dans chaque famille par petites doses homĂ©opathiques entre le week-end et les jours d’école. Un vĂ©ritable dĂ©fi quand il y a une fratrie d’ñges variĂ©s.

Face à un écran, des émotions à accompagner

Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet.
Ainsi, quel que soit son Ăąge, Yann Leroux insiste beaucoup sur le fait qu’un enfant ne doit pas ĂȘtre laissĂ© seul face Ă  un Ă©cran ou Ă  la fin d’une partie de jeu sur une appli. Qu’il ait perdu Ă  plusieurs reprises ou qu’il se soit senti le roi du monde, “il est essentiel qu’il puisse faire part de son expĂ©rience Ă  quelqu’un d’autre, pour la digĂ©rer.” Quelqu’un qui l’écoute, le ramĂšne dans la rĂ©alitĂ©, le pousse vers d’autres univers culturels, lui explique que le jeu est conçu pour qu’il perde plus souvent qu’il ne gagne


Bref, Ă  l’ñge Pomme d’Api, si l’on permet l’accĂšs aux Ă©crans, il faut partager avec nos enfants le temps qu’ils passent devant. Pour la baby-sitter numĂ©rique, c’est ratĂ© !

Le temps, la mesure impossible


Nous avons tous en tĂȘte les discussions conflictuelles sur la durĂ©e de la partie : “Encore 5 minutes !” Le temps passe trĂšs vite quand on est passionné  Elena Pasquinelli suggĂšre d’en faire faire l’expĂ©rience aux enfants. AprĂšs un trajet en voiture, on peut demander Ă  chaque membre de la famille : Ă  ton avis, on est restĂ© combien de temps dans la voiture ? Les plus grands pourront rĂ©pondre en minutes, les plus jeunes avec des adjectifs : longtemps, pas longtemps
 On en dĂ©duira que chacun a une perception diffĂ©rente du temps qui passe.

Aussi, pour se mettre d’accord sur le temps passĂ© face Ă  un Ă©cran, faudrait-il utiliser un objet comme un minuteur ? Pourquoi pas, mais avec une mise en garde, prĂ©cise Yann Leroux, “il faut prĂ©voir que l’enfant dĂ©borde, comme ses parents quand ils jouent Ă  Candy Crush Saga ! Ça ne sert Ă  rien de le gronder, il faut l’accompagner dans l’arrĂȘt du jeu. On ne peut pas attendre d’un enfant qu’il se maĂźtrise tout de suite. C’est comme le vĂ©lo : on continue de courir Ă  ses cĂŽtĂ©s lorsqu’il commence Ă  pĂ©daler seul, non ?” Et si l’excitation numĂ©rique gagne nos petits, on reprend
 euh, le Pomme d’Api ?
Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet.

Ressources

  • Elena Pasquinelli a conçu, avec trois autres coauteures, un projet Ă©ducatif intitulĂ© “Les Ă©crans, le cerveau et l’enfant” pour la fondation La Main Ă  la pĂąte dont la mission est de contribuer Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© de l’enseignement de la science et de la technologie Ă  l’école.
  • Retrouvez sur la page Facebook de Pomme d’Api les courtes vidĂ©os créées par La Main Ă  la pĂąte pour attirer l’attention des enfants sur certains mĂ©canismes de notre cerveau face aux Ă©crans. Elles sont Ă©galement disponibles sur le site de la fondation La Main Ă  la pĂąte en cliquant sur fondation-lamap.org/fr/cerveau
  • Yann Leroux est l’auteur de Les jeux vidĂ©o, ça rend pas idiot !, FYP Ă©ditions, 2012.
Anne Bideault, “Pomme d’Api pour les parents”, supplĂ©ment du numĂ©ro 589 de Pomme d’Api, mars 2015. Illustrations Pierre Fouillet.