DĂ©but septembre, votre enfant entrera pour la premiĂšre fois Ă lâĂ©cole ! Pomme dâApi rĂ©pond Ă vos questions les plus courantes sur le jour de la rentrĂ©e en maternelle dans son supplĂ©ment pour les parents. Parole de maĂźtresse : âSi les parents sont tranquilles ce jour-lĂ , les enfants le sont aussi !â
1. Comment bien préparer mon enfant à la rentrée ?
Pas la peine de parler de lâĂ©cole trop longtemps Ă lâavance : lâattente risquerait de crĂ©er de lâapprĂ©hension. Encouragez votre enfant Ă sâhabiller seul, Ă mettre ses chaussures⊠Ăviter aussi de faire de lâĂ©cole une menace. Lucie a ainsi repris la nounou de son fils, qui rĂ©pĂ©tait des phrases du type : âĂ lâĂ©cole, si tu te comportes ainsi, tu seras puni !â
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, autant faire attention aux mots que lâon utilise. Dire Ă un enfant qui rentre en petite section : âTu es grand, tu vas aller Ă lâĂ©coleâ, câest trĂšs troublant : Ă lâĂ©cole, il sera parmi les petits, et ceux que lâon appelle âles grandsâ, ce sont les enfants de Grande Section. Mieux vaut donc dire : âTu as bientĂŽt trois ans, tu as lâĂąge de rentrer Ă la maternelle.â
2. Les adultes vont-ils ĂȘtre aussi attentifs quâĂ la crĂšche ou chez la nounou ?
Avec une moyenne de plus de 25 enfants par classe, cela change de lâattention trĂšs maternelle dont bĂ©nĂ©ficiaient les tout-petits en crĂšche ou chez leur nounou. Les premiers jours, certains enfants sont dĂ©boussolĂ©s par cette foule bruyante et agitĂ©e. Ă nous de faire confiance Ă leur capacitĂ© dâadaptation !
Sur le plan pratique, les enfants apprennent Ă attendre et Ă se dĂ©brouiller seuls, car les adultes font moins les choses Ă leur place. Mais soyons rassurĂ©s : un vrai problĂšme nâĂ©chappe pas Ă la vigilance des enseignants et des Atsem (Agents territoriaux spĂ©cialisĂ©s des Ă©coles maternelles).
3. Le doudou de mon enfant peut-il rentrer dans la classe ?
Oui, bien sĂ»r ! Et vous aussi ! La plupart des enseignants de maternelle ouvrent grand la porte de leur classe aux parents. NâhĂ©sitez pas Ă la franchir. Prenez le temps, allez de table en table avec lui, jouez, familiarisez-vous ensemble avec le lieu et les personnes qui lâaniment.
4. Que faire si mon enfant se met à pleurer ?
Difficile de voir son enfant pleurer⊠mais lui dire : âNe pleure pas, ça va bien se passerâ, lui donnerait lâimpression quâil nâa pas le droit dâavoir peur. Autant Ă©couter ses sanglots en lui disant : âTu pleures, je comprends, câest un grand changement aujourdâhui.â
âLes pleurs des enfants passent trĂšs vite, remarque Laurence Fayolle, enseignante en Petite Section, et souvent les parents ont plus de mal Ă laisser leurs enfants que lâinverse. Pourtant, câest bien Ă eux de nous le confier, et pas Ă nous dâaller le prendre dans leurs bras.â La diffĂ©rence est de taille. Si vous avez dĂ©jĂ la boule au ventre, tant pis, faites accompagner votre enfant par un autre adulte. Cela se passera mieux.
5. Comment faire au moment de quitter mon enfant ?
Autant lâavouer, on aurait envie de partir sur la pointe des pieds⊠Ce nâest pas un cadeau Ă faire aux enseignants ni aux enfants ! Quelle trahison ! Non, courage, prĂ©venez : âJe fais encore un puzzle avec toi, puis je mâen vais.â Et le moment venu, dites clairement : âĂ tout Ă lâheure !â et rappelez qui vient chercher votre enfant, et Ă quelle heure (âaprĂšs la cantine et la siesteâ).
6. Que va-t-il se passer si mon enfant a un âpetit accidentâ ?
Cela sonne comme un ultimatum : pour rentrer en maternelle, il faut âĂȘtre propreâ, câest-Ă -dire ne plus porter de couches. Que va-t-il se passer sâil fait pipi dans sa culotte ?
Une crainte balayĂ©e dans un Ă©clat de rire par Laurence Fayolle : âLes premiers mois, nous passons notre vie aux toilettes ! On y va 3 Ă 4 fois par matinĂ©e !â Peu Ă peu, les enfants apprennent Ă demander. Et puis, un âaccidentâ, ça arrive, et ce nâest pas bien grave !
7. Va-t-il rĂ©ussir Ă faire la sieste Ă lâĂ©cole ?
Une chose est claire pour ceux qui font encore la sieste : Ă lâĂ©cole, on dort moins quâĂ la maison. Jusquâaux vacances dâautomne au moins, les petits sont souvent épuisĂ©s par lâĂ©cole, avec ou sans nouveaux rythmes.
Ă la maison, les heures qui prĂ©cĂšdent le coucher sont difficiles, tant les enfants dĂ©chargent les Ă©motions et les tensions accumulĂ©es dans la journĂ©e. Les enseignants de maternelle le disent Ă mots couverts : en Petite Section, si vous pouvez vous permettre de ne pas le mettre certains aprĂšs-midi, nâhĂ©sitez pas !
8. Et sâil ne se fait pas dâamis ?
Oh, cette vision Ă vous arracher des larmes ! Votre tout-petit, immobile dans un coin de la cour, pouce Ă la bouche et regard perdu, pendant que toute lâĂ©cole sâĂ©gaye en jouant ! Certains sont trĂšs sociables, dâautres ont besoin dâobserver longuement avant de se lancer. Jouer avec ses pairs nĂ©cessite un apprentissage. Les enfants les plus jeunes de la maternelle jouent davantage cĂŽte Ă cĂŽte quâensemble. Puis, peu Ă peu, ils entrent en relation avec les autres.
9. Et si âje nâaccroche pasâ avec la maĂźtresse ?
Devant votre enfant, mieux vaut taire vos rĂ©serves : vous risqueriez de le mettre en porte-Ă -faux sâil lâapprĂ©cie, lui. Si, au contraire, câest votre enfant qui nâaccroche pas avec son enseignant, autant lui expliquer quâil ne peut pas en changer et que âla maĂźtresse nâest pas lĂ pour aimer et ĂȘtre aimĂ©e, elle est lĂ pour faire lâĂ©coleâ, comme le conseille la psychanalyste Myriam Szejer, qui a consacrĂ© un livre Ă la rentrĂ©e en maternelle (voir âLectures de rentrĂ©eâ ci-dessous).
Une fois les premiĂšres semaines passĂ©es, si votre enfant continue de parler de sa maĂźtresse ou de son maĂźtre en termes nĂ©gatifs, nâhĂ©sitez pas Ă demander un rendez-vous. Et si vous-mĂȘme ĂȘtes toujours mal Ă lâaise face Ă lâenseignant, faites de mĂȘme. Un simple Ă©change entre adultes peut parfois lever des malentendus.
10. Les nouveaux rythmes scolaires ne vont-ils pas trop épuiser mon enfant ?
DĂšs cette rentrĂ©e, toutes les Ă©coles publiques adoptent un nouveau rythme. Cinq matinĂ©es seront travaillĂ©es. La plupart des enfants auront dĂ©sormais classe le mercredi matin (ou le samedi matin dans une minoritĂ© de communes). Lâenseignement des aprĂšs-midi sera, lui, raccourci.
En complĂ©ment, des activitĂ©s pĂ©riscolaires seront proposĂ©es, sous la responsabilitĂ© de la commune (et non plus de lâĂducation nationale). Elles sont facultatives. Vous pouvez dĂ©cider de ne pas y inscrire votre enfant, si vous avez la possibilitĂ© de le faire garder autrement. Votre mairie vous renseignera sur lâorganisation choisie.
Lectures de rentrée
Une annĂ©e au foyer, NathanaĂ«l DuprĂ© La Tour, Ădition du FĂ©lin
Une fois nâest pas coutume : câest un papa qui prend la plume, un papa qui a dĂ©cidĂ© de devenir pĂšre au foyer. Cette expĂ©rience, il la relate avec son regard et son style dâintellectuel surdiplĂŽmĂ©, transposant des thĂ©ories fantaisistes de management Ă la gestion familiale. Rien de maternant, beaucoup dâautodĂ©rision : un ovni dans la littĂ©rature parentale.
Le journal de Gaspard, Joséphine Lebard, Marabout
Gaspard a 4 ans Ÿ et il Ă©crit son journal. Enfin, en fait, Ă Pomme dâApi, on le sait, câest sa maman qui le fait Ă sa place. Et elle a beaucoup dâhumour, JosĂ©phine ! Du coup, il est trĂšs drĂŽle, ce vrai faux journal dâun petit citadin : Gaspard va Ă lâĂ©cole, au parc, au musĂ©e, Ă lâĂ©tranger⊠Gaspard a peur du noir, fĂȘte son anniversaire⊠Chaque chapitre se clĂŽt par une double page pratique, avec les avis de psychologues, dâenseignants, dâexperts en tout genre. Pour tous les parents qui âespĂšrent sâamĂ©liorerâ !
Petite école, grande rentrée, Myriam Szejer, Bayard
La rĂ©flexion dâune psychanalyste sur le sens de la rentrĂ©e en maternelle, qui invite les parents Ă se replonger dans leur propre rapport Ă lâĂ©cole. Un incontournable pour mieux accompagner nos enfants lors de cette grande Ă©tape.