Permis de dormir. Illustration : Pascal LemaĂźtre

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Dans son numĂ©ro de fĂ©vrier de Pomme d’Api, votre enfant a dĂ©couvert un petit “permis de dormir” Ă  dĂ©couper. Vous pouvez en imprimer d’autres exemplaires en tĂ©lĂ©chargeant ce fichier


Illustrations : Pascal LemaĂźtre
Les 3-7 ans face aux écrans. Illustration : Pierre Fouillet

Les 3-7 ans face aux écrans

TĂ©lĂ©viseurs, ordinateurs, consoles de jeux, smartphones, tablettes
 au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, les Ă©crans se sont multipliĂ©s dans notre vie. Pomme d’Api fait le point sur le rapport qu’entretiennent avec eux les enfants. Face Ă  l’image, que se passe-t-il dans leurs petites tĂȘtes ? Et comment accompagner les 3-7 ans dans leur dĂ©couverte du monde des Ă©crans ?
Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet

Aujourd’hui, la question n’est plus de se prononcer pour ou contre les Ă©crans

Les Ă©crans sont lĂ , partout. Rares, trĂšs rares, sont les familles qui rĂ©sistent encore Ă  l’envahisseur. Si les ados et les adultes sont les plus gros utilisateurs, nos petits lecteurs rĂ©clament souvent leur tour et se dĂ©brouillent trĂšs bien avec ces objets high-tech. D’autant que certains contenus proposĂ©s sur ces nouveaux outils sont imaginatifs, crĂ©atifs, ludiques, interactifs, poĂ©tiques parfois !

“Il est normal que notre cerveau soit sĂ©duit par ces contenus ludiques, explique Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et sciences cognitives. Les ingrĂ©dients qui les composent sont comme des bonbons pour lui : ils le sĂ©duisent et le mobilisent Ă©normĂ©ment.”

Elena Pasquinelli a participĂ© Ă  la conception d’un projet Ă©ducatif intitulĂ© “Les Ă©, le cerveau et l’enfant” pour la fondation La Main Ă  la pĂąte* et elle confirme : “Les jeux vidĂ©o, par exemple, en jouant Ă  la fois sur les stimuli visuels, sonores, sur notre appĂ©tit pour la rĂ©solution de problĂšmes et pour l’action, mais aussi sur notre intĂ©rĂȘt pour les relations sociales, sont les meilleurs capteurs d’attention du monde audiovisuel.” Console en main, le temps passe donc sans que l’on s’en rende compte
 simplifiant parfois grandement la vie des parents !

Rien ne remplace le monde réel

Elena Pasquinelli
Yann Leroux* est psychologue et travaille dans un CMPP (Centre mĂ©dicopsycho-pĂ©dagogique) Ă  Poitiers. Il anime aussi un blog intitulĂ© “Psy et Geek”. C’est dire s’il n’appartient pas au clan des “anti” ! Mais tout geek qu’il est, il n’en reste pas moins psy : “Le travail psychique qui s’élabore au travers des “vrais” objets est fondamental.”

À la naissance, seuls 10 % des neurones du cerveau humain sont connectĂ©s. Son dĂ©veloppement, commencĂ© in utero, va se poursuivre pendant au moins vingt ans. Plus les explorations vont ĂȘtre variĂ©es, plus le cerveau va se dĂ©velopper. Certes, les outils interactifs rendent les petits utilisateurs moins passifs, et les enfants dĂ©veloppent avec les Ă©crans tactiles une aisance qui nous fascine. Mais Ă  y regarder de prĂšs, bouger un doigt sur une surface lisse n’est pas comparable avec la richesse d’informations que donne le toucher.

Durant ses premiĂšres annĂ©es, un enfant doit dĂ©couvrir le monde qui l’entoure avec tout son corps. Bouger, goĂ»ter, tripoter, sentir le froid, le chaud, l’air, la fatigue physique, mesurer sa force physique, une expĂ©rience du rĂ©el que le monde virtuel ne permet pas. Mais quand mĂȘme, et les applis “ludo-Ă©ducatives” ? Cri du cƓur de Yann Leroux : “Mieux vaut se rouler dans la boue que d’utiliser une appli ludo-Ă©ducative ! Mieux vaut acheter un vrai puzzle que faire un puzzle sur un tĂ©lĂ©phone !”

Comprendre ce qui se passe Ă  l’écran : pas simple !

Tous les parents en font l’expĂ©rience : le rĂ©sumĂ© d’un dessin animĂ© par un enfant de maternelle rĂ©vĂšle bien des surprises. Normal, comprendre un scĂ©nario, c’est complexe. “Car pour suivre une narration, souligne Elena Pasquinelli, il ne s’agit pas uniquement de comprendre ce qu’il se passe Ă  l’écran Ă  l’instant, mais de le relier Ă  ce qu’il s’est passĂ© avant.” Or, la mĂ©moire Ă  court terme n’est pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e chez les petits enfants. On s’en rend compte en CP, lors de l’apprentissage de la lecture : le plus dur n’est pas forcĂ©ment de dĂ©chiffrer les lettres mais de se souvenir de ce que l’on vient de lire !

Ainsi, face Ă  un film ou un dessin animĂ©, pour vraiment comprendre l’histoire, l’enfant a besoin d’un adulte assis Ă  ses cĂŽtĂ©s pour l’aider Ă  faire des liens entre les images. Ce n’est pas pour rien qu’applis, DVD et petits jeux doivent ĂȘtre adaptĂ©s Ă  l’ñge des enfants !

Avant 6 ans : Ă  doses “homĂ©opathiques” et sous surveillance

Elena Pasquinelli
Pour le psychologue comme pour la scientifique, l’entrĂ©e au CP constitue un bon repĂšre, pour faire, si on le souhaite, davantage de place aux Ă©crans. La capacitĂ© Ă  suivre des scĂ©narios imaginaires, Ă  lire et comprendre les consignes, Ă  manipuler les commandes des consoles
 tout est plus maĂźtrisĂ©.

Avant six ans, les expĂ©riences que fait un jeune enfant avec un Ă©cran peuvent ĂȘtre source d’un grand amusement, Ă  condition que l’enfant ne soit pas laissĂ© seul devant l’écran. Cela tombe bien : nombreux sont les adultes qui prĂ©fĂšrent jouer avec leur enfant autour d’un Ă©cran qu’autour de la caisse de Playmobil.

“Les enfants ont conscience que la tablette, le smartphone, sont des objets pour les grands, ajoute aussi Yann Leroux. Les manipuler, c’est promotionnant.” Ce partage est, pour ce psychologue, un des gros atouts de ces Ă©crans : l’occasion de vivre une expĂ©rience et des Ă©motions ensemble et donc, pour l’enfant, de dĂ©couvrir son parent autrement. Observer que son papa, pourtant si prompt Ă  parler de fair-play, s’énerve trĂšs fort quand il perd, c’est dĂ©couvrir son humanitĂ© !

Enfin, pour donner des repĂšres de durĂ©e, le pĂ©dopsychiatre StĂ©phane Clerget, qui a consacrĂ© il y a dix ans un livre sur les enfants face Ă  la tĂ©lĂ©, propose une gradation pratique Ă  mĂ©moriser : pas plus d’une heure par semaine et par annĂ©e d’ñge, en additionnant tous les Ă©crans ! Ce qui donne quand mĂȘme : 3 heures Ă  3 ans, 5 heures Ă  5 ans, 8 heures Ă  8 ans
 À rĂ©partir dans chaque famille par petites doses homĂ©opathiques entre le week-end et les jours d’école. Un vĂ©ritable dĂ©fi quand il y a une fratrie d’ñges variĂ©s.

Face à un écran, des émotions à accompagner

Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet.
Ainsi, quel que soit son Ăąge, Yann Leroux insiste beaucoup sur le fait qu’un enfant ne doit pas ĂȘtre laissĂ© seul face Ă  un Ă©cran ou Ă  la fin d’une partie de jeu sur une appli. Qu’il ait perdu Ă  plusieurs reprises ou qu’il se soit senti le roi du monde, “il est essentiel qu’il puisse faire part de son expĂ©rience Ă  quelqu’un d’autre, pour la digĂ©rer.” Quelqu’un qui l’écoute, le ramĂšne dans la rĂ©alitĂ©, le pousse vers d’autres univers culturels, lui explique que le jeu est conçu pour qu’il perde plus souvent qu’il ne gagne


Bref, Ă  l’ñge Pomme d’Api, si l’on permet l’accĂšs aux Ă©crans, il faut partager avec nos enfants le temps qu’ils passent devant. Pour la baby-sitter numĂ©rique, c’est ratĂ© !

Le temps, la mesure impossible


Nous avons tous en tĂȘte les discussions conflictuelles sur la durĂ©e de la partie : “Encore 5 minutes !” Le temps passe trĂšs vite quand on est passionné  Elena Pasquinelli suggĂšre d’en faire faire l’expĂ©rience aux enfants. AprĂšs un trajet en voiture, on peut demander Ă  chaque membre de la famille : Ă  ton avis, on est restĂ© combien de temps dans la voiture ? Les plus grands pourront rĂ©pondre en minutes, les plus jeunes avec des adjectifs : longtemps, pas longtemps
 On en dĂ©duira que chacun a une perception diffĂ©rente du temps qui passe.

Aussi, pour se mettre d’accord sur le temps passĂ© face Ă  un Ă©cran, faudrait-il utiliser un objet comme un minuteur ? Pourquoi pas, mais avec une mise en garde, prĂ©cise Yann Leroux, “il faut prĂ©voir que l’enfant dĂ©borde, comme ses parents quand ils jouent Ă  Candy Crush Saga ! Ça ne sert Ă  rien de le gronder, il faut l’accompagner dans l’arrĂȘt du jeu. On ne peut pas attendre d’un enfant qu’il se maĂźtrise tout de suite. C’est comme le vĂ©lo : on continue de courir Ă  ses cĂŽtĂ©s lorsqu’il commence Ă  pĂ©daler seul, non ?” Et si l’excitation numĂ©rique gagne nos petits, on reprend
 euh, le Pomme d’Api ?
Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet.

Ressources

  • Elena Pasquinelli a conçu, avec trois autres coauteures, un projet Ă©ducatif intitulĂ© “Les Ă©crans, le cerveau et l’enfant” pour la fondation La Main Ă  la pĂąte dont la mission est de contribuer Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© de l’enseignement de la science et de la technologie Ă  l’école.
  • Retrouvez sur la page Facebook de Pomme d’Api les courtes vidĂ©os créées par La Main Ă  la pĂąte pour attirer l’attention des enfants sur certains mĂ©canismes de notre cerveau face aux Ă©crans. Elles sont Ă©galement disponibles sur le site de la fondation La Main Ă  la pĂąte en cliquant sur fondation-lamap.org/fr/cerveau
  • Yann Leroux est l’auteur de Les jeux vidĂ©o, ça rend pas idiot !, FYP Ă©ditions, 2012.
Anne Bideault, “Pomme d’Api pour les parents”, supplĂ©ment du numĂ©ro 589 de Pomme d’Api, mars 2015. Illustrations Pierre Fouillet.
Que nous apprennent nos enfants ? Illustration : Pierre Fouillet

Que nous apprennent nos enfants ?

Pour la nouvelle annĂ©e, la rĂ©daction de Pomme d’Api a choisi de donner la parole Ă  des parents en leur demandant de tĂ©moigner de tout ce qu’ils dĂ©couvraient du monde et d’eux-mĂȘmes grĂące Ă  leur(s) enfant(s). Peut-ĂȘtre vous donneront-ils aussi envie de rĂ©flĂ©chir Ă  toutes les belles choses que vous transmettent vos tout-petits ?

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.Que nous apprennent nos enfants ? La parole aux parents


On se prĂ©occupe tant de savoir ce que les adultes doivent transmettre aux enfants, leur apporter, leur enseigner, que l’on oublie souvent de souligner combien ils nous enrichissent, eux, dĂšs leur premier instant de vie. Oui, un petit apprend beaucoup Ă  un adulte ! Les parents qui tĂ©moignent ici nous ont confiĂ© – non sans fierté – ce que leurs enfants leur ont appris.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.“À faire des bracelets en Ă©lastiques !” Sylvie, 39 ans, deux garçons de 3 et 8 ans, une fille de 4 ans.

“À faire plusieurs choses en mĂȘme temps
 correctement !” Nathalie, trois enfants de 5 à 10 ans.

“Des choses sur le systĂšme solaire ! GrĂące Ă  mon fils aĂźnĂ©, j’apprends des choses que je n’ai jamais sues ou que j’ai oubliĂ©es. Je vais bientĂŽt arriver aux limites de mes connaissances en sciences si ça continue !” Myriam, 35 ans, trois enfants de 2 à 7 ans.

“À vivre sans sommeil.” Thierry, 39 ans, deux filles de 5 et 7 ans.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.“À rire ! Ils rient tellement plus que nous qu’on a l’impression d’ĂȘtre de vrais rabat-joie !” Myriam.

“À jouer ! J’ai eu une enfance assez sĂ©rieuse, et je n’ai pas le souvenir d’avoir jouĂ© pendant des heures comme le font mes enfants. Ce sont eux qui m’ont appris le plaisir de jouer. Je m’y laisse aller sans complexes, je peux jouer des mercredis entiers aux Mille Bornes !” Myriam.SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

“À ĂȘtre flexible. Ce qui est vrai pour l’aĂźnĂ© ne l’est pas pour la seconde. Ce qui Ă©tait vrai il y a six mois ne l’est plus aujourd’hui. Avoir des enfants, c’est se remettre sans cesse en question. C’est trĂšs positif, ça nous maintient en grande forme, mĂȘme si c’est trĂšs fatigant. On ne peut pas faire le vieux chnoque rigide, qui dit que c’est comme ça et pas autrement !” Sylvie.

“À profiter du prĂ©sent, sans ĂȘtre toujours dans l’avenir ou le passĂ©. Les enfants sont Ă  l’écoute de leurs envies du moment, et du plaisir qu’ils y prennent. Et nous, on essaie de les en extirper, en leur disant qu’il faut se prĂ©parer pour telle et telle chose. Pourtant, ĂȘtre ancrĂ© dans le prĂ©sent, c’est tellement prĂ©cieux ! C’est ce qu’on lit partout, qu’on apprend en mĂ©ditation
 J’essaie donc de m’inspirer d’eux, mais ce n’est pas simple pour moi qui envisage la vie comme une succession de tĂąches.” Myriam.

“À me poser. Avant d’avoir des enfants, j’étais toujours dans l’action, se poser n’était pas dans mon concept de vie, sauf si c’était ‘mĂ©rité’, aprĂšs un gros effort sportif, par exemple. Maintenant, je peux passer du temps Ă  les observer jouer sans avoir le sentiment de vivre moins.” Sylvie.

“À prendre le temps ! Avec un enfant, tu n’es plus maĂźtre de ton temps. C’est lui qui fixe quand les choses sont possibles, et quelle place donner Ă  ta propre vie et Ă  ta vie professionnelle. Au dĂ©but, cette concession n’est pas facile, mais elle oblige Ă  revenir Ă  l’essentiel : qu’est-ce qu’il est important de vivre et de transmettre, qu’est-ce qui est important dans la vie ?” StĂ©phane, 40 ans, une fille de 10 mois.

“À prendre soin de soi ! J’ai eu mon premier enfant tard. Je me dis qu’il faut que je sois lĂ  pour elle le plus longtemps possible. J’ai donc changĂ© mon rapport Ă  la santĂ©, Ă  mon rythme de vie, Ă  mon alimentation.” StĂ©phane.SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

“À ralentir. Nous, adultes, avons tendance Ă  partir 5 min avant l’heure, puisque l’école est Ă  5 minutes ! Et pourtant, quel plaisir de prendre 20 minutes pour s’y rendre, SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.en regardant chaque caillou, chaque fourmi ! EugĂ©nie, 33 ans, deux garçons de 4 et 18 mois.

“À se pencher sur les escargots.” Thierry.

“À anticiper, Ă  s’organiser. C’est sĂ»r, c’est moins poĂ©tique !” EugĂ©nie.

“À ĂȘtre plus fĂ©minine. Ma fille de 4 ans est trĂšs coquette, ce qui n’était pas mon cas, ni celui de ma mĂšre. Elle m’a mise sur les rails, et peu Ă  peu je dĂ©couvre ma fĂ©minitĂ©. DĂšs que je fais un effort vestimentaire, elle me complimente ! Je n’ai pas envie qu’elle ait honte de sa mĂšre !” Sylvie.

“L’humilitĂ©. Avant d’avoir des enfants, j’avais des principes, une image de la parentalitĂ© et de l’enfant idĂ©al. Au quotidien, on se remet en question tous les jours ! Ce qui me paraissait Ă©vident s’avĂšre ne pas l’ĂȘtre pour mes enfants. Par exemple, j’essayais d’expliquer verbalement certaines choses, jusqu’à ce que je me rende compte que mon fils Ă©tait trĂšs visuel. J’utilise le dessin, maintenant !” EugĂ©nie.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.“À apprivoiser l’eau. L’eau n’est pas mon Ă©lĂ©ment, je n’ai jamais aimĂ© l’eau, je n’aime pas me baigner, nager. GrĂące Ă  eux, je la dĂ©couvre, et c’est un plaisir partagĂ©.” Sylvie.

“À accepter et apprĂ©cier que le temps disponible fasse le tri dans les projets : nous ne faisons qu’un quart de ceux que nous avons en tĂȘte. Et alors ? Les choses que l’on n’a pas pris le temps de faire ne sont pas si importantes que ça.
Les enfants nous poussent Ă  l’essentiel. Un exemple ? Il y a toujours autre chose Ă  faire plutĂŽt que de jouer aux Playmobil. Mais si on opte toujours pour le sage ou le raisonnable, on ne jouera jamais aux Playmobil avec son enfant ! RĂ©pondre ‘on verra’ ou ‘dans 5 minutes’, soyons honnĂȘtes, ça veut dire ‘jamais’. Je devrais d’ailleurs m’en souvenir dans mon boulot ! FrĂ©dĂ©ric, 39 ans, trois enfants de 4, 8 et 11 ans.

Témoignez vous aussi de votre expérience de parent

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

Qu’apprennent les enfants Ă  leurs parents ? Interview d’une psychanalyste


Catherine Bergeret-Amselek est psychanalyste. Elle s’est en particulier penchĂ©e sur les grandes Ă©tapes de la vie, et reçoit beaucoup de parents, de toutes gĂ©nĂ©rations, dans son cabinet. Nous lui avons posĂ© la mĂȘme question qu’aux parents “Pomme d’Api” : qu’apprennent les enfants Ă  leurs parents ?SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

“Un jeune parent part en gĂ©nĂ©ral avec de grandes thĂ©ories en tĂȘte. Tout en lui prouvant qu’il a beaucoup de ressources en lui, l’enfant va l’obliger à s’adapter Ă  la rĂ©alitĂ©, y compris Ă  renoncer Ă  ĂȘtre parfait : ĂȘtre parent, c’est une tĂąche impossible !

L’enfant nous pousse au bout de nos limites, nous fait dĂ©couvrir notre douceur, notre patience, notre gĂ©nĂ©rositĂ©, tout autant que notre impatience, notre colĂšre, notre lassitude, notre Ă©goĂŻsme.

Un enfant remet les prioritĂ©s vitales par ordre d’importance. Il pousse en particulier les adultes Ă  ĂȘtre prĂ©sents Ă  eux-mĂȘmes et aux autres, ce qui nous manque cruellement aujourd’hui : nous sommes toujours dans l’avoir, dans la reprĂ©sentation. Aux cĂŽtĂ©s d’un enfant,l’adulte va se rendre compte que la vie, c’est manger, boire, jouer, dormir


Un enfant nous amĂšne aussi Ă  recontacter l’enfant en nous et restaure notre capacitĂ© Ă  jouer. Or, l’espace psychique du jeu, c’est celui d’oĂč partent la rĂȘverie, la crĂ©ativitĂ©, la vie spirituelle.Cela fait grandir l’adulte, le repositionne sur le sens de la vie.

D’ailleurs, les enfants sont spontanĂ©s, sans tabou, alors que leurs parents en ont pleins. Ils vont droit au but en posant des questions existentielles. C’est trĂšs Ă©mouvant et trĂšs fatigant Ă  la fois. C’est pour cela qu’il faut s’accorder des temps de pause pour avoir Ă  nouveau l’énergie de revenir vers l’enfant.”

Catherine Bergeret-Amselek organise en octobre prochain un colloque sur les Ăąges de la vie.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d’Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.
Recette : la couronne Ă  croquer. Photo : Tabou

Recette : la couronne Ă  croquer

Et si, cette annĂ©e, vous proposiez Ă  votre enfant de prĂ©parer une dĂ©licieuse couronne des Rois Ă  partager pour l’Épiphanie ? Toute une partie de cette recette, offerte par le magazine Pomme d’Api, a Ă©tĂ© conçue pour que les petites mains puisse la rĂ©aliser sans difficultĂ© !

Ingrédients pour le gùteau

  • un yaourt nature
  • 3 pots de farine
  • 2 pots de sucre en poudre
  • un demi-pot d’huile
  • 2 Ɠufs
  • un sachet de levure

Réalisation du gùteau

  • Verse le yaourt dans un saladier. Lave et essuie le pot de yaourt, il va te servir d’unitĂ© de mesure.
  • Ajoute dans le saladier : la farine, la levure, le sucre, les Ɠufs, l’huile.
  • MĂ©lange bien et verse le tout dans un moule beurrĂ© en forme de couronne.
  • Fais cuire Ă  four chaud, thermostat 6 (180 Â°C), pendant environ 30 minutes.
  • DĂ©moule le gĂąteau sur une assiette.

Ingrédients pour la décoration

  • des biscuits secs (langues de chat)
  • des bonbons

Décoration de la couronne

  • Laisse bien refroidir le gĂąteau, avant de le dĂ©corer !
  • Demande Ă  un grand de faire une fente d’environ 2 cm de profondeur tout autour du gĂąteau, sur le dessus. Dans cette fente, glisse un biscuit, puis un bonbon, puis un biscuit, et ainsi de suite.
  • Fais aussi des petites fentes sur le cĂŽtĂ©, et plante un bonbon dedans. Tu peux aussi ajouter une fĂšve !
TĂ©lĂ©chargez “Une couronne Ă  croquer”, Pomme d'Api, janvier 2017. Conception et texte : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne. Photos : Tabou.

→  TĂ©lĂ©chargez la recette de la couronne des Rois Ă  croquer.

“Une couronne Ă  croquer”, Pomme d’Api, n°611. Conception et texte : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne. Photos : Tabou.

DĂ©couvrir d’autres recettes de Pomme d’Api

“Une annĂ©e en maternelle n°4”, Pomme d'Api n°568, dĂ©cembre 2020 - Texte : Anne Ricou - Illustration : Robin.

Une annĂ©e en maternelle : un atelier Montessori en classe

Anne Reuillon est maĂźtresse en maternelle. Chaque mois, elle rĂ©pond Ă  nos questions sur l’école et les enfants dans Pomme d’Api. À lire et Ă  Ă©couter, son tĂ©moignage sur le dĂ©roulement des ateliers Montessori mis en place dans sa classe.

Pomme d’Api : depuis 3 ans, vous avez mis en place des ateliers Montessori dans votre classe. Quel est le principe ?

Anne Reuillon : Ce qu’il faut retenir d’un atelier Montessori en classe, c’est d’abord que l’on prĂ©sente individuellement Ă  chaque enfant un travail qu’il a ENVIE de faire. On part de son envie. Parfois, c’est juste parce que l’enfant trouve que le matĂ©riel est beau


Pomme d’Api : Pouvez-vous nous donner un exemple ?

Anne Reuillon : Eh bien, par exemple, le premier atelier de “vie pratique” est celui qui consiste Ă  ouvrir et fermer des boĂźtes. Il regroupe, du plus simple au plus compliquĂ©, tout ce qui relĂšve de la manipulation fine. Cela peut ĂȘtre des activitĂ©s de transvasement : verser du riz, des grains, de l’eau, du sable
, trier des graines, visser et dĂ©visser des boulons, etc. Une progression par niveau de difficultĂ© a Ă©tĂ© pensĂ©e de la petite Ă  la grande section. Chaque atelier est extrĂȘmement rĂ©flĂ©chi : on ne prĂ©sente pas n’importe quoi, n’importe comment. La premiĂšre fois, j’accompagne toujours l’enfant et je commence par nommer l’atelier. L’enfant prend le matĂ©riel, s’assoit Ă  une table, je m’assieds Ă  cĂŽtĂ©, et j’explique : “D’abord, c’est moi, ensuite, c’est toi”


Pomme d’Api : Vous accompagnez l’enfant selon le principe de “Aide-moi Ă  faire tout seul” Ă©voquĂ© par Maria Montessori ?

Anne Reuillon :Oui, en effet. Et quand j’ai fini ma prĂ©sentation, je termine toujours en disant Ă  l’enfant : “Maintenant, je t’ai prĂ©sentĂ© ce travail (je le renomme : ici, “Ouvrir et fermer les boĂźtes”), on va le ranger ensemble et tu pourras le prendre tout seul quand tu voudras, autant de fois que tu voudras.” Et lorsque je dis cela aux enfants, ils ont un sourire jusqu’aux oreilles !

Écoutez le tĂ©moignage d’Anne Reuillon

Pour complĂ©ter cette interview, la rĂ©daction de Pomme d’Api vous propose d’écouter Anne Reuillon qui raconte dans ce tĂ©moignage “Pourquoi et comment elle a tout changĂ© dans sa classe.”

“Une annĂ©e en maternelle n°4”, Pomme d’Api n°568, dĂ©cembre 2020 – Propos recueillis par Anne Ricou. Illustration : Robin.
Cauchemars et terreurs nocturnes. Illustration : Robin

Cauchemars et terreurs nocturnes

“J’ai fait un cauchemar
” Cet appel au secours vient souvent interrompre votre précieux sommeil ? Normal, répondent les psys : l’ñge “Pomme d’Api”, c’est l’ñge des cauchemars ! Courageusement, notre journaliste est partie à la rencontre des monstres et des méchants qui peuplent les nuits des enfants.

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinUne annĂ©e, ma fille faisait des cauchemars Ă  rĂ©pĂ©tition. Tant et si bien qu’elle redoutait d’aller se coucher, apprĂ©hendant ces mauvais rĂȘves qui viendraient la sortir de son sommeil dans la terreur. Elle parlait beaucoup des mĂ©chants, qui, Ă  n’y pas manquer, escaladeraient le portail et atteindraient la fenĂȘtre de sa chambre Ă  l’aide d’un escabeau.

Pour la rassurer, nous avons alignĂ© des arguments cartĂ©siens : la porte est fermĂ©e Ă  clĂ©, les volets sont solides, la gendarmerie est Ă  deux pas
 Sans penser que, parlant ainsi, nous accrĂ©ditions l’existence des fameux mĂ©chants ! Sans penser que  les fameux mĂ©chants prenaient naissance en elle, et pas Ă  l’extĂ©rieur ! “J’ai raison d’avoir peur”, devait se dire notre petite fille


Des mĂ©chants ? Quels mĂ©chants ?

Mais alors, comment apporter son soutien à son enfant qui fait des cauchemars ? “Les parents sont mal placĂ©s, reconnaĂźt Françoise GuĂ©rin, psychologue et auteur
 de polars, car ce sont souvent eux les “mĂ©chants” des rĂȘves de leurs enfants, cachĂ©s sous les traits de dinosaures, de monstres ou de sorciĂšres.”

Quoi ? Nous, des mĂ©chants ? Quelle injustice, quelle ingratitude ! Rien que de trĂšs naturel et sain, pourtant, Ă  l’ñge oĂč l’enfant commence Ă  s’affirmer comme individu. Il cherche alors Ă  s’opposer Ă  ceux qui lui sont le plus chers, ses parents. Il Ă©prouve pour eux des sentiments extrĂȘmement forts, d’amour et de haine.

De notre cĂŽtĂ©, les parents se montrent de plus en plus exigeants à son Ă©gard, s’attendant Ă  ce que leur enfant soit propre, qu’il patiente, qu’il range, qu’il dise bonjour
 Cela produit des conflits internes et de l’inquiĂ©tude qui se manifestent sous la forme de cauchemars ou de terreurs nocturnes.

On comprend dĂšs lors qu’interprĂ©ter à voix haute le rĂ©cit que notre enfant vient de nous faire, ou insister pour qu’il raconte son cauchemar est maladroit : il sent confusĂ©ment que son dĂ©sir inconscient, qui se manifeste dans ce mauvais rĂȘve, est inavouable !

De l’influence des images

On a parfois l’impression que le cauchemar est causĂ© par un dessin animĂ©, une histoire terrifiante, un film : ce qui a Ă©tĂ© lu, entendu ou vu, les jours prĂ©cĂ©dents, vient peupler les nuits des enfants – comme celles des adultes, d’ailleurs. Mais ce n’est pas ce qui provoque le cauchemar : la peur est dĂ©jĂ  lĂ , Ă  l’intĂ©rieur de l’enfant, et va se glisser dans le “matĂ©riel” mis Ă  disposition par les histoires lues ou vues, voire dans le chien fĂ©roce du voisin qui aboie si fort.

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinS’il est prĂ©judiciable de laisser un petit devant le journal tĂ©lĂ©visĂ© ou des films inadaptĂ©s Ă  son Ăąge, il est inutile de supprimer ou d’édulcorer les histoires qui font peur. Laissez votre enfant choisir l’histoire du coucher, et tant pis s’il s’agit du Grand MĂ©chant Loup ! Il est donc vain de croire que l’on peut repousser les mauvais rĂȘves, qui sont des phĂ©nomĂšnes psychiques sains.

Reste que l’on peut essayer d’aider l’enfant à mieux les vivre. Pour cela, il peut ĂȘtre salutaire de dire qu’on en fait parfois aussi et de parler de ses propres souvenirs d’enfance : “Moi aussi, je faisais des cauchemars qui m’ont fait trĂšs peur. Et puis je me suis rendu compte que ces peurs Ă©taient dans ma tĂȘte.”

On peut aussi Ă©couter avec attention le rĂ©cit que l’enfant fait, lui proposer de le dessiner, ou de dessiner nous-mĂȘmes le cauchemar sous sa dictĂ©e : “Elle Ă©tait comment sa queue ? Comme ça ?” Et comme dire ses peurs n’est jamais facile, on peut les faire dire Ă  des figurines : “Il a peur de quoi, ton doudou ?”

Et les “talismans” ?

“Au centre de loisirs, mes enfants ont confectionnĂ© un ‘piĂšge Ă  cauchemars’, relate Emmanuelle. Ils y croient beaucoup. Moi, je trouve qu’on leur fait une fausse promesse !” Pas faux. Que les enfants y croient, c’est une chose. Que l’adulte les incite Ă  y croire en est une autre.

Pour contourner cet Ă©cueil, Françoise GuĂ©rin suggĂšre plutĂŽt de soutenir les propositions de l’enfant, en lui demandant : “À ton avis, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour faire reculer les cauchemars ?” Avantage : le parent prouve qu’il se prĂ©occupe du problĂšme de son enfant. Ensemble, ils y consacrent du temps, en parlent, et l’enfant est actif. À nous de prendre ses solutions au sĂ©rieux, sans s’en moquer.

Antoine, 5 ans, pose tous les soirs son arc et ses flĂšches sur sa table de chevet. Jeanne, 6 ans, dispose un rempart de Playmobil sur la rambarde de son lit. Une petite patiente de Françoise GuĂ©rin a tracĂ© Ă  la craie une ligne “anti-cauchemars” tout autour de son lit. Chez d’autres, le spray anti-moustiques fonctionne en toutes saisons pour chasser les monstres de la nuit. Pschitt, pschitt, disparaissez, vilains fantĂŽmes !Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : Robin

À quel moment faut-il s’inquiĂ©ter des cauchemars d’un enfant ?

Difficile de distinguer les cauchemars ordinaires, qui font partie du dĂ©veloppement de tout enfant, de ceux qui trahissent un vrai problĂšme. La psychologue Françoise GuĂ©rin conseille de s’adresser Ă  un tiers, quand la frĂ©quence et l’intensitĂ© des cauchemars sont importantes, quand l’enfant s’en plaint et en parle beaucoup, quand les cauchemars commencent Ă  prĂ©occuper toute la famille, occasionnant des discussions entre les parents. Se souvenant d’un ado venu la voir au bout d’une dĂ©cennie de mauvaises nuits, elle ajoute : “Mieux vaut consulter pour pas grand-chose que laisser s’enkyster un problĂšme.”Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : Robin

Terreurs nocturnes, cauchemars, quelle différence ?

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinLa terreur nocturne se manifeste dans la premiĂšre phase de sommeil (que ce soit la nuit ou durant la sieste). L’enfant semble Ă©veillĂ©, s’agite, s’assoit, peut avoir les yeux ouverts, crier ou prononcer des mots. Il repousse les bras qui veulent le prendre pour le rassurer. Il finit par s’apaiser seul et poursuit son sommeil. En fait, il ne s’est pas rĂ©veillĂ©.

Face à ce type de manifestations, il n’y a pas grand-chose à faire, sauf à veiller à ce qu’il ne se fasse pas mal en bougeant dans son sommeil. Le lendemain, il n’en aura pas de souvenir.

Le cauchemar, lui, apparaĂźt plus longtemps aprĂšs l’endormissement et l’émotion qu’il provoque rĂ©veille l’enfant, qui aura la mĂ©moire de ce qu’il a rĂȘvĂ©. Une fois rassurĂ©, apaisĂ©, il se rendort.

Pomme d’Api pour les parents – “J’ai peur des cauchemars” – SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 – Texte : Anne Bideault – Illustrations : Robin.