Que nous apprennent nos enfants ? Illustration : Pierre Fouillet

Que nous apprennent nos enfants ?

Pour la nouvelle annĂ©e, la rĂ©daction de Pomme d’Api a choisi de donner la parole Ă  des parents en leur demandant de tĂ©moigner de tout ce qu’ils dĂ©couvraient du monde et d’eux-mĂȘmes grĂące Ă  leur(s) enfant(s). Peut-ĂȘtre vous donneront-ils aussi envie de rĂ©flĂ©chir Ă  toutes les belles choses que vous transmettent vos tout-petits ?

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.Que nous apprennent nos enfants ? La parole aux parents


On se prĂ©occupe tant de savoir ce que les adultes doivent transmettre aux enfants, leur apporter, leur enseigner, que l’on oublie souvent de souligner combien ils nous enrichissent, eux, dĂšs leur premier instant de vie. Oui, un petit apprend beaucoup Ă  un adulte ! Les parents qui tĂ©moignent ici nous ont confiĂ© – non sans fierté – ce que leurs enfants leur ont appris.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.“À faire des bracelets en Ă©lastiques !” Sylvie, 39 ans, deux garçons de 3 et 8 ans, une fille de 4 ans.

“À faire plusieurs choses en mĂȘme temps
 correctement !” Nathalie, trois enfants de 5 à 10 ans.

“Des choses sur le systĂšme solaire ! GrĂące Ă  mon fils aĂźnĂ©, j’apprends des choses que je n’ai jamais sues ou que j’ai oubliĂ©es. Je vais bientĂŽt arriver aux limites de mes connaissances en sciences si ça continue !” Myriam, 35 ans, trois enfants de 2 à 7 ans.

“À vivre sans sommeil.” Thierry, 39 ans, deux filles de 5 et 7 ans.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.“À rire ! Ils rient tellement plus que nous qu’on a l’impression d’ĂȘtre de vrais rabat-joie !” Myriam.

“À jouer ! J’ai eu une enfance assez sĂ©rieuse, et je n’ai pas le souvenir d’avoir jouĂ© pendant des heures comme le font mes enfants. Ce sont eux qui m’ont appris le plaisir de jouer. Je m’y laisse aller sans complexes, je peux jouer des mercredis entiers aux Mille Bornes !” Myriam.SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

“À ĂȘtre flexible. Ce qui est vrai pour l’aĂźnĂ© ne l’est pas pour la seconde. Ce qui Ă©tait vrai il y a six mois ne l’est plus aujourd’hui. Avoir des enfants, c’est se remettre sans cesse en question. C’est trĂšs positif, ça nous maintient en grande forme, mĂȘme si c’est trĂšs fatigant. On ne peut pas faire le vieux chnoque rigide, qui dit que c’est comme ça et pas autrement !” Sylvie.

“À profiter du prĂ©sent, sans ĂȘtre toujours dans l’avenir ou le passĂ©. Les enfants sont Ă  l’écoute de leurs envies du moment, et du plaisir qu’ils y prennent. Et nous, on essaie de les en extirper, en leur disant qu’il faut se prĂ©parer pour telle et telle chose. Pourtant, ĂȘtre ancrĂ© dans le prĂ©sent, c’est tellement prĂ©cieux ! C’est ce qu’on lit partout, qu’on apprend en mĂ©ditation
 J’essaie donc de m’inspirer d’eux, mais ce n’est pas simple pour moi qui envisage la vie comme une succession de tĂąches.” Myriam.

“À me poser. Avant d’avoir des enfants, j’étais toujours dans l’action, se poser n’était pas dans mon concept de vie, sauf si c’était ‘mĂ©rité’, aprĂšs un gros effort sportif, par exemple. Maintenant, je peux passer du temps Ă  les observer jouer sans avoir le sentiment de vivre moins.” Sylvie.

“À prendre le temps ! Avec un enfant, tu n’es plus maĂźtre de ton temps. C’est lui qui fixe quand les choses sont possibles, et quelle place donner Ă  ta propre vie et Ă  ta vie professionnelle. Au dĂ©but, cette concession n’est pas facile, mais elle oblige Ă  revenir Ă  l’essentiel : qu’est-ce qu’il est important de vivre et de transmettre, qu’est-ce qui est important dans la vie ?” StĂ©phane, 40 ans, une fille de 10 mois.

“À prendre soin de soi ! J’ai eu mon premier enfant tard. Je me dis qu’il faut que je sois lĂ  pour elle le plus longtemps possible. J’ai donc changĂ© mon rapport Ă  la santĂ©, Ă  mon rythme de vie, Ă  mon alimentation.” StĂ©phane.SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

“À ralentir. Nous, adultes, avons tendance Ă  partir 5 min avant l’heure, puisque l’école est Ă  5 minutes ! Et pourtant, quel plaisir de prendre 20 minutes pour s’y rendre, SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.en regardant chaque caillou, chaque fourmi ! EugĂ©nie, 33 ans, deux garçons de 4 et 18 mois.

“À se pencher sur les escargots.” Thierry.

“À anticiper, Ă  s’organiser. C’est sĂ»r, c’est moins poĂ©tique !” EugĂ©nie.

“À ĂȘtre plus fĂ©minine. Ma fille de 4 ans est trĂšs coquette, ce qui n’était pas mon cas, ni celui de ma mĂšre. Elle m’a mise sur les rails, et peu Ă  peu je dĂ©couvre ma fĂ©minitĂ©. DĂšs que je fais un effort vestimentaire, elle me complimente ! Je n’ai pas envie qu’elle ait honte de sa mĂšre !” Sylvie.

“L’humilitĂ©. Avant d’avoir des enfants, j’avais des principes, une image de la parentalitĂ© et de l’enfant idĂ©al. Au quotidien, on se remet en question tous les jours ! Ce qui me paraissait Ă©vident s’avĂšre ne pas l’ĂȘtre pour mes enfants. Par exemple, j’essayais d’expliquer verbalement certaines choses, jusqu’à ce que je me rende compte que mon fils Ă©tait trĂšs visuel. J’utilise le dessin, maintenant !” EugĂ©nie.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.“À apprivoiser l’eau. L’eau n’est pas mon Ă©lĂ©ment, je n’ai jamais aimĂ© l’eau, je n’aime pas me baigner, nager. GrĂące Ă  eux, je la dĂ©couvre, et c’est un plaisir partagĂ©.” Sylvie.

“À accepter et apprĂ©cier que le temps disponible fasse le tri dans les projets : nous ne faisons qu’un quart de ceux que nous avons en tĂȘte. Et alors ? Les choses que l’on n’a pas pris le temps de faire ne sont pas si importantes que ça.
Les enfants nous poussent Ă  l’essentiel. Un exemple ? Il y a toujours autre chose Ă  faire plutĂŽt que de jouer aux Playmobil. Mais si on opte toujours pour le sage ou le raisonnable, on ne jouera jamais aux Playmobil avec son enfant ! RĂ©pondre ‘on verra’ ou ‘dans 5 minutes’, soyons honnĂȘtes, ça veut dire ‘jamais’. Je devrais d’ailleurs m’en souvenir dans mon boulot ! FrĂ©dĂ©ric, 39 ans, trois enfants de 4, 8 et 11 ans.

Témoignez vous aussi de votre expérience de parent

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

Qu’apprennent les enfants Ă  leurs parents ? Interview d’une psychanalyste


Catherine Bergeret-Amselek est psychanalyste. Elle s’est en particulier penchĂ©e sur les grandes Ă©tapes de la vie, et reçoit beaucoup de parents, de toutes gĂ©nĂ©rations, dans son cabinet. Nous lui avons posĂ© la mĂȘme question qu’aux parents “Pomme d’Api” : qu’apprennent les enfants Ă  leurs parents ?SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d'Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.

“Un jeune parent part en gĂ©nĂ©ral avec de grandes thĂ©ories en tĂȘte. Tout en lui prouvant qu’il a beaucoup de ressources en lui, l’enfant va l’obliger à s’adapter Ă  la rĂ©alitĂ©, y compris Ă  renoncer Ă  ĂȘtre parfait : ĂȘtre parent, c’est une tĂąche impossible !

L’enfant nous pousse au bout de nos limites, nous fait dĂ©couvrir notre douceur, notre patience, notre gĂ©nĂ©rositĂ©, tout autant que notre impatience, notre colĂšre, notre lassitude, notre Ă©goĂŻsme.

Un enfant remet les prioritĂ©s vitales par ordre d’importance. Il pousse en particulier les adultes Ă  ĂȘtre prĂ©sents Ă  eux-mĂȘmes et aux autres, ce qui nous manque cruellement aujourd’hui : nous sommes toujours dans l’avoir, dans la reprĂ©sentation. Aux cĂŽtĂ©s d’un enfant,l’adulte va se rendre compte que la vie, c’est manger, boire, jouer, dormir


Un enfant nous amĂšne aussi Ă  recontacter l’enfant en nous et restaure notre capacitĂ© Ă  jouer. Or, l’espace psychique du jeu, c’est celui d’oĂč partent la rĂȘverie, la crĂ©ativitĂ©, la vie spirituelle.Cela fait grandir l’adulte, le repositionne sur le sens de la vie.

D’ailleurs, les enfants sont spontanĂ©s, sans tabou, alors que leurs parents en ont pleins. Ils vont droit au but en posant des questions existentielles. C’est trĂšs Ă©mouvant et trĂšs fatigant Ă  la fois. C’est pour cela qu’il faut s’accorder des temps de pause pour avoir Ă  nouveau l’énergie de revenir vers l’enfant.”

Catherine Bergeret-Amselek organise en octobre prochain un colloque sur les Ăąges de la vie.

SupplĂ©ment au n°587 de Pomme d’Api, janvier 2015. “Toutes ces belles choses que nous rĂ©-apprennent nos enfants”, propos recueillis par Anne Bideault, illustrations : Pierre Fouillet.
Recette : la couronne Ă  croquer. Photo : Tabou

Recette : la couronne Ă  croquer

Et si, cette annĂ©e, vous proposiez Ă  votre enfant de prĂ©parer une dĂ©licieuse couronne des Rois Ă  partager pour l’Épiphanie ? Toute une partie de cette recette, offerte par le magazine Pomme d’Api, a Ă©tĂ© conçue pour que les petites mains puisse la rĂ©aliser sans difficultĂ© !

Ingrédients pour le gùteau

  • un yaourt nature
  • 3 pots de farine
  • 2 pots de sucre en poudre
  • un demi-pot d’huile
  • 2 Ɠufs
  • un sachet de levure

Réalisation du gùteau

  • Verse le yaourt dans un saladier. Lave et essuie le pot de yaourt, il va te servir d’unitĂ© de mesure.
  • Ajoute dans le saladier : la farine, la levure, le sucre, les Ɠufs, l’huile.
  • MĂ©lange bien et verse le tout dans un moule beurrĂ© en forme de couronne.
  • Fais cuire Ă  four chaud, thermostat 6 (180 Â°C), pendant environ 30 minutes.
  • DĂ©moule le gĂąteau sur une assiette.

Ingrédients pour la décoration

  • des biscuits secs (langues de chat)
  • des bonbons

Décoration de la couronne

  • Laisse bien refroidir le gĂąteau, avant de le dĂ©corer !
  • Demande Ă  un grand de faire une fente d’environ 2 cm de profondeur tout autour du gĂąteau, sur le dessus. Dans cette fente, glisse un biscuit, puis un bonbon, puis un biscuit, et ainsi de suite.
  • Fais aussi des petites fentes sur le cĂŽtĂ©, et plante un bonbon dedans. Tu peux aussi ajouter une fĂšve !
TĂ©lĂ©chargez “Une couronne Ă  croquer”, Pomme d'Api, janvier 2017. Conception et texte : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne. Photos : Tabou.

→  TĂ©lĂ©chargez la recette de la couronne des Rois Ă  croquer.

“Une couronne Ă  croquer”, Pomme d’Api, n°611. Conception et texte : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne. Photos : Tabou.

DĂ©couvrir d’autres recettes de Pomme d’Api

“Une annĂ©e en maternelle n°4”, Pomme d'Api n°568, dĂ©cembre 2020 - Texte : Anne Ricou - Illustration : Robin.

Une annĂ©e en maternelle : un atelier Montessori en classe

Anne Reuillon est maĂźtresse en maternelle. Chaque mois, elle rĂ©pond Ă  nos questions sur l’école et les enfants dans Pomme d’Api. À lire et Ă  Ă©couter, son tĂ©moignage sur le dĂ©roulement des ateliers Montessori mis en place dans sa classe.

Pomme d’Api : depuis 3 ans, vous avez mis en place des ateliers Montessori dans votre classe. Quel est le principe ?

Anne Reuillon : Ce qu’il faut retenir d’un atelier Montessori en classe, c’est d’abord que l’on prĂ©sente individuellement Ă  chaque enfant un travail qu’il a ENVIE de faire. On part de son envie. Parfois, c’est juste parce que l’enfant trouve que le matĂ©riel est beau


Pomme d’Api : Pouvez-vous nous donner un exemple ?

Anne Reuillon : Eh bien, par exemple, le premier atelier de “vie pratique” est celui qui consiste Ă  ouvrir et fermer des boĂźtes. Il regroupe, du plus simple au plus compliquĂ©, tout ce qui relĂšve de la manipulation fine. Cela peut ĂȘtre des activitĂ©s de transvasement : verser du riz, des grains, de l’eau, du sable
, trier des graines, visser et dĂ©visser des boulons, etc. Une progression par niveau de difficultĂ© a Ă©tĂ© pensĂ©e de la petite Ă  la grande section. Chaque atelier est extrĂȘmement rĂ©flĂ©chi : on ne prĂ©sente pas n’importe quoi, n’importe comment. La premiĂšre fois, j’accompagne toujours l’enfant et je commence par nommer l’atelier. L’enfant prend le matĂ©riel, s’assoit Ă  une table, je m’assieds Ă  cĂŽtĂ©, et j’explique : “D’abord, c’est moi, ensuite, c’est toi”


Pomme d’Api : Vous accompagnez l’enfant selon le principe de “Aide-moi Ă  faire tout seul” Ă©voquĂ© par Maria Montessori ?

Anne Reuillon :Oui, en effet. Et quand j’ai fini ma prĂ©sentation, je termine toujours en disant Ă  l’enfant : “Maintenant, je t’ai prĂ©sentĂ© ce travail (je le renomme : ici, “Ouvrir et fermer les boĂźtes”), on va le ranger ensemble et tu pourras le prendre tout seul quand tu voudras, autant de fois que tu voudras.” Et lorsque je dis cela aux enfants, ils ont un sourire jusqu’aux oreilles !

Écoutez le tĂ©moignage d’Anne Reuillon

Pour complĂ©ter cette interview, la rĂ©daction de Pomme d’Api vous propose d’écouter Anne Reuillon qui raconte dans ce tĂ©moignage “Pourquoi et comment elle a tout changĂ© dans sa classe.”

“Une annĂ©e en maternelle n°4”, Pomme d’Api n°568, dĂ©cembre 2020 – Propos recueillis par Anne Ricou. Illustration : Robin.
Cauchemars et terreurs nocturnes. Illustration : Robin

Cauchemars et terreurs nocturnes

“J’ai fait un cauchemar
” Cet appel au secours vient souvent interrompre votre précieux sommeil ? Normal, répondent les psys : l’ñge “Pomme d’Api”, c’est l’ñge des cauchemars ! Courageusement, notre journaliste est partie à la rencontre des monstres et des méchants qui peuplent les nuits des enfants.

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinUne annĂ©e, ma fille faisait des cauchemars Ă  rĂ©pĂ©tition. Tant et si bien qu’elle redoutait d’aller se coucher, apprĂ©hendant ces mauvais rĂȘves qui viendraient la sortir de son sommeil dans la terreur. Elle parlait beaucoup des mĂ©chants, qui, Ă  n’y pas manquer, escaladeraient le portail et atteindraient la fenĂȘtre de sa chambre Ă  l’aide d’un escabeau.

Pour la rassurer, nous avons alignĂ© des arguments cartĂ©siens : la porte est fermĂ©e Ă  clĂ©, les volets sont solides, la gendarmerie est Ă  deux pas
 Sans penser que, parlant ainsi, nous accrĂ©ditions l’existence des fameux mĂ©chants ! Sans penser que  les fameux mĂ©chants prenaient naissance en elle, et pas Ă  l’extĂ©rieur ! “J’ai raison d’avoir peur”, devait se dire notre petite fille


Des mĂ©chants ? Quels mĂ©chants ?

Mais alors, comment apporter son soutien à son enfant qui fait des cauchemars ? “Les parents sont mal placĂ©s, reconnaĂźt Françoise GuĂ©rin, psychologue et auteur
 de polars, car ce sont souvent eux les “mĂ©chants” des rĂȘves de leurs enfants, cachĂ©s sous les traits de dinosaures, de monstres ou de sorciĂšres.”

Quoi ? Nous, des mĂ©chants ? Quelle injustice, quelle ingratitude ! Rien que de trĂšs naturel et sain, pourtant, Ă  l’ñge oĂč l’enfant commence Ă  s’affirmer comme individu. Il cherche alors Ă  s’opposer Ă  ceux qui lui sont le plus chers, ses parents. Il Ă©prouve pour eux des sentiments extrĂȘmement forts, d’amour et de haine.

De notre cĂŽtĂ©, les parents se montrent de plus en plus exigeants à son Ă©gard, s’attendant Ă  ce que leur enfant soit propre, qu’il patiente, qu’il range, qu’il dise bonjour
 Cela produit des conflits internes et de l’inquiĂ©tude qui se manifestent sous la forme de cauchemars ou de terreurs nocturnes.

On comprend dĂšs lors qu’interprĂ©ter à voix haute le rĂ©cit que notre enfant vient de nous faire, ou insister pour qu’il raconte son cauchemar est maladroit : il sent confusĂ©ment que son dĂ©sir inconscient, qui se manifeste dans ce mauvais rĂȘve, est inavouable !

De l’influence des images

On a parfois l’impression que le cauchemar est causĂ© par un dessin animĂ©, une histoire terrifiante, un film : ce qui a Ă©tĂ© lu, entendu ou vu, les jours prĂ©cĂ©dents, vient peupler les nuits des enfants – comme celles des adultes, d’ailleurs. Mais ce n’est pas ce qui provoque le cauchemar : la peur est dĂ©jĂ  lĂ , Ă  l’intĂ©rieur de l’enfant, et va se glisser dans le “matĂ©riel” mis Ă  disposition par les histoires lues ou vues, voire dans le chien fĂ©roce du voisin qui aboie si fort.

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinS’il est prĂ©judiciable de laisser un petit devant le journal tĂ©lĂ©visĂ© ou des films inadaptĂ©s Ă  son Ăąge, il est inutile de supprimer ou d’édulcorer les histoires qui font peur. Laissez votre enfant choisir l’histoire du coucher, et tant pis s’il s’agit du Grand MĂ©chant Loup ! Il est donc vain de croire que l’on peut repousser les mauvais rĂȘves, qui sont des phĂ©nomĂšnes psychiques sains.

Reste que l’on peut essayer d’aider l’enfant à mieux les vivre. Pour cela, il peut ĂȘtre salutaire de dire qu’on en fait parfois aussi et de parler de ses propres souvenirs d’enfance : “Moi aussi, je faisais des cauchemars qui m’ont fait trĂšs peur. Et puis je me suis rendu compte que ces peurs Ă©taient dans ma tĂȘte.”

On peut aussi Ă©couter avec attention le rĂ©cit que l’enfant fait, lui proposer de le dessiner, ou de dessiner nous-mĂȘmes le cauchemar sous sa dictĂ©e : “Elle Ă©tait comment sa queue ? Comme ça ?” Et comme dire ses peurs n’est jamais facile, on peut les faire dire Ă  des figurines : “Il a peur de quoi, ton doudou ?”

Et les “talismans” ?

“Au centre de loisirs, mes enfants ont confectionnĂ© un ‘piĂšge Ă  cauchemars’, relate Emmanuelle. Ils y croient beaucoup. Moi, je trouve qu’on leur fait une fausse promesse !” Pas faux. Que les enfants y croient, c’est une chose. Que l’adulte les incite Ă  y croire en est une autre.

Pour contourner cet Ă©cueil, Françoise GuĂ©rin suggĂšre plutĂŽt de soutenir les propositions de l’enfant, en lui demandant : “À ton avis, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour faire reculer les cauchemars ?” Avantage : le parent prouve qu’il se prĂ©occupe du problĂšme de son enfant. Ensemble, ils y consacrent du temps, en parlent, et l’enfant est actif. À nous de prendre ses solutions au sĂ©rieux, sans s’en moquer.

Antoine, 5 ans, pose tous les soirs son arc et ses flĂšches sur sa table de chevet. Jeanne, 6 ans, dispose un rempart de Playmobil sur la rambarde de son lit. Une petite patiente de Françoise GuĂ©rin a tracĂ© Ă  la craie une ligne “anti-cauchemars” tout autour de son lit. Chez d’autres, le spray anti-moustiques fonctionne en toutes saisons pour chasser les monstres de la nuit. Pschitt, pschitt, disparaissez, vilains fantĂŽmes !Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : Robin

À quel moment faut-il s’inquiĂ©ter des cauchemars d’un enfant ?

Difficile de distinguer les cauchemars ordinaires, qui font partie du dĂ©veloppement de tout enfant, de ceux qui trahissent un vrai problĂšme. La psychologue Françoise GuĂ©rin conseille de s’adresser Ă  un tiers, quand la frĂ©quence et l’intensitĂ© des cauchemars sont importantes, quand l’enfant s’en plaint et en parle beaucoup, quand les cauchemars commencent Ă  prĂ©occuper toute la famille, occasionnant des discussions entre les parents. Se souvenant d’un ado venu la voir au bout d’une dĂ©cennie de mauvaises nuits, elle ajoute : “Mieux vaut consulter pour pas grand-chose que laisser s’enkyster un problĂšme.”Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : Robin

Terreurs nocturnes, cauchemars, quelle différence ?

Pomme d'Api pour les parents - “J'ai peur des cauchemars” - SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 - Illustrations : RobinLa terreur nocturne se manifeste dans la premiĂšre phase de sommeil (que ce soit la nuit ou durant la sieste). L’enfant semble Ă©veillĂ©, s’agite, s’assoit, peut avoir les yeux ouverts, crier ou prononcer des mots. Il repousse les bras qui veulent le prendre pour le rassurer. Il finit par s’apaiser seul et poursuit son sommeil. En fait, il ne s’est pas rĂ©veillĂ©.

Face à ce type de manifestations, il n’y a pas grand-chose à faire, sauf à veiller à ce qu’il ne se fasse pas mal en bougeant dans son sommeil. Le lendemain, il n’en aura pas de souvenir.

Le cauchemar, lui, apparaĂźt plus longtemps aprĂšs l’endormissement et l’émotion qu’il provoque rĂ©veille l’enfant, qui aura la mĂ©moire de ce qu’il a rĂȘvĂ©. Une fois rassurĂ©, apaisĂ©, il se rendort.

Pomme d’Api pour les parents – “J’ai peur des cauchemars” – SupplĂ©ment au n° 585 de Pomme d’Api, novembre 2014 – Texte : Anne Bideault – Illustrations : Robin.
Recette pour enfant : les goûters qui roulent ! Photo : Isabelle Franciosa

Recette pour enfant : les goĂ»ters qui roulent !

Chaque mois, dans la rubrique “L’atelier de Pomme d’Api”, votre enfant dĂ©couvre des idĂ©es de bricolages, de jeux ou de recettes Ă  faire en famille. En novembre, la rĂ©daction vous donne toutes les explications pour rĂ©aliser ensemble des petites voitures-gĂąteaux Ă  croquer


En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.Recette de goĂ»ter : les petits roulĂ©s

  • PrĂ©paration : 15 minutes
  • Cuisson : 10 minutes
  • Installation : 15 minutes

IngrĂ©dients pour 6 petits roulĂ©s :

  • 2 Ɠufs
  • 75 g de sucre en poudre
  • 75 g de farine
  • 2 cuillĂšres Ă  soupe de lait
  • de la confiture de framboise ou de la pĂąte Ă  tartiner au chocolat
  • bonbons, rouleaux de rĂ©glisse, fraises Tagada


Réalisation des 6 petites voitures

1. Préchauffer le four à 180 °C (th. 6). Séparer les blancs des jaunes.

2. Dans un saladier : fouetter les jaunes avec le sucre, ajouter la farine puis le lait. Mélanger pour obtenir une pùte bien lisse. Monter les blancs en neige. Les ajouter à la pùte et mélanger trÚs délicatement.

3. Tapisser le fond d’une plaque allant au four, avec du papier sulfurisĂ©, en dĂ©bordant sur les cĂŽtĂ©s. Huiler le papier, verser la pĂąte dessus en l’étalant uniformĂ©ment et faire cuire 10 minutes au four.

4. DĂšs la sortie du four, dĂ©coller la pĂąte du papier, ĂŽter les bords un peu durs, Ă©taler la confiture (ou de la pĂąte Ă  tartiner au chocolat), dĂ©couper 6 rectangles et rouler chaque rectangle.En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.

Décoration

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.Pour dĂ©corer vos 6 petites voitures, inspirez-vous de la photo ci-dessus.

Vous trouverez dans le numĂ©ro du mois de novembre de Pomme d’Api des Ă©lĂ©ments Ă  dĂ©tacher pour dĂ©corer les voitures-gĂąteaux (petits ours, panneaux de signalisation
)

Pour une voiture : faire une petite fente sur le dessus pour y glisser un petit ours.

Scotchez les panneaux de signalisation sur des pailles plantées dans des bonbons.

Astuce : pour coller les roues et les phares (bonbons ou mini-gĂąteaux), il suffit de mĂ©langer 2 cuillĂšres Ă  soupe de sucre glace Ă  quelques gouttes d’eau.

Créez vos petites voitures avec des gùteaux tout faits

Voici quelques idĂ©es d’autres belles voitures trĂšs faciles Ă  rĂ©aliser, sans cuisson, avec des gĂąteaux achetĂ©s tout faits.

Mais n’hĂ©sitez pas Ă  inventer et crĂ©er d’autres modĂšles. Avant de vous rĂ©galer, n’oubliez pas de photographier vos crĂ©ations, et de nous les envoyer par mail à : pommedapi@bayard-presse.com ou sur la page Facebook de Pomme d’Api. En voiture !

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.← La voiture
‱ mini cake
← Les roues
‱ bonbons au chocolat

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.La voiture →
‱ baguette viennoise
Les roues →
‱ bonbons à la réglisse

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.← La voiture
‱ tranche épaisse de quatre-quarts
← Les roues
‱ mini gĂąteaux fourrés

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.La voiture →
‱ tranche de pain brioché saupoudrée de cacao (ou autre) et roulée
Les roues →
‱ biscuits au chocolat

En route petits roulĂ©s, recette de goĂ»ter pour 6 voitures - Conception et rĂ©alisation : Marie-Pascale Nicolas-Cocagne ; photos : Isabelle Franciosa ; illustrations : DaniĂšle Bour pour “L'atelier de Pomme d'Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d'Api, novembre 2014.← La voiture
‱ demi-pain au lait
← Les roues
‱ bonbons soucoupes

Conception et rĂ©alisation, Marie-Pascale Nicolas-Cocagne. Photos, Isabelle Franciosa. Illustrations, DaniĂšle Bour pour “L’atelier de Pomme d’Api”, numĂ©ro 585 de Pomme d’Api, novembre 2014

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Comment bien choisir les jeux pour enfants ? Illustration : Pierre Fouillet

Comment bien choisir les jeux pour enfants ?

Le jeu, pour un enfant, est un besoin aussi vital que le soleil ou la nourriture ! Mais dans l’immense coffre Ă  jouets dont s’est dotĂ©e notre sociĂ©tĂ© de consommation, comment se repĂ©rer ? Les conseils de la rĂ©daction de Pomme d’Api et une sĂ©lection de jeux qui plairont Ă  coup sĂ»r aux 3-7 ans.

Quels critĂšres pour bien choisir un jeu pour son enfant ?

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.“Ce n’est pas du jouet dont un enfant a besoin pour grandir, mais du jeu”, prĂ©vient d’emblĂ©e Sophie Marinopoulos, psychologue, qui a consacrĂ© des recherches au jeu chez l’enfant (Dites-moi Ă  quoi il joue, je vous dirai comment il va, Ă©d. Marabout). Entendez lĂ , le fait de jouer. Pas faux !

Quel Ă©merveillement de voir ce que devient un simple carton d’emballage Ă  leurs yeux : maison, voiture, avion, chapeau ! Quelle concentration chez ces enfants qui, Ă  peine rentrĂ©s de l’école, prĂ©parent minutieusement tout un matĂ©riel pour jouer Ă  leur tour Ă  la maĂźtresse !

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.Mais quand les parents franchissent les portes d’une enseigne de jeux, ils sont souvent perplexes et dĂ©routĂ©s devant les rayons remplis de jouets. En effet, quels critĂšres de choix adopter pour acheter un jeu Ă  son enfant ?

CritÚre n° 1 : méfions-nous des offensives marketing

Souvent, les indications d’ñge imprimĂ©es par les fabricants sur les boĂźtes sont abaissĂ©es pour des raisons commerciales : on Ă©largit ainsi le panel de clients potentiels ! Pour Anne-Sophie Casal, psychologue et formatrice au Centre National de Formation aux MĂ©tiers du Jeu et du Jouet, Ă  Lyon, il y a bien un “à partir de”, mais dans l’autre sens, c’est sans limite : si un enfant retrouve de l’intĂ©rĂȘt pour un de ses jouets “de bĂ©bĂ©â€, pourquoi pas ?

Critùre n° 2 : observons les aspirations de nos enfants


Votre enfant n’a jamais accrochĂ© avec les Lego, alors que ces briques danoises ont fait la joie de votre propre enfance ? Tant pis ! Aucun enfant ne s’empare d’un jeu de la mĂȘme façon, et il n’y a pas d’inquiĂ©tude Ă  avoir s’il en laisse de cĂŽtĂ©.

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.Certains vont se lancer dans l’action, bĂątissant avec minutie tours et maisons, engins et vĂ©hicules. D’autres vont prĂ©fĂ©rer raconter des histoires, projetant dans le jeu ce qui les prĂ©occupe : “On dirait que toi, tu serais l’élĂšve, et moi, je serais la maĂźtresse.” Et rien n’est fixĂ© dans le marbre. Les dinosaures qui ont peuplĂ© le premier trimestre de grande section de votre aĂźnĂ© vont peut-ĂȘtre devenir poussiĂ©reux au printemps !

Critùre n° 3 : limitons nos achats (et ceux de l’entourage !)

Il faut du temps pour s’approprier un jouet. Quand il y en a trop Ă  la fois, les enfants n’arrivent plus Ă  y jouer, ils les dĂ©laissent sans entrer dans une construction avec eux. Anne-Sophie Casal conseille de ne sortir que quelques jouets, et de garder les autres bien rangĂ©s. Tous les trois ou quatre mois, on peut rouvrir la “rĂ©serve”, y ranger un jouet devenu trĂšs familier et choisir un “nouveau” jouet.

Critùre n° 4 : et si on n’aime pas jouer ?

“Surtout, ne vous forcez pas ! rassure Sophie Marinopoulos. En revanche, il est primordial d’accorder du temps au jeu.” Aujourd’hui, nos enfants ont de moins en moins de temps pour cela, leur emploi du temps fourmille d’activitĂ©s. Mais ces activitĂ©s, mĂȘme ludiques, sont encadrĂ©es.

Or il est essentiel qu’ils fassent l’expĂ©rience, seuls, de leurs propres ressources. Et ça, le jeu le permet. “Construction de la vie intĂ©rieure, manipulation d’objets, amorce de rĂ©flexion, de logique, de stratĂ©gie, estime de soi
, le jeu offre une somme d’expĂ©riences extrĂȘmement riches, dont l’enfant a besoin pour grandir” insiste notre experte.

La sĂ©lection de jeux de Pomme d’Api

Pour chaque grande famille de jeux adaptĂ©e Ă  l’ñge de nos lecteurs, Pomme d’Api vous propose son “coup de cƓur” (ou plutĂŽt, celui des enfants de la rĂ©dac’, qui ont testĂ© pour vous). Ensuite
 À vous de jouer !

Les jeux de construction

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.C’est la famille des Lego, des Kapla et autre Meccano. Choisissez une technique d’assemblage maĂźtrisable par votre enfant.

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : la gamme Kubix, de Janod (Ă  partir de 30,99 € les 100 cubes).

Les jeux de “faire semblant”

À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.L’enfant endosse un rĂŽle. Et s’il n’a pas de matĂ©riel spĂ©cifique, il se le crĂ©e ou l’imagine. Un bout de carton devient Ă©pĂ©e, une serviette de toilette, cape invisible. Pour les commerçants, le monde est divisĂ© en deux : il y a des univers “fille” et des univers “garçon”. À Pomme d’Api, comme dans de nombreuses familles, on connaĂźt une multitude de petites filles qui dĂ©laissent les mini-poussettes pour rĂ©clamer une panoplie de chef indien. Et une foule de petits garçons ravis de prĂ©parer de bons petits plats pour les poupĂ©es !

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : l’univers de l’épicerie (Haba). Un peu cher, mais les accessoires peuvent s’acheter Ă  la piĂšce et venir garnir une Ă©picerie bricolĂ©e maison.

Les jeux Ă  thĂšmes

À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.C’est la famille des figurines. LĂ  aussi, l’enfant fait semblant, mais il est metteur en scĂšne : il fait jouer aux personnages, animaux ou crĂ©atures, des saynĂštes de son invention. Cela sera l’occasion de raconter et d’exprimer beaucoup de choses.

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : la gamme 1.2.3., de Playmobil, trĂšs arrondie, trĂšs stylisĂ©e. Il existe, dans cette gamme, un parc d’animaux (env. 25 €), qui change des habituels zoos, fermes et gares.

Les jeux de société

 À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.‱ Les jeux de mĂ©moire : face aux adultes, les enfants remportent gĂ©nĂ©ralement la partie sans difficulté !

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : le classique Pique Plume, un memory amĂ©liorĂ© (Gigamic, environ 30 €). Il existe maintenant en version “duel” (env. 25 €), plus adaptĂ© aux petites familles.

vaches‱ Les jeux de hasard : utiles pour faire l’expĂ©rience de la dĂ©faite ! L’enfant perd, sans ĂȘtre lui-mĂȘme en cause, c’est seulement “la faute Ă  pas d’chance”. Plus facile Ă  avaler (sauf quand cela tombe toujours sur le mĂȘme enfant !)

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : la grande loterie des vaches (Vilac, environ 20 €), une variation sur “Le Cochon qui rit”, oĂč le dĂ© est remplacĂ© par une roulette.

‱ Les jeux collaboratifs : tous les joueurs perdent ou gagnent ensemble. Avantage : on garde donc la tĂȘte haute. À noter, dans les grands classiques comme “Le jeu À quoi on joue ou comment bien choisir un jeu pour son enfant - SupplĂ©ment pour les parents Pomme d'Api - Octobre 2014 - Illustrations Pierre Fouillet.du Loup” (Nathan) ou “Le Verger” (Haba), les petits sont tout excitĂ©s si le loup ou le corbeau l’emporte sur les joueurs !

♄ Coup de cƓur Pomme d’Api : Hop ! Hop ! Hop ! (Djeco, 28 € environ). Ça sent l’orage : vite, vite, tous les joueurs doivent aider la bergĂšre Ă  rentrer ses moutons avant que la passerelle de bois ne s’écroule. TrĂšs beau matĂ©riel.

Et que penser des “jeux Ă©ducatifs” ?

La mĂȘme grimace se lit sur le visage de nos deux expertes. “Tous les jeux sont Ă©ducatifs, rĂ©sume Anne-Sophie Casal. Mais tous les jeux Ă©ducatifs ne sont pas ludiques.” De fait, “J’apprends Ă  lire l’heure” et “Les 7 familles des rĂ©gions de France” ont de grandes chances de finir au fond du placard (c’est du vĂ©cu !) Le jeu, c’est pour se faire plaisir, sans but prĂ©cis, “pas pour coller aux prĂ©occupations parentales”, insiste Sophie Marinopoulos.

Pour vous repérer dans la jungles des jeux et jouets

‱ Un blog :  kidissimo.blogspot.fr  – Jeux, jouets, et mĂȘme livres et DVD, ici, tout est testĂ© par dix enfants, au moins. De quoi faire le tri entre vraies et fausses promesses des catalogues !

‱ Un livre : “Dites-moi Ă  quoi il joue, je vous dirai comment il va”, de Sophie Marinopoulos, Ă©d. Marabout.

‱ Des lieux : de plus en plus de communes sont maintenant dotĂ©es d’une ludothĂšque, le lieu idĂ©al pour jouer et tester des jeux. À Lyon, le Centre du Jeu et du Jouet, oĂč travaille Anne-Sophie Casal, comporte un “Ludopole”, immense espace de jeu ouvert au public (payant). Des endroits trĂšs prĂ©cieux pour se faire conseiller et tester des jeux originaux.

Anne Bideault – Illustrations Pierre Fouillet – SupplĂ©ment Parents Pomme d’Api – Octobre 2014