À l’occasion de la sortie du film “SamSam”, au cinéma le 5 février, la rédaction de Pomme d’Api a interviewé le dessinateur Serge Bloch, “papa” du plus petit des grands héros.
Comment est né SamSam ?
Serge Bloch : Il y a deux raisons à sa naissance. La première est que j’avais eu une bonne expérience avec “Max et Lili”, la série de livres écrite par Dominique de Saint-Mars. J’avais envie, cette fois, de créer un personnage tout seul. La deuxième, c’est qu’à l’époque, mon fils, Sam, était fasciné par le personnage de Batman. J’ai donc imaginé ce vrai gamin qui évolue dans un univers fantaisiste. Au départ, je le dessinais dans un petit carnet dans mon coin. Et puis Marie-Agnès Gaudrat, la rédactrice en chef de Pomme d’Api, y a cru. C’est ainsi que la première histoire de SamSam a paru au début de l’année 2000.
Pourquoi ce personnage fonctionne-t-il auprès des enfants, selon vous ?
S.B. : Il y a deux tensions à travers le personnage de SamSam : la fantaisie et la vie quotidienne. Je pense que pour que l’émotion atteigne le petit lecteur, l’histoire doit parler de lui. Il faut qu’il puisse s’en saisir. SamSam est un personnage totalement miroir : il correspond à ce moment où on part de la famille pour aller à l’école, explorer un monde un peu plus vaste. Via ces histoires, l’enfant expérimente cela tout en étant rassuré. Il y a une autre dimension à ne pas oublier : les premiers lecteurs sont en réalité les parents. Il fallait que je joue autant avec eux qu’avec les enfants. Quand je représente les parents de SamSam en super héros, je les flatte un peu certes, mais il faut bien reconnaître que ce n’est pas toujours évident d’être parent !
Pour le grand écran, a-t-il fallu faire évoluer le personnage par rapport au papier ?
S.B. : Il avait déjà évolué lors de son passage à la télévision. Déjà, j’ai dû partager mon univers avec d’autres. Ensuite, cela nous a obligés à organiser un peu plus le monde de SamSam. Le passage en 3D de mon personnage ne m’a pas dérangé. Au contraire, cela lui a apporté une certaine carrure, et, pour autant, il restait le même. Concernant le film, je ne suis pas inquiet : ce que j’ai vu est superbe !