Difficile de s’y retrouver parmi les milliers d’albums de la littérature jeunesse… Pour vous aider à choisir, à la rédaction de Pomme d’Api, nous avons décidé de vous présenter nos “chouchous”, livres gardés précieusement que nos enfants soient petits ou devenus grands.
Agnès, rédactrice en chef
Elle a horreur des réunions, mais on peut toujours la déranger, même quand elle rédige ses éditos ! Sa sélection rassemble trois générations d’enfances : la sienne, celle de ses enfants et celle, toute nouvelle, de ses petits-enfants.
- Un livre, d’Hervé Tullet, Bayard éditions jeunesse (2010).
Il est magique ce livre ! Si on suit les instructions de la quatrième de couverture : “C’est un livre, fais comme il te dit et tu vas voir… ”, on fait apparaître des points, jaunes, rouges et bleus. On les multiplie, on les déplace, on les secoue, ils grossissent, et même, deviennent énormes ! Bref, on joue comme on n’a jamais joué et agi sur un livre. Et ce pouvoir rend fier et heureux. → Dès 2 ans.
- Poule rousse, de Lida et Étienne Morel, Père Castor Flammarion (1956).
Comme elle est belle et grassouillette la poule rousse !” se dit le renard. Ni une ni deux, il la capture et l’emporte. Mais c’est sans compter sur le courage et la ruse de la tourterelle qui, au péril de sa vie, sauvera son amie. Un classique du Père Castor publié dans les années cinquante, qui doit son succès au charme suranné des illustrations, mais aussi aux jolies valeurs qu’il défend. → Dès 3 ans.
- Ma maman a besoin de moi, de Mildred Pitts Walter, Claude et Denise Millet, Bayard éditions jeunesse, coll. Les Belles Histoires (2001).
Quel bouleversement dans la vie de Simon, il vient d’avoir une petite sœur. Du coup, il ne sait plus bien où il en est, tiraillé entre l’envie de poursuivre ses activités de toujours, et celle d’aider une maman très prise par ce nouveau bébé. Un album qui porte un regard attentif et tendre sur ce petit qui a du mal à trouver sa place, mais qui finalement se réassurera dans les bras de sa maman. → Dès 3 ans.
Sylvie Chef de rubrique
“Comment se nourrissent les arbres ?” “Pourquoi il ne faut pas manger ses crottes de nez ?” À ces questions insolites mais cruciales, Sylvie apporte des réponses instructives, dûment testées auprès de ses enfants.
- Oh non, George ! de Chris Haughton, éditions Thierry Magnier (2012).
George le chien a promis d’être sage. Mais peut-on lui faire confiance ? Peut-il d’ailleurs lui-même se faire confiance, alors qu’il lui est impossible de résister à la tentation d’un gâteau, d’un chat à courser ou d’un parterre de fleurs à massacrer ? De page en page, le lecteur se régale à répéter le leitmotiv : “Que va faire George ?” immanquablement suivi d’un : “Oh non, George !” → Dès 3 ans.
- Le prince tigre, de Chen Jiang Hong, l’École des loisirs (2007).
Qu’est-ce qui va bien pouvoir apaiser la soif de vengeance d’une mère tigre dont les hommes ont tué les petits ? Et n’est-ce pas folie que de lui envoyer Wen, le tout jeune fils du roi ? Dans la Chine ancienne, un conte de sagesse, véritable ode à l’instinct et à l’amour maternel, servi somptueusement par les images à l’encre d’un véritable peintre. → Dès 6 ans.
- Chien bleu, de Nadja, l’École des loisirs (1989).
En cachette de ses parents, et sur les traces d’un mystérieux chien bleu, Charlotte s’aventure dans une inquiétante forêt. Heureusement, Chien bleu veille sur elle. Il accompagnera Charlotte et la ramènera saine et sauve, forte d’une expérience unique et rassurée par l’évidence d’un lien que rien ne saura détruire. Un album à la fois sombre et lumineux qui continue de fasciner les enfants. → Dès 4 ans.
- Devine combien je t’aime, de Sam McBratney, Anita Jeram, l’école des loisirs (2000).
Voilà vingt ans bientôt que Grand Lièvre et Petit Lièvre se déclarent leur amour, pour le plusgrand bonheur de tous les papas et les enfants du monde. Certes, le message est simple, mais il est irrésistible et provoque immanquablement chez ses lecteurs l’envie de jouer à leur tour à cette surenchère de déclarations. Il faut dire que les aquarelles d’Anita Jeram n’y sont pas pour rien ! → Dès 3 ans.
Marie-Pascale chef de rubrique
Elle joue, colle, bricole… toute la journée. Ses ciseaux ne la quittent jamais, et pour ne pas risquer de les égarer, elle les a lestés d’un grelot… un son plus agréable à ses oreilles que celui des portables qu’elle déteste !
- Le plus grand livre du monde, de Richard Scarry, Gautier-Languereau (1986).
Qui peut résister à l’envie de manipuler un livre dont le titre est une telle promesse : quarante centimètres de large sur soixante et un centimètres de haut. Qui dit mieux ? Un imagier sur lequel on peut se coucher, pour s’y nicher et vagabonder en détaillant la richesse des propositions du maître américain Richard Scarry. → Dès 3 ans.
- Bonsoir lune, de Margaret Wise Brown, Clement Hurd, l’École des loisirs (1981).
Quoi de mieux que cet album américain aux images délicieusement désuètes (la première édition date de 1947), pour accompagner un petit enfant au bord du sommeil ? De page en page, le même petit lapin, installé dans le même lit de la même chambre, s’endort et dit au revoir sous l’œil bienveillant de la lune. Les images sont, elles, subtilement et progressivement modifiées et voilées par la nuit qui s’installe. → Dès 3 ans.
- L’album d’Adèle, de Claude Ponti, Gallimard Jeunesse (1986).
Encore un livre grand par sa taille et sa richesse. Un format en largeur cette fois, inventé par Claude Ponti, au tout début de sa carrière d’illustrateur, pour sa fille Adèle. Dans ce drôle d’imagier, on recensera tout un monde de poussins, de chats, de maisons et de personnages qui s’accumulent au fil des pages, s’emmêlent et se bousculent. Tout y est déjà, de ce qui va faire l’univers fantasque et absurde de ce maître de la littérature jeunesse. → Dès 3 ans.
Olivier, directeur artistique
Les images, les couleurs de Pomme d’Api, c’est son boulot. Quand il lève la tête de son Mac, c’est pour donner son avis sur un ZigZag, peaufiner un bricolage ou monter sur une chaise pour prendre les photos de ce dossier !
- Grand loup & Petit loup, de Nadine Brun-Cosme, Olivier Tallec, Père Castor Flammarion (2005).
Alors qu’il vit à l’écart, la solitude d’un grand loup est compromise par un petit loup qui vient, sans façon, s’installer à ses côtés. Petit à petit, imperceptiblement, le grand loup va devoir composer avec l’intrus. Lui céder un bout de couverture ou un fruit. Et quand le petit s’en va sans explication, Grand loup s’inquiète. Toute la gamme subtile des émotions par un grand auteur d’aujourd’hui. → Dès 5 ans.
- Caca boudin, de Stephanie Blake, l’École des loisirs (2002).
Petit Lapin n’a qu’une formule à la bouche : “Caca boudin !” Qu’il s’adresse à ses parents ou au loup, c’est pareil. Sauf que le loup, lui, l’avale tout cru… Et se retrouve à répéter lui aussi : “Caca boudin !” Un album d’une franche vitalité que les enfants adorent pour ce petit héros qui leur ressemble : exaspérant parfois, toujours drôle et investi par ses parents d’un amour qui le rend fort. → Dès 3 ans.
- On est les champions ! de Bernard Ciccolini, l’École des loisirs (2005).
Pauvre Ficelle, Gros Jean le cochon l’a mise au défi, elle et ses amis, de gagner un match de foot contre sa propre équipe. Heureusement, Ficelle a un plan : chaque membre de la petite bande utilisera à bon escient ses spécificités pour gagner. La grenouille sautera, l’âne ruera, la souris se faufilera. Eh oui, pas besoin d’être fort quand on est solidaires et malins ! → Dès 5 ans.
- Petit-Bleu et Petit-Jaune, de Leo Lionni, l’École des loisirs (1970).
Toujours copié, jamais égalé, cet ovni né en 1970, parvient à plonger le lecteur dans les affres et s’inquiéter du sort de deux taches de couleurs. Par la magie de la narration et du graphisme, elles deviennent Petit-Bleu et Petit-Jaune, deux amis perdus puis retrouvés, qui s’embrassent, pleurent et s’amusent, pour notre plus grande joie. → Dès 3 ans.
Sophie, chef de rubrique
C’est sous sa plume volubile que prend vie chaque mois la famille Noé. C’est elle aussi qui sélectionne les manuscrits et accompagne les auteurs des grandes histoires de Pomme d’Api.
- La reine des bisous, de Kristien Aertssen, l’École des loisirs (2002).
Parfois les mamans sont tellement occupées qu’elles disent à leur princesse qui réclame leur attention : “Prends mon avion et va trouver la reine des bisous.” Mais cette reine existe-t-elle vraiment ? Comme c’est amusant de découvrir, transposée dans le monde des reines et des princesses, une situation familiale dans laquelle beaucoup se reconnaîtront. → Dès 4 ans. - L’ogresse et les sept chevreaux, de Praline Gay-Para, Martine Bourre, Didier Jeunesse (2013). Dans cette version décalée du conte de la chèvre et des sept chevreaux, ce n’est pas un loup qui s’attaque aux petits, mais une ogresse. C’est de cette figure de mauvaise mère que la gentille et aimante mère chèvre va triompher. Un conte qui remue et qui fait un peu peur, puis qui rassure, brillamment ciselé par la plume de la conteuse Praline Gay-Para. → Dès 4 ans.
- Tout un monde, d’Antonin Louchard, Katy Couprie, éditions Thierry Magnier (1999).
C’est un petit livre carré et épais, sans un mot de texte, mais fourmillant de photos et de dessins, tous incroyablement colorés. Un capharnaüm que l’on va découvrir finalement très bien ordonné au fil des pages qui, par associations, s’enchaînent et se répondent, dans un esprit toujours drôle et surprenant. Les petits, eux, adorent, commentent et s’y baladent. À vous de les accompagner. → Dès 3 ans.
- Les mots de Zaza, de Jacqueline Cohen, Bernadette Després, Bayard éditions jeunesse, coll. Les Belles Histoires (2000).
Zaza la souris collectionne et ordonne les mots. Elle les range sous des cloches. Il y a celle pour les mots gentils, celle pour les mots de tous les jours et enfin celle pour les gros mots. C’est cette cloche-là que Zaza adore secouer, au risque de semer une énormepagaille dans la famille. Une histoire truculente sur l’usage des mots par l’auteure des célèbres Tom-Tom et Nana. → Dès 3 ans.
Laurence, secrétaire générale de rédaction
Un œil rivé sur son dictionnaire, l’autre sur son agenda, Laurence traque les fautes… et les retardataires, car l’imprimeur n’attend pas ! Et pour lutter contre le stress, elle décompresse en pratiquant le yoga.
- La chasse à l’ours, de Michael Rosen, Helen Oxenbury, l’École des loisirs (1997).
“Nous allons à la chasse à l’ours, nous allons en prendre un très gros !” Cette incantation, qui traverse tout l’album, résume l’incroyable aventure d’un père et de ses enfants. À travers champs, bois et rivière, dans l’eau et la gadoue, scandé par un texte qui fait la part belle à de réjouissantes onomatopées (splich splach !), un album qui fait battre le cœur et se termine en apothéose. → Dès 3 ans. - Bébés Chouettes, de Martin Waddell, Patrick Benson, l’école des loisirs (1993).
La maman des bébés chouettes Sarah, Rémy et Lou est partie. C’est sûr, elle rentrera bientôt, mais l’inquiétude est là. Surtout pour les aînés, qui doivent en plus rassurer le cadet qui ne sait que répéter en boucle : “Je veux ma maman !” Un album qui a tout compris des émotions des petits et qui reste le chouchou des crèches et des maternelles, pour accompagner l’épreuve de la séparation. → Dès 3 ans.
- Max et les Maximonstres, de Maurice Sendak, l’École des loisirs (1963).
On ne raconte pas Max et les Maximonstres, un des albums cultes de la littérature jeunesse. Sachez seulement qu’on y rencontre Max, un petit garçon frondeur. Sa maman l’a puni. Qu’à cela ne tienne, enfermé entre les quatre murs de sa chambre, Max lâche la bride à ses pulsions et son imagination et s’embarque, toutes voiles dehors, au pays des Maximonstres. À lire absolument. → Dès 4 ans.
Évelyne, assistante de la rédaction
Du haut de son mètre soixante-seize, rien n’échappe à la bienveillante sagacité d’Évelyne qui réceptionne tous vos messages, comme vos questions pour ZigZag, et se met en quatre pour faciliter la vie de la rédaction.
- Mireille l’Abeille, d’Antoon Krings, Gallimard jeunesse, collection Giboulées (1999).
Qui a volé les délicieux pots de miel fabriqués par Mireille, l’héroïne de cet opus qui prend place dans la célèbre série des “drôles de petites bêtes” ? Difficile de résister à ce monde d’insectes humanisés aux couleurs pétantes. → Dès 3 ans.
- Arc-en-ciel, le plus beau poisson des océans, de Marcus Pfister, éditions Nord-Sud (1992).
Imaginez un album aux douces couleurs irisées, dont le héros est un petit poisson qui possède des écailles qui brillent pour de vrai, et qu’on peut caresser du bout des doigts ! Très vaniteux, Arc-en-ciel est si fier de sa beauté qu’il n’a aucun ami. Il devra cependant apprendre à partager, en offrant à chaque poisson une de ses écailles. Une jolie morale de partage. → Dès 3 ans.
Marie, graphiste
Quand elle ne met pas en pages les textes et les illustrations de Pomme d’Api, Marie dessine pour le journal Babar, coud des sacs en sarongs ou des vêtements pour sa petite Marcelle de tout juste un an !
- Ernest et Célestine ont perdu Siméon, de Gabrielle Vincent, Casterman (1994).
Célestine a perdu Siméon son doudou, dans la neige. L’ours Ernest a beau lui acheter d’autres peluches, la petite souris demeure inconsolable. Une aventure tendre et douce d’une famille pas comme les autres, pour faire connaissance – si ce n’est déjà fait – avec la grâce, la délicatesse et la justesse des formidables héros de la regrettée Gabrielle Vincent. → Dès 4 ans.
- Le géant de Zeralda, de Tomi Ungerer, l’école des loisirs (1971).
Quand la petite Zeralda qui adore cuisiner secourt un géant quasiment mort de faim, elle ne sait pas qu’elle se jette dans la gueule du loup. Pourtant, n’écoutant que sa générosité, elle n’aura de cesse de régaler son géant, bouleversant du même coup leurs deux destinées. Un des chefs-d’œuvre les plus aboutis de l’ogre Ungerer, acéré comme un couteau, délicieux comme une pâtisserie. → Dès 5 ans.