Sur les réseaux sociaux et dans la presse de ce week-end, le premier conseil donné aux parents est celui du bon sens : préserver les enfants en les protégeant des images. Mais il faut quand même en parler aux plus petits.
Même tenus à l’écart des images de ce vendredi noir, les moins de 6 ans aussi perçoivent l’écho du monde. À travers l’état émotionnel de leurs parents, ils sentent l’inquiétude, la tristesse ou la colère. Nadège Larcher, de l’Atelier des Parents, est la psychologue que nous retrouvons souvent dans les pages du Cahier Parents de Pomme d’Api et elle nous donne quelques pistes pour nous aider à échanger calmement avec les plus petits :
Jusqu’à 6 ans, l’enfant est égocentré et il part du principe que si papa, ou maman, est triste ou en colère, c’est de sa faute à lui. L’enfant se sent responsable et il faut donc lui en parler, mais de notre propre point de vue, avec des mots simples sur notre ressenti d’adulte. C’est-à-dire : “Papa et maman sont préoccupés parce qu’il s’est passé quelque chose de grave…”
Ne pas lui donner trop de détails concernant les faits, juste peut-être : “Des hommes méchants sont venus exprès tuer d’autres personnes parce qu’ils ne veulent pas accepter que d’autres ne pensent pas comme eux.”
Dire à son enfant que papa et maman, et les autres adultes, sont là pour eux, pour les protéger, chez eux, dans la rue, à l’école.
Lui expliquer que cela concerne le monde des grands. Que lui est un enfant, qu’il peut continuer sa vie d’enfant, jouer, rire, s’amuser, etc. C’est sa vie d’enfant. “Tu laisses papa et maman s’occuper du monde des grands.”
Insister sur le fait qu’il peut venir quand il veut vous en parler, notamment si on lui en parle à l’école demain et qu’il a des questions.
Enfin, même si l’élan de vie de l’enfant est plus fort que tout et que la gaieté naturelle des enfants reprend toujours très vite le dessus, se rappeler que quand il y a trauma, il peut ressurgir dans 15 jours ou 2 mois après.
J’espère que Pomme d’Api vous aidera ainsi à trouver les mots pour bien démarrer la semaine avec votre enfant, car demain matin ne sera pas un matin comme les autres… Pour vous comme pour lui !